Recherches et rédaction

1989-1994

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireReliant la place Royale à la place Poelaert, cette large rue rectiligne fut percée en deux phases.

Le premier tronçon de la rue fut réalisé en 1827 sur les plans dessinés en 1825 par l’architecte de la Ville N. Roget en vue de l’embellissement de la perspective de la place Royale et d’une liaison directe avec le Sablon. Le passage des Colonnes, auparavant fermé par des piliers monumentaux et une arcade semi-circulaire fut prolongé jusqu’au Petit Sablon à travers les terrains de l’ancien Hôtel d’Argenteau. Le tracé, sur radier exhaussé, passait au moyen d’un pont de fer au-dessus de la rue de Ruysbroeck, en contrebas, et coupait en son milieu la rue Bodenbroek. La nouvelle rue fut par la suite bordée d’élégants hôtels de maître pour la plupart conçus sur un plan-type par le même Roget. La dénomination primitive de « Regeringstraat» ou «Regentiestraat» rend hommage à l’administration de la Ville de l’époque, le Conseil de la Régence.

La création de la deuxième partie fut dès l’origine prévue dans le projet d’implantation du Palais de Justice en gestation depuis 1858-1859 et mis en œuvre par l’architecte J. Poelaert à partir de 1861 (voir place Poelaert). Le tracé en fut réalisé en 1872. Il fit disparaître le pâté de maisons au sud du Petit Sablon, les anciennes rues de l’Arbre et des Allegarbes avec le somptueux Hôtel de Tour et Taxis; il coupa la rue des Sablons et l’ancienne rue du Manège et absorba les jardins des Hôtels de Merode ainsi qu’une partie du couvent de Berlaimont.

Par la suite, la première section de la rue fut réaménagée à partir de 1878. Ceci donna lieu au dégagement de l’église, du Sablon, à la création du square du Petit Sablon et enfin, vers 1887-1890, au raccordement de la rue de Ruysbroeck grâce à une pente en forte courbe qui remplaçait le pont de fer. De 1884 à 1888, entre les rues de la Régence et des Minimes et les places du Grand Sablon et Poelaert, s’érigea le quartier de l’Astre (voir rue E. Allard).

Cette perspective monumentale, dans le prolongement de la place Royale, est fermée par l’avant-corps et le dôme du Palais de Justice. Le tracé est ponctué de temps-forts monumentaux, tels que l’ancien Palais du comte de Flandre, le Musée d’Art Ancien, le Conservatoire Royal de Musique et la Synagogue. Il ne reste rien des constructions néoclassiques du premier tronçon de la rue. La deuxième partie a par contre conservé un groupe homogène de maisons bourgeoises et de magasins, de style éclectique, aux façades richement décorées, datant des années 1870. Un nouvel ensemble de bureaux a été construit dans la dernière section de la rue. Le pâté de maisons entre la rue des Six Jeunes Hommes et la rue des Quatre Fils Aymon est occupé par un récent complexe d’habitations (1986, architecte A. Van Meulecom et M. Lamy). La rue de la Régence fait actuellement partie de l’intense réseau de circulation qui s’étend entre le centre-ville et les voies d’accès du haut de la ville.

Monument Paul Claudel (1868-1955) avec tête en bronze par le sculpteur R. Cliquet.


Sources

Archives
AVB/TP 26119-26122, 28971, 26318, 28904 et 29867.
AVB/P.P. 1896.
A.G.R., Cartes et Plans, Inventaire manuscrit, 6963-6964.