Typologie(s)

justice de paix

Intervenant(s)

P.J GILLETarchitecte1909

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Néoclassicisme

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 35959
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Description

 À l’angle de la rue Mode Vliebergh, édifice à deux niveaux de hauteur croissante, aux façades en pierre bleue et pierre blanche, conçu en style néoclassique en 1909 par l’ingénieur communal P.J. Gillet.

Historique

Une justice de paix est établie à Laeken en 1896 dans l’ancienne maison communale (voir rue des Palais Outre-Ponts no458-460). Dès 1900, ses locaux sont jugés trop exigus. En 1905, la Ligue des Intérêts matériels du quartier Fransman propose à l’Administration communale de Laeken d’ériger un bâtiment propre à cette juridiction à l’angle de la rue Fransman et de ce qui était alors la rue Verte. Les plans et cahier des charges sont acceptés par les Travaux publics le 26.10.1906 et le dossier validé par le Collège le 25.01.1907. Il s’agit d’un projet de style Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte. conçu par le dessinateur-architecte saint-gillois J. Vanderhaegen et l’architecte laekenois Émile Lambot. C’est toutefois un autre projet, dessiné en mai 1907 en style néoclassique, qui est finalement mis en œuvre, celui de l’ingénieur communal Gillet. L’entrepreneur forestois Floribert Lots est chargé des travaux. Les plans pour la grille de clôture et le mobilier sont dressés par l’ingénieur en 1909. Le bâtiment communal sera acquis par l’État en 1965. Il a été restauré en 2015.

Description

Bâtiment symétrique composé de deux volumes principaux: celui de l’angle, qui loge l’entrée sous une grande loggiaPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries., est établi sur un plan semi-octogonal, l’autre plus large, l’est sur un plan rectangulaire perpendiculaire à l’axe du premier. Leur toit d’ardoises en bâtièreToit à deux versants., à crête métallique, est coupé de croupesUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux.: trois pour le premier, deux pour le second. Une grille en fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. originelle protège une courette basse aux angles des deux corps et une cour triangulaire côté rue Fransman.
Le corps d’entrée abrite à l’origine, outre une vaste cage d’escalier à jour carré au côté gauche, les bureaux du greffe et la loge du concierge au rez-de-chaussée et les salles des avocats et des témoins à l’étage. Le second corps est traversé au rez-de-chaussée par un large corridor qui dessert deux paires de bureaux, tandis qu’à l’étage règne la salle de justice. Contre la façade arrière, en briques, s’élève une annexe étroite, de plan trapézoïdal sous bâtièreToit à deux versants., réservée à l’escalier de service et aux sanitaires.

Les élévationsDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades., percées de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires, sont quadrillées, au-dessus d’un haut soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en pierre bleue, de cordonsCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. divers, de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. et de colonnes du même matériau.
Le corps d’entrée, articulé par une superposition de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. de pierre blanche, présente dans l’axe, au-dessus d’un degré, une large porte et deux étroites fenêtres formant tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. entre pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. toscans. Aux côtés contigus, une paire de fenêtres s’ouvre dans une ordonnance analogue. La loggiaPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries., munie d’une balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire., présente une façade en simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. blanche et reprend l’ordonnance pour une colonnadeRangée de colonnes et l'entablement qu'elles supportent. ici de style ionique. Au sommet, une table gravée affiche la fonction de l’édifice: «VREDEGERECHT». La porte-fenêtre centrale et les deux fenêtres qui ouvrent sur la loggiaPetite pièce dans-œuvre, largement ouverte sur l’extérieur par une ou plusieurs larges baies non closes par des menuiseries. ont un encadrement de simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. blanche à entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. sculpté de guirlandes. Enfin, les flancs du corps superposent deux fenêtres à entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. sur consoles à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc., en pierre bleue. Un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. axial et une forte corniche de bois à mutules bordent la toiture.
Le second corps, raidi de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. d’angle à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages., présente, de chaque côté, au rez-de-chaussée deux fenêtres identiques aux précédentes et, à l’étage, pour la salle de justice, une large fenêtre à deux meneauÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. en pilastre toscan, sommée d’un entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. pareil aux précédents; aux allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. se lit, en relief, «JUSTICE DE PAIX». La corniche de bois est ici plus simple.
La façade de l’annexe, rue Mode Vliebergh, en pierre des deux couleurs également, superpose une entrée de service et deux fenêtres pour l’escalier.

Huisserie partiellement conservée et restaurée; certains châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à couvre-joints en colonnette et petits-fers. Quelques vitraux en brise-vue au rez-de-chaussée, avec emblème de la Justice.

À l’intérieur, décor et mobilier néo-Renaissance flamandeLe style Renaissance flamande (XVIe s.) mêle des éléments inspirés de la Renaissance italienne à l’héritage architectural médiéval local. Le style néo-Renaissance flamande (de 1860 à 1914 environ) cherche à ressusciter cette architecture, à la faveur de l’émergence du nationalisme belge. Il se caractérise par des élévations en briques et pierres et des formes caractéristiques (pignons, tourelles, logettes). conservés. Cage d’escalier intégrant aujourd’hui un ascenseur. Salle de justice à murs scandés de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. d’inspiration toscane et plafond mouluré à caissons. Portes sous entablement. Barrière du public animée d’arcades et frappée en son centre des armoiries de Laeken. Estrade bordée d’une clôture ajourée d’arcades, avec bureau intégré.

Sources

Archives
AVB/PP 3377 (1909), 3443 (1907).
AVB/TP 58236 (1897-1912), 67121 (1910), 67130 (1910).

Périodiques
ABEELS, G., «Laken: in de schaduw van het vredegerecht», Liber Amicorum Robert Van den Haute, Notre Comté. 
Annales du cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Folklore du Comté de Jette et de la Région asbl, 27, 1998-2000, pp. 174-177.