Rue Fransman

Présentant un tracé irrégulier, la rue Fransman relie la rue Léopold I^er, à l’angle de la place Émile Bockstael, aux rues Mode Vliebergh et Victor Mabille. Elle est prolongée vers le nord par la rue Alfred Stevens, via une passerelle piétonne enjambant la ligne de chemin de fer Bruxelles-Gand. L’artère croise sur son parcours le carrefour des rues Thys-Vanham, Steyls, Mode Vliebergh et Jan Bollen, puis plus loin la rue Fineau.

La rue Fransman trouve son origine dans la rue de la Cave, une longue artère sinueuse qui menait de la rue Léopold I^er à la frontière avec Jette. Le 06.06.1882, la partie de cette artère s’étendant jusqu’à l’actuel boulevard Bockstael, ainsi qu’un chemin baptisé Meysse wegel, débutant à cette hauteur pour aboutir rue du Heysel, furent tous deux rebaptisés rue Fransman, en hommage à Edmond Alexandre Fransman (1837-1882), qui fut notamment échevin des Travaux publics à Laeken, où il possédait une maison de campagne. Le deuxième tronçon de la rue fut élargi en vertu de l’arrêté royal du 18.02.1899. En 1935, la portion de l’artère située au nord du chemin de fer fut rebaptisée rue Alfred Stevens jusqu’au boulevard Émile Bockstael, puis Émile Wauters jusqu’à la place Saint-Lambert.

À hauteur de la rue Fransman, la ligne Bruxelles-Gand était à l’origine franchie par un simple passage à niveau. Celui-ci fut remplacé en 1915 par une passerelle piétonne, constituée d’éléments de récupération de celle aménagée, sur demande du roi Léopold II, entre la propriété Vanderborght, résidence de la baronne de Vaughan, et le domaine du Stuyvenberg, au bas de l’actuel boulevard du Centenaire. La passerelle actuelle, en tôles d’acier pliées, a été placée en 2012-2013 (bureaux Ney & Partners et MSA).

L’artère est essentiellement bâtie entre 1885 et 1915. Les premières habitations sont de style néoclassique. Il s’agit souvent de maisons modestes, voire ouvrières, parfois à rez-de-chaussée commercial. Dans le premier tronçon de la rue, à vocation commerçante, les immeubles ont été fortement transformés, voire reconstruits. Les bâtiments des années 1900-1910 sont pour la plupart de style éclectique, comme le n^o112 (architecte François De Boeck, 1913), qui fut primé au concours de façades organisé par la Commune pour les années 1911-1913. Ce bâti se complète, dans l’entre-deux-guerres, d’immeubles d’inspiration Art Déco.

Le dernier îlot de la rue côté pair est bâti, à front des trois autres artères, de logements sociaux dépendant du Foyer Laekenois (voir n^o94). En intérieur d’îlot, accessible par le n^o118, a été implanté en 1968 un centre de santé d’un niveau, à façades en éléments préfabriqués en «silex roulés» (architectes Caberghs, De Meutter, Koning, Loix, Dekeuleneer et Favichevitch). L’immeuble à rue abritait à l’origine l’habitation du concierge. L’ensemble accueillait jusqu’il y a peu une académie néerlandophone.

La rue compte également plusieurs industries. Au n^o131, citons l’usine Kouperman, manufacture de bidons et boites métalliques, érigée en 1947 par l’architecte Paul Le Bon et dont le grand atelier sous sheds s’insère entre une enfilade de petites maisons implantées en impasse (n^os119 à 127) et la rue Mode Vliebergh. Le complexe abrite aujourd’hui un centre de réinsertion sociale. Enfin, à l’angle de cette dernière rue se dresse, depuis 1909, le bâtiment de la Justice de Paix de Laeken (voir n^o89).