Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue de l’Électricité relie la rue Émile Carpentier au carrefour formé par les rues Prévinaire et des Bassins.
L’artère a été percée en vertu de l’arrêté royal du 01.12.1903, suite à une décision du Conseil communal du 28.04.1902 de tracer de nouvelles voies entre la rue Émile Carpentier et le chemin de fer de ceinture ouest. Son extrémité sud suit le tracé d’un ancien tronçon de la rue Prévinaire (voir cette artère), à l’origine un chemin en zigzag menant à la fabrique du même nom. La rue de l’Électricité fut baptisée en référence à cette usine, devenue peu de temps auparavant propriété de la Société anonyme L’Union électrique.
Pavée en 1905, la rue de l’Électricité fut essentiellement bâtie entre 1904 et 1910 d’habitations d’inspiration néoclassique – tel le no 26, à façade de quatre travées et toiture en pavillon, érigé avant 1905 pour un mécanicien, ou le no 27 (1908), surhaussé d’un étage – ou de style éclectique, comme l’enfilade formée par les nos 4 (1906), 6 (architecte G. J. L'Ancre, 1908), 8 (architecte M. Douchant, 1909), 10 (1910), 12 (1911) et 14 (architecte Mayné, 1911). Le côté pair de la rue comptait également des entreprises. Pointons, au no 36, un magasin conçu en 1908 pour un fabricant de brosserie industrielle, en même temps que le no 45 rue des Bassins (voir ce numéro) et transformé en 1978. Au no 28-32, se trouvaient les bureaux et hangars du Comptoir Houiller de l’Ouest (architecte Charles Crickx, 1922), communiquant jadis avec le no 27 rue des Bassins. La façade de l’entrepôt actuel a intégré le mur de clôture originel.
La majeure partie du côté impair de la rue est occupée par le parc Crickx, limité à l’ouest par le chemin de fer de ceinture et au nord par la rue Émile Carpentier. Ce parc public était jadis une propriété de campagne bordant la rue Prévinaire, occupée dès avant 1859 par le chevalier Émile Clément de Cléty. Vers 1896, elle fut investie par la famille Crickx, dont l’échevin et géomètre-expert L. Crickx. En 1906, la propriété fut acquise par l’État dans le cadre d’un réaménagement des voies de chemin de fer et ouverte au public. En 1911, deux pavillons démontables pour l’École gardienne communale no 6 furent conçus par l’architecte communal Louis Ernest S’Jonghers dans le sud du parc, sur une bande de terrain comprise entre les rues de l’Électricité et Prévinaire. Vraisemblablement ouverte juste avant ou après la Première Guerre mondiale, l’école fut déplacée au no 88 de la rue des Goujons en 1928. En 1939, le parc fut cédé à la Commune. La demeure, implantée à son angle nord-ouest, tout près de la gare de Cureghem, fut démolie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Vers 1960, le début de la rue Prévinaire fut supprimé au profit d’une extension du parc jusqu’au talus du chemin de fer. Rénové en 1999, l’espace vert abrite plusieurs arbres remarquables.
Sources
Archives
ACA/Urb. Registre des rues.
ACA/Urb. 12564 (24.05.1910); 4: 10836 (29.05.1906); 6: 11819 (07.07.1908); 8: 12412 (21.12.1909); 10: 12564 (24.05.1910); 12: 13065 (25.07.1911); 14: 13204 (01.12.1911); 27: 11818 (07.07.1908); 28-32: 16495 (20.06.1922); 36: 45141 (10.10.1978).
Ouvrages
DEMEY, Th., Bruxelles en vert, Badeaux, Bruxelles, 2003, p. 155.
VAN AUDENHOVE, J., Les rues d’Anderlecht, Commémoration du vingtième anniversaire de la fondation d’Anderlechtensia, C.A.F.H.A, 1995, pp. 33, 63, 112.
Périodiques
Almanachs du Commerce et de l’Industrie, «Électricité (rue de l’)», 1905, 1914, 1920, 1928, 1929.
Almanachs du Commerce et de l’Industrie, «Prévinaire (rue)», 1859-1860, 1903.