Typologie(s)
Intervenant(s)
Oscar SIMON – architecte – 1897
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Styles
Inventaire(s)
- Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
Recherches et rédaction
id
Description
Habitation à quatre façades de style néoclassique, conçue en 1897 par
l’architecte Oscar Simon pour le peintre Xavier Mellery.
Historique
C’est en 1845 que naît Xavier Mellery, dans la maison paternelle, située le
long de ce qui est encore à l’époque la route de Bruxelles à Tamise. Dans les
années 1860, il étudie la peinture à l’Académie royale des Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte. de
Bruxelles, avant d’obtenir un prix de Rome en 1870. En 1879, Mellery fait construire un
atelier de peinture dans le jardin de la propriété familiale. En 1897, suite à un
projet – initié par le roi Léopold II – de créer un nouveau quartier dans
l’enclave formée par la rue des Vignes et la future rue Mellery, une partie de
la propriété est expropriée en vue du percement de la rue des Églantines;
cette dernière ne verra toutefois pas le jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. et son extrémité prévue sera
remplacée par une terminaison courbe de la rue des Vignes. La maison et
l’atelier de Mellery sont alors démolis et remplacés, sur un terrain qu’il
acquiert à la Liste civile, par une nouvelle habitation à front de rue avec
atelier accolé à droite et mur de clôture, conçus en juillet 1897
par l’architecte Oscar Simon. À
l’image de la précédente, la maison est de style néoclassique. En 1901, Mellery fait ériger un mur pour
clôturer un petit terrain triangulaire annexé à sa propriété du côté de la rue Vignes.
C’est l’année suivante, malgré les réticences de l’artiste, que la
Commune rebaptise rue Mellery le tronçon compris entre le parvis Notre-Dame et
la rue des Vignes, de l’artère qui porte entretemps le nom de rue des Palais.
Mellery décède en 1921 et est enterré au cimetière de Laeken, tout proche. C’est sa
belle-fille, Lucy Baldauf (dite Mellery), avec qui il habitait et également
artiste, qui hérite de la maison et y réside jusqu’à sa mort en 1946. En 1932,
elle fait modifier la façade à rue de l’atelier. Enfin, en 1971, un
propriétaire peu scrupuleux fait démolir l’atelier sans autorisation et couvre
la majeure partie du jardin d’un magasin d’exposition (architecte W.
Verstraete). Ce dernier est démoli avant 2012.
Description
Implantée sur une parcelle triangulaire, maison de deux niveaux sous toiture en
bâtière à demi-croupes. Façades enduites, la principale à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. au
rez-de-chaussée et faux-jointsEnduit dans lequel sont tracés des sillons pour suggérer un appareil de pierre. à l’étage. Cache-boulins rectangulaires en
pierre. Corniche conservée.
Façade à rue de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., la troisième percée de la porte. Balcon axial à
dés, grilles en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. et main-courante, devançant deux portes-fenêtres à
encadrement mouluré et sous entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne.. Vaste lucarneOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. de menuiserieÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. éclairant
l’atelier du grenier, disparue entre 1971 et 1975. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. conservée;
fenêtres du rez-de-chaussée à volets roulants.
Façades latérales à pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. polygonal percé de trois fenêtres au nord, deux au
sud. Façade nord marquée à l’étage par un pan de mur à faux-jointsEnduit dans lequel sont tracés des sillons pour suggérer un appareil de pierre. encadré par
un prolongement des bandeauxÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. de la façade principale. Façade sud à deux gaines
de cheminée. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. remplacés.
Façade arrière à deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., celle de gauche percée d’un tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. à entrée
latérale au rez-de-chaussée et d’une porte-fenêtre à balconnet à l’étage, celle
de droite percée d’une large porte-fenêtre sous deux fenêtres jumelles. Châssis
de l’étage conservés.
Accolés au mur nord de la maison, à l’origine, galerie d’un niveau sous toiture
en appentisToit à un seul versant. percée d’un lanterneau, et atelier à l’arrière, s’élevant sur un
niveau et demi couvert d’une toiture en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. à terrasse faitière.
La galerie présentait une façade aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre. à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages., marquée par une tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. en
partie haute et percée d’une fenêtre de cave oblongue sous linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée.,
par laquelle on pouvait faire sortir les tableaux de l’atelier. En 1932, la
table fut remplacée par deux fenêtres et le lanterneau supprimé. Seule fut
conservée, en 1971, la partie inférieure de la façade, dont les fenêtres furent
obturées.
De plan presque carré, l’atelier présentait des façades à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages., l’arrière
aveugle et marquée par une tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau., la façade nord percée d’une porte surmontée
d’une vaste verrière. Un lanterneau perçait la toiture de ce côté.
À l’intérieur, à l’origine, salon et salle à manger en travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de gauche au
rez-de-chaussée, entrée flanquée d’un parloir à droite, suivie d’une cage
d’escalier de plan carré puis d’un fumoir flanqué à droite d’un couloir et d’un
WC. Le parloir communiquait directement avec la galerie latérale, tandis que
l’atelier était accessible par la galerie à l’avant et via le couloir du fumoir
à l’arrière. Le grenier de la maison abritait un second atelier.
De
plan triangulaire, le jardin présente un pan coupéPan de mur situé de biais sur l’angle d’un bâtiment. à l’angle des deux rues,
percé d’une entrée. Clôture de briques scandée de piliersSupport vertical de plan carré., aujourd’hui peinte
en blanc côté rue Mellery. À gauche de la
maison, mur de clôture et cour transformés en garage en 1971.
Sources
Archives
AVB/PP 3438 (après 1897).
AVB/TP Laeken 3201 (1879), Laeken 1538 (1897), Laeken 5581 (1901), 40178 (1932), 82250 (1971).
Ouvrages
VAN SANTVOORT, L., Het 19de-eeuwse kunstenaarsatelier in Brussel (thèse de doctorat, section Histoire de l’Art et Archéologie), VUB, Bruxelles, 1995-1996, 1897/3.
Périodiques
VAN SANTVOORT, L., «Kunstenaar Xavier Mellery», Omtrent het Onze-Lieve-Vrouwvoorplein in Laken, Fondation Roi Baudouin, Gemeentekrediet, 1995, p. 46.
HOUBART-WILKIN, S., «La maison du peintre Xavier Mellery», Bulletin des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, 13, 1964, pp. 27-42.