Typologie(s)

hôpital/clinique

Intervenant(s)

Victor HORTAarchitecte1907-1911

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Éclectisme
Art nouveau

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2018

id

Urban : 38548
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Description

Flanquant l’entrée principale de l’hôpital Brugmann (voir lettres D et E sur le plan du site), bâtiments conçus en style éclectique teinté d’Art nouveau par l’architecte Victor Horta à partir de 1907 et construits à partir de 1911.

L’entrée principale du site est flanquée de deux longs corps parallèles quasi symétriques en miroir, qui forment retour vers l’extérieur côté place. Jusqu’en 1968, ces corps étaient reliés par un triple porche non saillant mais à marquisesAuvent métallique vitré., suivi d’une importante cour couverte. Le porche était couvert de voussettes sous une quasi-plateforme, tandis que les marquisesAuvent métallique vitré. à croupesUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux. et la couverture en bâtièreToit à deux versants. de la cour, également vitrée, avaient une charpente métallique portée par des colonnettes de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion..
Les corps présentent de nombreux retraits et un angle arrière coupé. Leur demi-sous-sol est accessible en façade arrière, par un escalier extérieur, celui du corps droit bordé d’une grande cour anglaise. Les deux niveaux suivants sont dominés, à l’avant, par un demi-étage partiel, de plan rectangulaire, qui confère à cette partie l’aspect d’un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon., à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. et bâtièreToit à deux versants. aplatis. Les autres toitures sont quasi plates. Toutes sont couvertes de zinc.

Distribution intérieure originelle

Le corps gauche (D) loge la «garde» ou service des urgences et l’administration de l’hôpital. La première se situe au rez-de-chaussée, côté voirie; son long couloir distribue, au départ du porche, salles d’attente et d’examen, et chambres pour les deux sexes. Côté cour, se présente le grand hall d’entrée du public (agrandi après 1968) et le comptoir des employés, auxquels succèdent à droite divers bureaux médicaux ou administratifs. Ces locaux sont desservis par un second couloir, perpendiculaire au premier et partiellement éclairé par la verrière de deux puits de lumière traversant le bâtiment. Le premier étage, qu’on atteint principalement par un escalier dans l’angle arrière droit, est divisé en multiples locaux; il a été attribué après la Première Guerre aux consultations de dermato-syphiligraphie et d’urologie. Il contient une cage d’escalier menant au demi-niveau, imparti au logement du personnel.

Le corps droit (E) abrite, côté voirie, la loge du concierge et divers locaux du personnel. S’ensuit la pharmacie avec officines, des remises et une salle d’attente, ainsi que la centrale téléphonique. Le premier étage, à couloir en T, est réservé aux médecins et aux pharmaciens laborantins. Il est accessible par deux cages d’escalier, l’une contigüe à ladite loge, l’autre à l’angle coupé arrière, où elle accuse une saillie à trois pans. Le niveau dispose en outre d’un monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets.. Enfin, le demi-étage a la même fonction que son pendant de gauche. Sur la cour anglaise s’ouvrent de nombreuses portes, de largeurs variées; son flanc extérieur aligne les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement., assorties, du bunker de la pharmacie. La cour est accessible par deux escaliers extérieurs; garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... et rampes sont métalliques, à barreaux droits.

Élévations

L’ensemble est bâti en briques rouge-orangé et pierre. La pierre blanche est réservée aux gorges des corniches de bois et la simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. blanche aux frontonsCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. aplatis des demi-niveaux. La pierre bleue sert notamment aux soubassementsPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. de hauteur variable, aux chaînes et cordonsCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. qui lardent les élévationsDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades., aux appuisAppui de fenêtre. Élément d’ordinaire en pierre, limitant une baie vers le bas., aux sommiersLes sommiers sont les deux premiers claveaux d’un arc, portant directement sur les piédroits. des arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. généralement en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale., ainsi qu’aux montants communs ou aux traversesÉlément horizontal divisant une baie ou pièce horizontale d'une menuiserie. (délardées) de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. jumelées.
À chaque corps, la porte des couloirs parallèles à la rue est précédée par un petit porche hors-œuvre sous terrasse, voûté en berceau (celui du corps gauche supprimé). La triple baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. de contrôle du concierge – une porte flanquée de fenêtres – et la porte en retour, se couvrent d’une poutrelle métallique sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console., la première soulagée par deux colonnettes de fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion.. Les halls d’accueil du public s’ouvrent, à l’origine aux deux corps, par cinq portes jumelées. À l’angle coupé du corps de l’administration, une chambre est dotée d’une logette en maçonnerie, à trois pans sur culot. Les cheminées d’aération sont animées de tablesPetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. rentrantes.
Aujourd’hui partiellement renouvelés, les châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. sont pour la plupart à guillotineUne fenêtre à guillotine est une fenêtre dont l’ouvrant coulisse dans une rainure verticale, évoquant ainsi une guillotine.; le plus souvent, deux petits-bois verticaux divisent les seules impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. du rez-de-chaussée (mais tous les carreaux côté rue) et les parties coulissantes du premier étage. Les fenêtres de chambre des demi-niveaux ont un ouvrant vertical sous imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie.. Les plus larges fenêtres, à linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie., présentent un châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. en croix.

Intérieur

Les escaliers sont tous couverts de granitoMatériau composé de mortier et de pierres colorées concassées présentant, après polissage, l’aspect d’un granit. gris avec liseré de marbre en damier noir et blanc aux repos et paliers. Rampes et balustradesGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. sont métalliques, à barreaux droits. Des trois cages de l’administration, une est à rampe-sur-rampe, une autre à jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. étroit, celle du demi-niveau à plus large jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants.. Côté pharmacie, les cages d’escalier se font plus élégantes. Celle qui mène aux bureaux et appartements des docteurs et des pharmaciens, ainsi qu’au demi-niveau, développe ses volées à repos autour d’un grand jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. rectangulaire; sa rampe est gratifiée de fer forgéFer façonné à chaud sur l’enclume, utilisé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des ancres, des grilles, des épis de faîtage. aux sinuosités Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise.. La cage du pan coupéPan de mur situé de biais sur l’angle d’un bâtiment., à jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. plus étroit et marquée par sa saillie à trois pans, déploie une volée continue, à peine interrompue par une marche-repos.

Sources

Archives
Archives du CPAS de la Ville de Bruxelles/Travaux établissements hospitaliers, Hôpital Brugmann.
AVB/TP 70990 (1957), 83123 (1968), 83930 (1975).

Ouvrages
HEUSQUIN, CH., L’Hôpital Brugmann de l’Assistance Publique de Bruxelles, Commission d’Assistance Publique de Bruxelles, Bruxelles, 1930.
HORTA, V., Hôpital Brugmann à Jette-Saint-Pierre, Administration des Hospices et Secours de la Ville de Bruxelles, 1909.