Recherches et rédaction
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La chaussée de Vilvorde est une longue artère longeant le canal de Willebroeck sur sa rive ouest. Elle débute au carrefour de l’avenue de la Reine et de la rue des Palais Outre-Ponts puis, au-delà de la rue Albert, passe sous le pont du chemin de fer de la ligne Bruxelles-Gand. La chaussée borde alors le Domaine royal jusqu’à hauteur du pont Van Praet, où elle forme un carrefour de plan circulaire. Elle se dédouble ensuite, donnant naissance à l’avenue Van Praet, qui dessine une courbe vers le nord, et continuant à longer le canal, mais plus au nord, parallèlement au quai de Heembeek. La chaussée rejoint ensuite la rive, jusqu’au pont de Buda, après lequel elle forme une nouvelle courbe vers l’ouest, avant de franchir la frontière avec la Région flamande pour céder la place à la Brusselsesteenweg jusqu’à Vilvorde.
L’artère trouve son origine dans la chaussée ou route de Bruxelles à Vilvorde, aménagée en 1704 sur la rive occidentale du canal. Également dénommée route de l’État de Bruxelles à Anvers ou chaussée de Bruxelles à Malines, elle était longée à l’ouest par le cours de la petite Senne. C’est en 1856 que l’artère fut traversée par la nouvelle ligne dite de Dendre-et-Waes, reliant Bruxelles à Gand, via un pont établi au nord de l’actuelle rue Albert. Cet ouvrage fut remplacé vers 1900 par un nouveau pont – dont subsistent des vestiges –, lui-même remplacé par l’actuel en 1942-1946 (voir notice).
Dans les années 1900, dans le cadre de la création des installations maritimes de Bruxelles, le canal fut élargi, la petite Senne supprimée et l’alignement de l’ensemble de la chaussée de Vilvorde revu, en même temps que celui de l’avenue Van Praet, au-delà du rond-point desservant le pont du même nom. Afin de pouvoir éliminer l’écluse des Trois Fontaines, à Vilvorde, le niveau de l’eau du canal fut abaissé de plusieurs mètres, nécessitant la construction de murs de soutènement en briques pour le quai longeant la chaussée. Ceux-ci durent être partiellement refaits suite à des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale.
En amont et en aval du pont Van Praet, ainsi qu’au quai de Heembeek, subsistent les murs de soutènement en pierre bleue et pierre blanche de parement qui accompagnaient l’ancien pont, conçu par l’ingénieur Jules Zone en 1897 et construit en 1904. Il s’agissait d’un ouvrage tournant à structure métallique sur pile tangente à la berge orientale. Les murs de soutènement présentent un pan cintré qui les raccordait à la culée du pont originel. Talutés, ils sont marqués par un entablement à architrave à bossage rustique et frise d’arceaux, interrompu par des contreforts. La balustrade qui les couronnait n’est que partiellement conservée. En amont, le mur intègre un escalier parallèle au canal, desservant le quai. En aval, il borde le terrain du Bruxelles Royal Yacht Club (voir no3), sur lequel donnait un tunnel menant au Domaine royal. L’entrée de ce tunnel, à arc en plein cintre frappé du chiffre de Léopold II, est conservée; elle abrite aujourd’hui une cabine électrique. Endommagé au début de la Seconde Guerre mondiale, le pont Van Praet fut remplacé par un pont fixe provisoire, qui céda à son tour la place à un nouvel ouvrage en béton armé, construit en 1954-1957.
À l’origine, Léopold II avait fait clôturer le Domaine royal par des grilles en fer forgé. Celles-ci furent remplacées par un mur de briques en 1956. Côté canal, le quai est bordé par une rambarde tubulaire dont le modèle remonte aux années 1900.
Sources
Ouvrages
CULOT, M. [dir.], Bruxelles Hors Pentagone. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980, fiche 8.
VALCKE, S., «Ponts métalliques sur le canal au nord de Bruxelles», Thema & Collecta, 5, ICOMOS Wallonie-Bruxelles, 2016, pp. 58-65.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, p. 1855.
Périodiques
«Bruxelles: un canal, des usines et des hommes», Les Cahiers de la Fonderie, 1, 1986, p. 27.
VAN DER ELST, W., «Vilvoordsesteenweg», Laca Tijdingen, année 24, 2, avril-juin 2013, pp. 33-36.