Typologie(s)

chapelle
établissement scolaire
sculpture et monument commémoratif

Intervenant(s)

E. REPOSEURarchitecte1902

L. REPOSEURarchitecte1902

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Éclectisme
Néo-roman

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2006-2008

id

Urban : 17740
voir plus

Description

Occupant l'entièreté de l'îlot délimité par les rues Van Campenhout, Charles Quint et Jenneval, le pensionnat est conçu en 1902 par les architectes parisiens E. et L. Reposeur pour les Dames de la Retraite du Sacré-Cœur, originaires d'Angers.

Historique

Trois ans auparavant, les religieuses avaient déjà chargé E. Reposeur de concevoir un bâtiment en face de cet îlot, pour abriter une école primaire gratuite (voir no 112-114 rue Charles Quint). C'est à cette époque qu'elles acquièrent le terrain du no 70 rue des Confédérés, anticipant l'extension future de l'école. La Ville exigeant cependant que le terrain soit rapidement bâti, la construction de l'extension, un pensionnat payant cette fois, commence fin 1902 pour s'achever en 1904. Il ouvre ses portes l'année suivante (DELIENS, P., 1982, p. 50).

Rue des Confédérés 70, pensionnat des Dames de la Retraite du Sacré-Cœur, plan du rez-de-chaussée, AVB/TP 908 (1902).

Implanté à l'angle de la rue Jenneval, l'édifice se compose à l'origine de deux ailes de trois niveaux, raccordées en T. L'aile courte, parallèle à la rue des Confédérés, est devancée d'un volume d'entrée plus bas, occupant l'angle des rues. Une seconde entrée s'ouvre au milieu de la longue aile, vers la rue Jenneval.

En 1903, un mur de clôture en briques est conçu sur tout le périmètre de l'îlot, occupé par un jardin arboré. La même année, l'architecte G. Vanophem dessine une maison de gardien de deux niveaux à l'angle des rues Charles Quint et Jenneval.

Rue des Confédérés 70, pensionnat des Dames de la Retraite du Sacré-Cœur, chapelle conçue en 1946 par l’architecte Armand Demey (démolie), élévation vers la rue Jenneval, AVB/TP 56626 (1946).

En 1926, d'après des plans signés par l'architecte Dabeau (?), un hangar-abri de plan rectangulaire est édifié entre le bâtiment de l'école et celui du gardien, perpendiculairement à la rue Jenneval. Le hangar servira par la suite de salle de fêtes et de gymnastique. En 1939, l'architecte Armand Demey transforme les comblesEspace intérieur de la toiture. de la longue aile du bâtiment principal en un troisième étage. En 1946, le même architecte conçoit, entre cette aile et la salle de fêtes, à front de la rue Jenneval, une chapelle de style néo-romanLe style néo-roman (à partir de 1850 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes inspirées du moyen-âge roman.. Ce bâtiment à façades de briques, long de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., s'ouvre par un porche vers la cour avant de l'école.

Rue des Confédérés 70, institut de la Retraite du Sacré-Cœur, vue de la cour avant et du porche d’entrée, à front de la rue Jenneval, avant la construction de la nouvelle aile scientifique, AVB/TP 80285 (1964).

Deux ans plus tard, les architectes Paul et St. Dhaeyer bâtissent, à l'emplacement de la cour avant rue de Jenneval, un volume d'un niveau abritant quatre classes destinées aux cours scientifiques de l'ancien pensionnat, devenu Institut de la Retraite du Sacré-Cœur. Le mur de clôture, ainsi que le porche d'entrée situé dans l'axe de la longue aile disparaissent.

En 1988, l'architecte Philippe Toussaint, du bureau d'architecture Urbs, introduit un projet de démolition de la chapelle et de la salle de gymnastique, en vue de construire de nouvelles classes ainsi qu'une salle polyvalente, surmontée d'une salle de sports. La concrétisation du projet prend du retard et en 1991, Philippe Toussaint et son collaborateur Philippe Colpaert, du bureau Archi Studio, réintroduisent une demande de permis de bâtir. L'autorisation est délivrée l'année suivante, mais la construction ne débute qu'en 1995.

Description


Les ailes de 1902 présentent une élévation enduite, à faux-jointsEnduit dans lequel sont tracés des sillons pour suggérer un appareil de pierre. horizontaux. À l'angle des rues des Confédérés et Jenneval, volume d'entrée de deux niveaux, sous toiture à croupeUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux.. Façades composées de travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. égales à fenêtres rectangulaires, trois vers la rue Jenneval et la cour, deux rue des Confédérés. Vers cette dernière, première travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. percée de l'entrée, sous couronnement de pierre bleue : corniche brisée reposant sur d'épaisses consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc.. Flanquant cette travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. plus haute, de plan rectangulaire sous toit en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon., ornée d'une tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. en creux au rez-de-chaussée et percée d'une fenêtre à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. sous archivolteMouluration disposée sur le front de l’arc. Le corps de moulures qui compose l’archivolte est de faible ampleur, moins complexe que celui de la corniche. à l'étage. Porte d'entrée et châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. de l'étage conservés. Ce volume abrite, au rez-de-chaussée, le vestibule d'entrée, flanqué de trois petits bureaux vers la rue Jenneval.

