Rue des Croisades

Reliant la pl. Rogier au bd E. Jacqmain (devenu aujourd'hui bd Albert II), cette artère communiquait jadis avec le faubourg de Laeken grâce à un pont enjambant la Senne, érigé en 1855 par des particuliers.

La rue fut ouverte à l'occasion de la construction de la gare du Nord et faisait partie du nouveau faubourg de Cologne, décrété par A.R. du 2.9.1840.

La majeure partie du bâti était, à l'image des rues avoisinantes, constituée de maisons modestes ou bourgeoises du milieu du XIXe, plusieurs d'entre elles à vocation hôtelière. Au n^o 14 s'élevait une importante fabrique, à l'origine Fabrique de Machines à coudre H.J. Petit, plus tard usine de machines-outils Le Progrès industriel - S.A. M.H. Rumpf et finalement manufacture de chapeaux. C'est à l'emplacement de ce complexe démoli v.1970 et qui a laissé place à un parking en plein air aménagé à partir de 1973 (anc. n^oS 12-18) que se développa au début du XXe s. le théâtre des Folies Bergères et les hôtels Splendid et Suisse (deux immeubles réunis en un en 1922, aménagé en 1931 par l'arch. Ch. DE Wys). Le théâtre auquel on accédait depuis une maison à front de la r. des Croisades, et dont la construction remontait à 1846, possédait une vaste salle de spectacle qui occupait une large part de l'intérieur de l'îlot (arch. G. CORR, 1910).

Incluse dans les plans d'aménagements de la pl. Rogier et de l'Espace Nord, la rue a perdu la totalité de son bâti. Seuls ont échappé à la démolition côté E. l'hôtel des Colonies et l'hôtel Siru (1 r. du Progrès). Vers le bd E. Jacqmain, façades latérales des immeubles de bureaux des îlots 5 et 6 (voir bd E. Jacqmain). Côté O., construction du Manhattan Center d'après permis de bâtir de 1971.