Recherches et rédaction

1989-1994

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDe la rue du Marché au Charbon à la place Saint-Jean.

Ancienne rue large et coudée reliant à l’origine la rue du Marché au Charbon à la rue de l’Étuve. Tracée à l’intérieur de la première enceinte (Xle-Xllle siècle), elle était appelée «Volrestraete» ou « Voile straete», en raison de l’activité du métier des foulons près de la Senne. Elle doit son appellation actuel, probablement depuis le XVIIe siècle, au Mont de Piété fondé en 1618 dans l’ancien hôtel des seigneurs de Beersel, le long du front Sud de la rue, reconstruit et agrandi sur les plans de l’architecte W. Cobergher. Supprimé sous le régime français en 1795 et réouvert par l’Administration des Hospices en 1810, puis démoli lors de l’ouverture de la rue du Midi en 1861-1862, après la construction d’un nouvel ensemble (voir rue Saint-Ghislain, nos 19-23). Du XIVe au XVIIIe siècle, la rue accueillit divers marchés : entre autres des produits laitiers, des peaux et des cuirs, des grains au détail et aux laines. À l’entrée de la rue se trouvait une très ancienne fontaine à l’effigie de la Vierge, restaurée à maintes reprises. Sectionné par la rue du Midi depuis 1861-1862, le tracé de la rue du Lombard a été considérablement élargi en 1908 de part et d’autre de la rue du Midi, en même temps que la rue des Teinturiers, et ensuite prolongé jusqu’à la place Saint-Jean par une large courbe. Ces travaux ont provoqué l’éventrement du front Ouest de la place Saint-Jean, la formation de l’îlot de constructions compris entre les rue de l’Étuve, du Chêne et de la Violette, constitué de vastes propriétés scindées en leur milieu. L’ancien Passage de la Violette épousa le nouveau tracé et devint partie intégrante de la rue des Chapeliers. Ce nouveau percement, ajouté à la création des rues de l’Hôpital et Lebeau, s’inscrit dans l’aménagement d’un réseau d’artères reliant directement la ville haute à la ville basse. Ainsi se réalisa une saignée dans les abords immédiats, respectivement de la Grand-Place et de la place de la Vieille Halle aux Blés, avec des conséquences significatives pour leur développement ultérieur (voir place de la Vieille Halle aux Blés).

Seul un noyau de constructions anciennes subsiste aux abords de la rue du Midi, dans les parties épargnées par le réaménagement. À l’exception d’une maison de maître du XVIIIe siècle radicalement transformée et de quelques maisons du XIXe et du début du XXe siècle, isolées ou groupées, la rue est marquée par un ensemble de vastes immeubles à appartements ou commerciaux construits en 1908-1914, essentiellement en style éclectique et «Beaux-Arts», Art Nouveau pour deux d’entre eux. Les immeubles d’angle sont les plus caractéristiques et les plus imposants. Dans l’ensemble, d’une architecture richement ornementée, les immeubles comptent en moyenne cinq à six niveaux sous toiture mansardée et font largement usage de la pierre blanche ou de simili-pierre; les immeubles à appartements sont pratiquement tous dotés d’un ascenseur dès l’origine. Aux nos 20-22 (1937-1938, architectes A. Renouprez et R Schmitz) et 28 (1936, architecte A. Lepropre), exemples d’immeubles relevant du modernisme à tendance Art Déco des années 1930, complétés par les complexes immobiliers de la fin des années 1940 entre les rues du Midi et de l’Étuve, sur l’îlot de l’ancien «Amigo» entièrement démoli en 1934-1935 (voir rue de l’Amigo).
Nouvelle construction au n° 42 selon un alignement adapté, pour la Confédération Nationale de la Construction. Terrain en friche à l’angle de la place de la Vieille Halle aux Blés.

Sources

Archives
AVB/TP 21805, 6234-6239 et 31437-31441 (1908), 53538 (1937-1938), 53537 (1936); AA 1907, rep. 6838; 1908, rep. 7029.

Sites internet
BALat KIK-IRPA