Boulevard de la Révision

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireÉtabli dans le prolongement de la rue Brogniez, le boulevard de la Révision débute à hauteur de la rue de l’Instruction, croise les rues Eloy et Pasteur avant d’aboutir à la rue des Vétérinaires.

L’artère a été créée dans le cadre du Plan de l’extension du Quartier de Cureghem, concernant le quartier de l’École de Médecine vétérinaire, dressé par l’inspecteur-voyer Victor Besme en 1890 et validé par l’arrêté royal du 01.07.1891. Large de trente mètres, terminée par deux amples pans coupés et dotée d’un terre-plein central à deux rangées d’arbres, elle devait offrir une perspective majestueuse, dans l’axe de la rue Brogniez, sur le nouveau site de l’École vétérinaire (voir rue des Vétérinaires n^o 45-47). Baptisée le 06.05.1893 en référence à la révision de la Constitution belge entérinée cette année-là, qui instaura le suffrage universel masculin, elle fut ouverte entre 1893 et 1896. L’École vétérinaire fut inaugurée en 1910.

Le boulevard est essentiellement bâti d’habitations bourgeoises conçues entre 1895 et 1910, en style néoclassique – comme le n^o32 – ou éclectique – comme le n^o99. Pour la plupart de ce dernier style, elles forment des enfilades particulièrement cohérentes, une homogénéité renforcée par la présence d’ensembles, comme aux n^os 19 à 33 (voir ces numéros). Nombre de maisons, non signées, semblent d’ailleurs être l’œuvre d’un même architecte. Pointons, au n^o 66, l’ancienne habitation personnelle de l’architecte Hector Gérard, de style néogothique (voir ce numéro). L’artère compte également des immeubles de rapport à rez-de-chaussée à usage de magasin, comme aux n^os34 (1898) et 44 (architecte Hector Gérard, 1899), ou de café, tel le n^o28 (1896). Des bâtiments industriels ont en outre été implantés à l’arrière des parcelles: des entrepôts, comme au n^o52 (1898), ou des ateliers, comme aux n^os30 (architecte Hector Gérard, 1901) et 94 (1907). Quelques maisons ont cédé la place à des immeubles à appartements. Parmi eux, le n^o11-13 (architecte E. G. Rulens, 1963), orné au rez-de-chaussée d’un vaste relief de céramique signé et millésimé «A. GÜBERG. 66». L’immeuble remplace une maison néoclassique de 1897 (n^o 13), dont le magasin arrière fut aménagé en 1906 en chapelle provisoire par l’architecte Léopold Pepermans en attendant la construction de l’église Saint-François-Xavier, qui sera inaugurée en 1915 rue Eloy (voir n^o 75).

Côté pair, le bâti du boulevard était jadis longé à l’arrière par un dépôt du chemin de fer vicinal Bruxelles-Enghien, implanté là à partir de 1891 et accessible, jusque dans les années 1940, via l’actuel n^o 54-56 de l’artère. Rasé dans les années 2010, il a cédé la place au clos Mudra. À hauteur de la rue Eloy a été inaugurée en 2004 une statue de bronze baptisée Cavallo e Cavallino, représentant une jument et son poulain. Don de la Région de Bruxelles-Capitale à la Commune d’Anderlecht, elle a été conçue par Sandro Chia. Pointons enfin, à l’extrémité de la rue, un local électrique en briques, ayant remplacé, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un édicule d’allure néoclassique.