Recherches et rédaction

2014-2016

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette longue et large artère relie l’avenue Victor Rousseau à la chaussée d’Alsemberg dans laquelle elle débouche après avoir décrit un brusque tournant à droite. Sa partie sud longe le parc Duden et n’est bâtie que du côté impair.

L’avenue suit le tracé de l’ancienne Galgestraet qui figure déjà sur la carte de Ferraris de 1777, mais sous la forme d’une route plus étroite et sinueuse côtoyant une zone boisée. Au tournant du XXesiècle, la rue est rebaptisée Beukstraat. La rue est rectifiée et élargie dans le cadre d’un projet d’aménagement
développé par l’Etat et la commune de Forest et ratifié par l’arrêté royal du 08.02.1912. Ce dernier projet a comme but d’améliorer la connexion entre le quartier des parcs dessiné par Victor Besme en 1875 et le nouveau quartier Saint-Augustin dessiné par la Société anonyme des Villas en 1900.

Peu après 1930, elle se voit attribuer, à l’instar des avenues Minerve, Ulysse, Pénélope, Neptune et Télémaque (quartier situé plus au sud du quartier Altitude Cent et plus récemment aménagé), le nom d’une figure de la mythologie, à savoir celui de Jupiter, le père et maître des dieux romains.

La zone pentue entre les avenues Gabriel Fauré, Besme et Jupiter devient un espace vert attenant au parc Duden. Le site, baptisé parc Jupiter, est inscrit sur la liste de sauvegarde le 26.03.1998.

Bien qu’en 1912 l’avenue soit déjà viabilisée, il faudra attendre l’entre-deux-guerres avant que la Société Anonyme de Forest ne lotisse et vende les terrains en sa possession. Le bâti du côté impair date en grande partie des années 1923 à 1939 et se compose de maisons de styles architecturaux très diversifiés. La maison de rapport au no37-39 de l’architecte Jos Roy (1931) est un bel exemple d’un immeuble de style éclectique bien entretenu. Le bâti compte aussi de très belles maisons Art Déco comme le no113 de François van Meulecom (1931, voir ce numéro), la maison bourgeoise au no17 (fortement transformée) de l’architecte Pierre Verbruggen (1924) et l’immeuble à appartements au no149 de l’entrepreneur Jules van Oncem (1934).
Dans les petits immeubles à appartements nos83, 85 et 87 (voir ce numéro) construits pour Paul Hamesse en 1924-1925, les éléments Art Déco animant la façade sont plus discrets. L’enfilade d’immeubles à appartements de style Art Déco allant du no155 au no171 se distingue par son homogénéité (voir nos155, 159 et 171). Il s’agit tout comme le no157 (Charles Neirynck, 1935) et le no161 (Charles Dewys, 1937) d’immeubles de haute qualité datant des années 1930. On y découvre également quelques remarquables immeubles de style moderniste comme le no9 de l’architecte Pierre Verbruggen (voir ce numéro), le no57 de l’architecte A.E. Cornut (1939) et le no79 de l’architecte G. De Beys (1936). Tous ont une façade stricte, principalement rythmée d’éléments horizontaux.

Certains immeubles d’angle monumentaux comme les nos61, 91, 93, 131, 139 et 147 n’ont été édifiés que dans les années 1950 (voir ces numéros). Le no61 conçu par l’architecte Louis Philippe Lesage (1954) est exemplaire de ces hauts immeubles modernes. Les blocs d’appartements récents situés au bout de l’avenue Jupiter datent des années 1990. Au début du XXesiècle, les terrains sur lesquels ils se dressent actuellement, étaient occupés par des bâtiments industriels de petit gabarit abritant une menuiserie, une exploitation horticole et un garage automobile.

Dans la dernière partie de l’avenue, le bâti du côté pair se compose principalement de bâtiments annexes aux maisons situées avenue Besme. Le no176 est par exemple une écurie-remise de 1899, qui se dresse selon l’alignement de l’ancienne Galgestraet. Côté pair, la fin de l’avenue consistent en une série de bâtiments anciens et récents que l’I.N.R.A.C.I. (Institut de Radioélectricité et de Cinématographie) a investis ou fait bâtir entre 1967 et 1989.

Sources

Archives
ACF/TP 106 (fonds non classé).
ACF/TP dossier 45, A.R. 08-02-1912.
ACF/Urb. 17: 8371 (1924), 10576 (1929), 21571 (1993); 37-39: 11197 (1931), 24885 (2011), 25643 (2014); 43: 9095 (1926), 24233 (2008); 57: 13971 (1939); 61: 15349 (1950), 16271 (1954); 79: 13208 (1936); 83 en 85: 8225 (1924); 87: 8568 (1925), 13824 (1938); 149: 12581 (1934), 21738 (1994); 157: 12852 (1935).
Cercle d’histoire et du patrimoine de Forest, «Rues Quartiers Avenues de Forest: Avenue Jupiter».

Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., LEUXE, F., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles, 4, Forest, MRBC – MRAH, Bruxelles, 1993.
DONS, R., «Les voies de communication à Obbrussel-Saint-Gilles jusqu’au début de 1840», Le Folklore brabançon, 269, 1991, pp.75-77.
FRANCIS, J., La chanson des rues de Forest, Louis Musin éditeur, Bruxelles, 1976, p.41.
HUSTACHE, A., Forest, CFC-Éditions, Bruxelles, 2001,(coll. Guide des communes de la Région bruxelloise), pp.57-58.
PIRLOT, A.-M., Le quartier de l’Altitude Cent, SPRB, Bruxelles, 2014 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 53), pp.8-17.
VOKAER, J.-P., Par les rues de Forest. Études sur la toponymie locale, Imp. Cantrin, Bruxelles, 1954, pp.84 et 97.