Recherches et rédaction

2022-2023

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Henri Werrie commence au carrefour entre la chaussée de Wemmel et la rue Adolphe Vandenschrieck et se termine dans le prolongement de la rue Ferdinand Lenoir. Elle traverse le rond-point de la place Laneau et la rue Léon Theodor.

La rue a été créée selon l’arrêté royal du 08.08.1892 et s’appelait à l’origine rue Werrie, en référence à une célèbre famille d’agriculteurs et de brasseurs de Gaasbeek très influente économiquement et politiquement dans la commune pendant plus d’un siècle. Ainsi, depuis 1832, les Werrie étaient propriétaires de l’auberge et de la brasserie de Wilg, chaussée de Wemmel n°162-164 (voir ce numéro), et plusieurs membres de la famille ont exercé la fonction de bourgmestres de Jette (Henri Corneille Werrie de 1843 à 1854 et son neveu, le docteur Philippe Werrie, de 1909 à 1926).

Le 21.08.1915, la rue est rebaptisée rue Henri Werrie, en l’honneur du fils d’Henri Corneille et de son action ccaritative pendant la Première Guerre mondiale. Henri Werrie fut également échevin de 1882 à 1888. Il habitait chaussée de Wemmel n°213 (voir ce numéro) et dirigeait la brasserie familiale De Wilg.

Les premiers bâtiments de la rue datent du début du XXe siècle, comme en témoigne l’ensemble d’immeubles de rapport de style éclectique au parement polychrome des nos9 à 25. Certaines de ces maisons, comme celles des nos9, 11 et 15, étaient dotées d’une porte cochère, menant souvent à un bâtiment industriel, comme le lavoir du n°9 (1907). Les maisons – aujourd’hui fortement transformées – des nos50 (1913) et 96 (1907), respectivement de style éclectique et néoclassique, datent également de cette première phase de construction. Au n°55 se trouve le café Le Central construit en 1910 dans un style néoclassique (voir ce numéro).

Les deux phases de construction suivantes datent de l’entre-deux-guerres et des années1950-1960. Elles consistaient essentiellement en des maisons unifamiliales et en de petits immeubles à appartements. Citons par exemple l’ensemble des nos49 et 51, de style éclectique tardif, datant de 1925 (voir ces numéros) et les trois immeubles à appartements ArtDéco situés aux nos1, 3 et 5, d’après un projet de l’architecte Charles Leys, en 1934. Aux nos72a-74-76 se trouvait l’immeuble à appartements comprenant un accès au cinéma Werrie situé à l’arrière (rebaptisé plus tard cinéma Ritz), l’ensemble ayant été rénové en 1956 selon un projet de l’architecte Remy Van der Looven. À côté, au no70, se trouve un ensemble urbanistique d’après-guerre intéressant (1963) composé de deux immeubles à appartements (rue Henri Van Bortonne n°102) avec commerce au rez-de-chaussée et assurant la liaison avec la place Laneau.

Aux nos12-14-16-18 se trouve l’ancienne fabrique de cigarettes Odon Warland, qui occupe une grande partie de l’îlot et s’étend jusqu’à la rue Adolphe Vandenschierck (voir ces numéros). L’usine est fondée vers 1915-1920 par l’industriel Odon Warland (1890-1954) et est agrandie et dotée de nouveaux bâtiments à plusieurs reprises, selon les plans de l’architecte Joseph Bijtebier. Entre 1950 et 2004-2005, le bâtiment sert de centre administratif à la commune de Jette. Il est ensuite largement rénové et transformé en appartements.


Sources

Archives
ACJ/Urb. 1: 7566 (1934); 5: 7469 (1934); 9: 3117 (1907); 50: 3126 (1913); 70: J3615 (1963); 72a-74-76: J2089 (1956); 96: 3123 (1907).

Ouvrages
PAULUS, G., Jette, Guides des communes de la Région Bruxelloise, CFC-éditions, Bruxelles, 2000, pp. 58-59.
MONTEYNE, A., L’origine des noms des rues de JetteJette, 1994.
MONTEYNE, A., «Les noms de rues de Jette.Rue Henri Werrie et place Philippe Werrie»,Gazet van Jette.Périodique communal du Centre Communautaire Essegem4, 2013, p. 7.