Typologie(s)

maison et atelier d’artiste

Intervenant(s)

Oscar SIMONarchitecte1897

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Néoclassicisme

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016-2017

id

Urban : 37735
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Description

Habitation à quatre façades de style néoclassique, conçue en 1897 par l’architecte Oscar Simon pour le peintre Xavier Mellery.

Historique

C’est en 1845 que naît Xavier Mellery, dans la maison paternelle, située le long de ce qui est encore à l’époque la route de Bruxelles à Tamise. Dans les années 1860, il étudie la peinture à l’Académie royale des Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte. de Bruxelles, avant d’obtenir un prix de Rome en 1870. En 1879, Mellery fait construire un atelier de peinture dans le jardin de la propriété familiale. En 1897, suite à un projet – initié par le roi Léopold II – de créer un nouveau quartier dans l’enclave formée par la rue des Vignes et la future rue Mellery, une partie de la propriété est expropriée en vue du percement de la rue des Églantines; cette dernière ne verra toutefois pas le jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. et son extrémité prévue sera remplacée par une terminaison courbe de la rue des Vignes. La maison et l’atelier de Mellery sont alors démolis et remplacés, sur un terrain qu’il acquiert à la Liste civile, par une nouvelle habitation à front de rue avec atelier accolé à droite et mur de clôture, conçus en juillet 1897 par l’architecte Oscar Simon. À l’image de la précédente, la maison est de style néoclassique. En 1901, Mellery fait ériger un mur pour clôturer un petit terrain triangulaire annexé à sa propriété du côté de la rue Vignes. C’est l’année suivante, malgré les réticences de l’artiste, que la Commune rebaptise rue Mellery le tronçon compris entre le parvis Notre-Dame et la rue des Vignes, de l’artère qui porte entretemps le nom de rue des Palais. Mellery décède en 1921 et est enterré au cimetière de Laeken, tout proche. C’est sa belle-fille, Lucy Baldauf (dite Mellery), avec qui il habitait et également artiste, qui hérite de la maison et y réside jusqu’à sa mort en 1946. En 1932, elle fait modifier la façade à rue de l’atelier. Enfin, en 1971, un propriétaire peu scrupuleux fait démolir l’atelier sans autorisation et couvre la majeure partie du jardin d’un magasin d’exposition (architecte W. Verstraete). Ce dernier est démoli avant 2012.

Description

Implantée sur une parcelle triangulaire, maison de deux niveaux sous toiture en bâtière à demi-croupes. Façades enduites, la principale à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. au rez-de-chaussée et faux-jointsEnduit dans lequel sont tracés des sillons pour suggérer un appareil de pierre. à l’étage. Cache-boulins rectangulaires en pierre. Corniche conservée.
Façade à rue de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., la troisième percée de la porte. Balcon axial à dés, grilles en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. et main-courante, devançant deux portes-fenêtres à encadrement mouluré et sous entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne.. Vaste lucarneOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. de menuiserieÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. éclairant l’atelier du grenier, disparue entre 1971 et 1975. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. conservée; fenêtres du rez-de-chaussée à volets roulants.
Façades latérales à pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. polygonal percé de trois fenêtres au nord, deux au sud. Façade nord marquée à l’étage par un pan de mur à faux-jointsEnduit dans lequel sont tracés des sillons pour suggérer un appareil de pierre. encadré par un prolongement des bandeauxÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade. de la façade principale. Façade sud à deux gaines de cheminée. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. remplacés.
Façade arrière à deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., celle de gauche percée d’un tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. à entrée latérale au rez-de-chaussée et d’une porte-fenêtre à balconnet à l’étage, celle de droite percée d’une large porte-fenêtre sous deux fenêtres jumelles. Châssis de l’étage conservés.

Accolés au mur nord de la maison, à l’origine, galerie d’un niveau sous toiture en appentisToit à un seul versant. percée d’un lanterneau, et atelier à l’arrière, s’élevant sur un niveau et demi couvert d’une toiture en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. à terrasse faitière.
La galerie présentait une façade aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre. à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages., marquée par une tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. en partie haute et percée d’une fenêtre de cave oblongue sous linteau métalliquePoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée., par laquelle on pouvait faire sortir les tableaux de l’atelier. En 1932, la table fut remplacée par deux fenêtres et le lanterneau supprimé. Seule fut conservée, en 1971, la partie inférieure de la façade, dont les fenêtres furent obturées.
De plan presque carré, l’atelier présentait des façades à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages., l’arrière aveugle et marquée par une tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau., la façade nord percée d’une porte surmontée d’une vaste verrière. Un lanterneau perçait la toiture de ce côté.

À l’intérieur, à l’origine, salon et salle à manger en travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de gauche au rez-de-chaussée, entrée flanquée d’un parloir à droite, suivie d’une cage d’escalier de plan carré puis d’un fumoir flanqué à droite d’un couloir et d’un WC. Le parloir communiquait directement avec la galerie latérale, tandis que l’atelier était accessible par la galerie à l’avant et via le couloir du fumoir à l’arrière. Le grenier de la maison abritait un second atelier.

De plan triangulaire, le jardin présente un pan coupéPan de mur situé de biais sur l’angle d’un bâtiment. à l’angle des deux rues, percé d’une entrée. Clôture de briques scandée de piliersSupport vertical de plan carré., aujourd’hui peinte en blanc côté rue Mellery. À gauche de la maison, mur de clôture et cour transformés en garage en 1971.

Sources

Archives
AVB/PP 3438 (après 1897).

AVB/TP Laeken 3201 (1879), Laeken 1538 (1897), Laeken 5581 (1901), 40178 (1932), 82250 (1971).

Ouvrages
VAN SANTVOORT, L., Het 19de-eeuwse kunstenaarsatelier in Brussel (thèse de doctorat, section Histoire de l’Art et Archéologie), VUB, Bruxelles, 1995-1996, 1897/3. 

Périodiques
VAN SANTVOORT, L., «Kunstenaar Xavier Mellery», Omtrent het Onze-Lieve-Vrouwvoorplein in Laken, Fondation Roi Baudouin, Gemeentekrediet, 1995, p. 46.

HOUBART-WILKIN, S., «La maison du peintre Xavier Mellery», Bulletin des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, 13, 1964, pp. 27-42.