Typologie(s)
Intervenant(s)
INCONNU - ONBEKEND – 1870
Charles CRICKX – architecte – 1924-1926
Pierre ACCARAIN – architecte – 2002
Marc BOUILLOT – architecte – 2002
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Styles
Inventaire(s)
- Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
- Inventaire du patrimoine industriel (La Fonderie - 1993-1994)
- Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Anderlecht-Cureghem (Archistory - 2017-2019)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Scientifique Cette valeur est généralement utilisée pour évaluer les zones naturelles ou semi-naturelles et selon leurs qualités botaniques. Dans le cadre d’un bien, il peut s’agir de la présence d’un élément (de construction) (matériau particulier, matériau expérimental, procédé ou élément constructif) ou du témoignage d’un espace spatiostructurel (urbanistique) dont la préservation doit être envisagée à des fins de recherche scientifique.
- Social Cette valeur est difficile à distinguer de la valeur folklorique et généralement insuffisante pour justifier une sélection à elle seule. Il peut s’agir d’un : – lieu de mémoire d’une communauté ou d’un groupe social (par exemple, la potale à Berchem-Sainte-Agathe située place de l’église à Berchem-Sainte-Agathe, le Vieux Tilleul de Boondael à Ixelles)?; – lieu relevant d’une symbolique populaire (par exemple, le café «?La Fleur en Papier Doré?» situé rue des Alexiens)?; – lieu de regroupement ou de structuration d’un quartier (par exemple, les immeubles du Fer à Cheval dans la cité du Floréal).
- Technique Un bien possède un intérêt technique en cas d’utilisation précoce d’un matériau ou d’une technique particulière (ingénierie), ou s’il présente un intérêt constructif ou technologique particulier, une prouesse technique ou une innovation technologique. Il peut également être considéré comme ayant une valeur archéologique industrielle s’il témoigne de méthodes de construction anciennes. Bien entendu, l’intérêt technique est à mettre en relation avec l’intérêt scientifique.
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
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Description
Historique
Dans les Almanachs du Commerce figure dans la rue, en 1870, la «fabrique de tannerie» de Houdin et Lambert, qui devient fabrique d’équipements militaires dès 1873. Sur un plan de 1877, un bâtiment allongé figure à l’actuel no 37, le long de la Petite Senne. Quelques années plus tard, la fabrique est agrandie pour occuper le front de rue – bâtiment peu profond aux actuels nos 33 à 35, immeuble d’un niveau au no 37 – et prolongée à l’arrière côté Senne. En 1903, l’ensemble est repris par la famille Hartog, négociants en peaux et mégissiers. En 1904, celle-ci fait vraisemblablement ériger la maison portant le no 33 (voir notice). En 1906-1907, J. B. Hartog fait construire un magasin flanqué d’une remise dans l’angle aigu formé par les deux cours d’eau. En 1924, le terrain est divisé en deux par un mur. Marcel Hartog occupe le no 35, qui s’étend en L jusqu’à la Coupure de la Senne, tandis que David Hartog conserve le terrain d’angle (no 37). Cette année-là, l’architecte Charles Crickx conçoit à front du no 35 un bâtiment à usage de bureaux au rez-de-chaussée et de logement à l’étage. En 1925, le même architecte dote le no 37, à usage de bureau, d’un étage de logement. L’année suivante, il érige un corps de réfectoire d’un étage au milieu de la cour du no 35, ainsi qu’un bâtiment de trois niveaux à usage d’atelier le long de la Coupure, qui sera agrandi vers la droite en 1929. Vers 1935, c’est l’entreprise de produits d’entretien Sidol qui s’installe dans le complexe. Au début des années 2000, elle fait rénover l’ensemble des bâtiments arrière en lofts (architectes Pierre Accarain et Marc Bouillot, 2002).
Description
Au no 35, conçu en 1924 par l’architecte Charles Crickx, bâtiment d’inspirations éclectique et Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs. de deux niveaux et deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous toit plat. Façade en briques, rehaussée de pierre ou simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. blanche, l’ensemble aujourd’hui peint. Porte cochère surmontée d’une fenêtre flanquée de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. rainurés passant la corniche, à amortissementAmortissement. Élément décoratif placé au sommet d’une élévation.Amorti. Sommé d'un amortissement. de pierre bleue. FriseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. d’entablement à tables enduites qui devaient à l’origine porter les mentions «CUIRS» et «MARCEL HARTOG». Corniche remplacée, conservant des triples consoles de bois. Porte conservée.
Au no 37, bâtiment d’inspiration néoclassique érigé vers 1880 et doté d’un étage de même style sous toit plat en 1925. Façade enduite à faux-joints de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. Porte piétonne transformée en fenêtre à la deuxième, porte cochère à la dernière. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. remplacée.
À l’arrière, le long de l’ancien lit de la Petite Senne, enfilade de bâtiments en briques sous toit en bâtièreToit à deux versants.. Long corps d’avant 1870, doublé côté cour d’un corps moins profond érigé en deux phases (avant 1884 par la partie droite, 1903 pour la gauche). Dans le prolongement du premier, corps d’avant 1881 jadis à usage d’écurie et de séchoir. Il est devancé d’une haute cheminée de briques côté cour. Dans l’angle aigu, magasin et remise parallèles, conçus en 1906. Magasin plus élevé, à pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. percé d’une grande fenêtre en demi-cercle. Le long de l’ancienne Coupure, corps moderniste de trois niveaux sous toit plat, à façades de briques et structure apparente de béton. Ajout de lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres.. Huisserie remplacée.
Sources
Archives
ACA/Urb. 35, 37: 9659 (27.11.1903), 9611 (30.12.1903), 9817 (22.03.1904), 10762 (06.04.1906), 49011 (18.01.2002), 50035 O (25.01.2005); 35: 17768 (24.10.1924), 19531 (29.10.1926), 21458 (18.01.1929); 37: 18360 (20.07.1925).
Ouvrages
CULOT, M. [dir.], Anderlecht 1. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980, fiche 44.
Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Haberman (rue)», 1870.
Almanachs du Commerce et de l’Industrie, «Bougie (rue de la)», 1873, 1903.
Cartes / plans
ROSSCHAERT, J., Projet d’un nouveau quartier à Cureghem avec bassin pour bains publics, 01.05.1877.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1893.