Rue des Grands Carmes

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireElle relie la rue du Marché au Charbon à la rue de l’Étuve.

C’est une voie très ancienne, tracée à l’intérieur de la première enceinte (Xll^e-Xlll^e siècles) dans le prolongement de la rue du Chêne, dont elle faisait d’abord partie. Elle doit son nom aux Grands Carmes ou des Carmes déchaussés qui se fixèrent en 1249 sur le côté Sud de la rue, au coin de la rue de l’Étuve. Achevée en 1285, l’église fut agrandie aux XV^e et XVII^e siècles et reconstruite après le bombardement de 1695. Le couvent reconstruit en 1661 et après 1695 recelait un cloître et une riche bibliothèque; il s’étendait jusqu’à la rue des Bogards et fut rasé en 1797. Sur les terrains libérés, on traça la rue des Moineaux et l’ancienne Petite rue des Moineaux, intégrée plus tard à la rue du Midi.

Cette rue rectiligne, recoupée par la rue du Midi (1840, 1841 et 1861-1862), est bordée de constructions hétérogènes d’où émergent quelques édifices remarquables, tels l’Hôtel Roest d’Alkemade et des immeubles d’angle de style baroque tardif ou traditionnel. De nombreux immeubles présentent des ancres et une toiture à croupe frontale qui trahissent la présence d’un noyau de style traditionnel pouvant remonter au XVII^e siècle, mais transformé au XIX^e siècle avec une façade d’esprit néoclassique. C’est le cas des n^os 2, 7, 8-8A, 9 (à l’angle de la rue de la Gouttière), 11 (à l’angle de la même rue : façade-pignon à degrés arrangée en 1826 en façade sous corniche, surhaussée ensuite) et 26-28 (doté de devantures de type «classique»). Datent du troisième quart du XIX^e siècle les immeubles d’angle de la rue du Midi, néoclassiques et Second Empire (voir rue du Midi, n^os 79-89 et 92) ; de même le n° 12, de 1862, mais fortement remanié. Au n° 6, immeuble de rapport Art Déco, de 1935. On trouve encore des immeubles récents pastichant les styles historiques tels les n^os 13-15 (1958, architecte J. De Brigode), 17 (1960, architecte A. Renouprez) et 29 (1957, architecte J. Decamps).