Typologie(s)

établissement scolaire

Intervenant(s)

E. FRANCOIS1926-1933

Alexis DUMONTarchitecte1926-1933

Jacques WYBAUWarchitecte1984

Styles

Art Déco
Brutalisme

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Social
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 31896
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Description

Ecole édifié en 1926-1933 sous la direction de l’ingénieur-architecte Eug. François, maître d’œuvre pour «l’élaboration des plans et la surveillance du chantier», assisté de l’architecte Alex. Dumont chargé de «collaborer à l’étude» ainsi que de « l’appropriation décorative des façades et des locaux et l’établissement des plans et détails y afférents».

Occupant les terrains libérés par la démolition de l’Abattoir communal en 1926, vaste complexe scolaire axé sur un large vestibule carrossable perpendiculaire à la voirie, sur lequel s’ouvrent à droite une monumentale salle des collections technologiques avec galerie à l’étage, prolongée par une salle des machines et la salle de chaudières. Se greffent, perpendiculairement à gauche, six ailes comprenant locaux de classe et ateliers complétés par une forge et une fonderie, bénéficiant chacune de « l’éclairage naturel et l’aération directe» et reliées entre elles par des passages couverts de lanterneaux. Dans l’alignement du boulevard Poincaré, aile à rue groupant, à l’extrême droite, l’entrée monumentale en rotonde vers un vaste hall dans lequel s’enclave la conciergerie et menant à la salle des collections technologiques dans l’axe et vers le vestibule, à l’extrême gauche, les locaux directoriaux séparés des précédents par l’entrée des élèves, accès piéton, depuis le boulevard, au vestibule ouvert aux véhicules et machines par l’arrière des bâtiments. Derrière les bureaux et se développant jusqu’à la rue de la Rosée, aile occupée entre autres par les Archives et le Magasin général, dont les façades étaient destinées à être masquées par un ensemble de maisons de commerce. À front de la rue de la Rosée, côtoyant jadis les locaux de la Société «Le frigorifère de Bruxelles» liés à la présence de l’Abattoir, deuxième conciergerie à gauche de l’entrée carrossable, livrant passage à une cour et aux ateliers de carrosserie. Conditionné par le programme type édicté pour ses locaux scolaires par la Ville de Bruxelles en 1879, sous l’impulsion de Charles Buls, le plan prévoit, outre les salles de classe pourvues d’un éclairage naturel direct, une bibliothèque, un musée et des bains-douches. Conformément à la règle, les locaux administratifs, logés dans une aile à rue de dimension réduite par rapport à l’ampleur des bâtiments développés à l’arrière, laissent place à gauche à des édifices à valeur locative dont les projets, par l’architecte Alex Dumont, ne furent jamais concrétisés. Depuis 1984-1985 s’élèvent, à cet emplacement occupant l’angle du boulevard et de la rue de la Rosée, de nouveaux locaux scolaires complétés d’une seconde extension à droite de la rotonde, le tout sur les plans de l’architecte J. Wybauw.


Boulevard de l'Abattoir 50. Institut des Arts et Métiers (photo 1988).


S’inscrivant dans ce schéma traditionnel, façade monumentale asymétrique conçue par l’architecte Alex. Dumont, dans l’esprit Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs. et exprimant « les dispositions intérieures du bâtiment... dans une note sobre appropriée à la destination des locaux, à l’exclusion de toute idée somptuaire». À droite, rotonde précédée d’un vestibule d’entrée annulaire en hors-d’œuvre et flanquée de deux pylônes amortis en pyramide tronquée à degrés, jouxtant les deux travées occupées par la conciergerie et par la bibliothèque à l’étage et prolongées, vers la gauche dans le même alignement, par la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’entrée vers le vestibule, plus large et en retrait, et les quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. des locaux administratifs. Façade de quatre niveaux, géométrisée par la verticalité prédominante des contreforts en éperon séparant les travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., contrariée par l’horizontalité des registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. déterminés par l’utilisation alternative des matériaux : petit granit au soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. taluté, aux allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. des premier et troisième étages, à la fois linteauxÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. et appuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas. et au garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... ajouré de motifs géométriques couronnant l’élévation, briques jaunes de parement ailleurs, traitées décorativement en triangles au registreAlignement horizontal de baies sur un pignon. d’allèges du deuxième étage. Larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. et divisions métalliques, se démarquant au rez-de-chaussée par un vitrage cintré, à la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’entrée par un profil polygonal. Monumentalité exprimée dans la décoration sculpturale : double tore bordant les encadrements rectangulaires des larges portes à châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. en fer forgé aux initiales AM, pylônes flanquant les trois entrées vers la rotonde, sous panneaux portant mention du nom de l’Institut, en français et en néerlandais, de part et d’autre de l’inscription centrale «s.p.q.b. » (Senatus Populusque Bruxellensis) interrompue par une statue nichée de saint Michel terrassant le dragon, en bronze doré. Complétant cette ornementation et dus aussi aux sculpteurs Marcel Rau et Jean Canneel, selon le projet d’A. Dumont, dix médaillons octogonaux aux emblèmes des Arts et Métiers ornant le registre d’allèges du troisième étage et quatre statues assisesRang d’éléments de même hauteur posés de niveau dans une maçonnerie. L’assise désigne également la plate-forme d’un balcon ou d'une logette, portée d’ordinaire par des consoles et sur laquelle repose le garde-corps., de 2,40 m de haut, sous un dais dominant les contreforts de la rotonde.

Reprenant les mêmes caractéristiques décoratives, façade de la rue de la Rosée, de deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. seulement.

À l’intérieur, destiné originellement à l’accès du public vers la salle des collections technologiques surtout, hall monumental avec vaisseau circulaire limité, derrière la rotonde, par six colonnes à fût cannelé soutenant la galerie d’étage sur laquelle ouvraient la bibliothèque, les salles de lecture et de conférence. Destinée à marquer l’aspect public de cette partie des locaux, décoration soignée : enduit crémeux en simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. d’Euville, contrastant avec le noir des lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce., marches d’escalier, bow-windowsDe l’anglais bow (arc dans le sens d’arqué, courbé) et window (fenêtre). Le bow-window apparaît avec l’Art nouveau. Il s’agit d’un élément en surplomb qui s’intègre par son plan cintré à la façade. Il se différencie de la logette, d’ordinaire de plan rectangulaire et qui paraît appliquée sur la façade. Le bow-window peut occuper plusieurs niveaux. abritant entre autres la loge du concierge, en marbre « bleu belge », friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. à coquillesOrnement symétrique figurant une coquille Saint-Jacques ou un coquillage s’en rapprochant. stuquées caractéristique de l’Art Déco. Au sol, carrelage avec motif géométrique et, au centre, isolée

par une grille, rose des vents, obligatoire dans les préaux des écoles communales bruxelloises depuis 1879. En marbre blanc, dalle commémorative de l’inauguration, le 19 mars 1933. Dans une niche du vestibule, monument à la mémoire d’Émile Jacqmain, échevin de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts (1909-1932), daté 1936 et signé Victor Rousseau.

Sources

Archives
AVB/TP 43664 (1925), 67106 à 67120 (1927), 87294 (1979).