Rue des Confédérés 70, lycée La Retraite, détail des <a href='/fr/glossary/249' class='info'>travées<span>1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.</span></a> axiales de la longue aile, côté rue Jenneval (photo 2006).

Le bâtiment de plan en T est percé de fenêtres rectangulaires au premier niveau, à linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. sur coussinetsPierres de taille formant saillie profilée dans l’embrasure de la baie. Ils sont situés au sommet des piédroits et portent un linteau ou un arc. au deuxième et à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. sous archivolteMouluration disposée sur le front de l’arc. Le corps de moulures qui compose l’archivolte est de faible ampleur, moins complexe que celui de la corniche. au troisième. Les fenêtres des étages sont comprises dans un même encadrement. L'aile courte compte sept travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. vers la rue des Confédérés et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. égales sur chaque petit côté. LucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. établies en 1962. La longue aile compte, sur ses deux façades, quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. égales de part et d'autre d'une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale plus large et en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général., percée de fenêtres jumelées. Suite à l'ajout de l'aile de 1964 côté rue, le dispositif d'entrée qui occupait le rez-de-chaussée ne subsiste que côté jardin : porte surmontée d'un arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. reposant sur de courtes colonnes à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. corinthien, le tout sous une corniche en mitreUn élément est dit en mitre lorsque son tracé se compose de deux droites se rejoignant en pointe.. Le niveau ajouté à l'aile en 1939 est paré d'ardoises, évoquant un brisis et percé de fausses lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. à aileronsÉlément décoratif ordinairement enroulé en S et terminé en volutes, qui s’inscrit dans un angle et forme un adoucissement. et frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches.. Dans l'axe, côté rue et côté jardin, fausse-lucarne plus large, à couronnement triangulaire portant un relief orné d'une croix flanquée de volutesOrnement enroulé en spirale que l’on trouve notamment sur les chapiteaux ioniques, les consoles, les ailerons, etc., sous amortissementAmortissement. Élément décoratif placé au sommet d’une élévation.Amorti. Sommé d'un amortissement. également en croix. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. remplacés.

Rue des Confédérés 70, ancien pensionnat des Dames de la Retraite du Sacré-Cœur, le dortoir (Collection de Dexia Banque, s.d.).

À l'origine, l'aile courte abrite, au rez-de-chaussée, un salon, un parloir et une classe. Dans l'aile longue, un couloir, côté rue, dessert une salle de fêtes ou d'étude et un réfectoire. Les étages abritent des classes, ainsi qu'une chapelle et un dortoir. Une cage d'escalierEspace à l'intérieur duquel se développe un escalier. prend place à l'extrémité de chaque aile ; rampe métallique à départ ouvragé.

Rue des Confédérés 70, lycée la Retraite, vue des façades rue Jenneval, avant la démolition de la salle de gymnastique et de la chapelle, AVB/TP 97270 (1988).

À l'angle des rues Jenneval et Charles Quint, ancienne maison du gardien, de deux niveaux en briques rouges. Vers les artères, une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de part et d'autre d'un pan coupéPan de mur situé de biais sur l’angle d’un bâtiment. aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre.. Fenêtres à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. au rez-de-chaussée, en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. à l'étage. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. conservée.

Rue des Confédérés 70, lycée La Retraite, fausse grotte en <a href='/fr/glossary/205' class='info'>rocaille<span>Rocaille. Ornement asymétrique en forme de coquillage déchiqueté, propre à l’architecture des styles rocaille et rococo ainsi qu’aux styles qui s’y réfèrent. La rocaille désigne également des constructions de jardin imitant des rochers ou des assemblages de rondins. Le style rocaille ou style Louis XV désigne l’interprétation française du style rococo.</span></a> (photo 2007).

Jardin agrémenté de statues et d'une fausse grotte en rocaillesRocaille. Ornement asymétrique en forme de coquillage déchiqueté, propre à l’architecture des styles rocaille et rococo ainsi qu’aux styles qui s’y réfèrent. La rocaille désigne également des constructions de jardin imitant des rochers ou des assemblages de rondins. Le style rocaille ou style Louis XV désigne l’interprétation française du style rococo. abritant une statue de la Vierge, baptisée « Grotte de Lourdes ».

Sources

 Archives
AVB/TP 908 (1902) ; 909 (1903) ; 8837 (1903) ; 31236 (1926) ; 51299 (1939) ; 56626 (1946) ; 77176 (1962) ; 80285 (1964) ; 97270 (1988-1991).

Ouvrages
DELIENS, P., Rond-Point Schuman. Histoire du quartier Nord-Est à Bruxelles, d'Ambiorix à nos jours, Paul Deliens éd., Bruxelles, 1982, p. 50.