Inventaire(s)

  • Inventaire des traces coloniales (DPC-DCE 2024-2025)

Recherches et rédaction

1993-1995

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Longue rue légèrement coudée reliant la place Van Meyel à l'avenue de la Chasse.

Elle suit le tracé d'un vieux chemin, connu jusqu'en 1878 sous le nom de « Zavelstraat » (rue du Sablon).

Son tracé actuel est déterminé par les arrêtés royaux des 06.06.1867 et 25.03.1872. L'alignement du premier tronçon (entre la place Van Meyel et la rue L. Hap) est décrété par l’arrêté royal du 16.09.1885 - faisant partie du plan général d'alignement du quartier - et modifié en 1893.

Entre 1878 et 1909, la rue fut appelée « rue des Bleuets » ou « Bluets » ; entre 1909 et 1934, « rue de la Centenaire ». Elle est ensuite dédiée au colonel Alphonse van Gele (Bruxelles, 1848 – 1939), explorateur pour l’État indépendant du Congo et officier d’ordonnance de Léopold II. Dès 1881, il s’engage auprès de l’Association internationale africaine (organisation créée en 1876 par Léopold II affichant des ambitions humanitaires mais rapidement dominée par des préoccupations de profits en Afrique). En 1897, il remplace le baron Dhanis comme vice-gouverneur général de l’EIC. Il quitte ses fonctions fin 1898 et offre ses services dans les conseils d’administration des grandes entreprises belges coloniales. Durant l’entre-deux-guerres, le désir de promouvoir le projet colonial était particulièrement intense. La toponymie coloniale s’inscrit parmi les actions de propagande en faveur de la colonisation du Congo.

La rue est bordée d'immeubles peu homogènes, dont certains de style éclectique et d'inspiration néoclassique, à façades enduites et peintes de deux ou trois niveaux et principalement deux travées, parfois avec devanture commerciale, tels les nos 5, 7 (qui pourraient dater de 1895), le no 23 (de 1902) exhaussé d'un niveau en 1952, le no 55 (travée principale en faible saillie et à faux-joints), transformé en 1978 et le no 128 (1898, arch. Louis BERDEN) ; quelques ensembles, comme les nos 17-19, 21 (1900) et 52 à 64 (1874). La plupart des habitations ont un nouveau parement. Le no 61, act. « Secrétariat Paroissial et Social » date de 1879 ; à l'origine, l'école de la « vrouwengilde-ligue féminine » (ASBL « ?uvres paroissiales d'Etterbeek »), remaniée en 1934 par l'arch. Edmond SERNEELS. S'y ajoutent deux maisons en retrait (Nos 104, 106), précédées par un grand jardin, qui apparaissent déjà sur le plan cadastral de 1871. Également dominants sont des immeubles du début du XXe s., à façades en briques polychromes, souvent de trois niveaux et deux ou trois travées, tels les nos 121-123 (1909), avec une belle façade, partiellement remaniée en 1956, 125 (1908) de trois niveaux et trois travées, plaque commémorative sur la façade, portant l'inscription « PIERRE-HENRI VAN PERCK / 1869-1951 / SCULPTEUR / A HABITÉ ICI / DE 1906 À 1951 » ; et des immeubles des années 1930 et 1940, comme le no 77 (1932) de trois niveaux et deux travées de largeur inégale, couronnement de la façade typique, et le no 98 (1935, arch. J. FINNÉ). À l'origine, immeuble de style néogothique de 1892 à l'angle de la ch. Saint-Pierre, de trois niveaux et six travées, sur les plans de l'arch. et propriétaire J. RAMAEKERS.

Sources

Archives
AR 18.01.1893, STP f 79.
AGR 475, 478.
ACEtt/TP 38958 (1874), 63775 (1879), 191478 (1892), 28882 (1895), 8876 (1898), 11154 (1900), 13448 (1902), 186 (1908), 1608 (1909), 1794 (1932), 5869 (1934), 801 (1935), no d'ord. 537 (1952), 3457 (1956), Reg. d'entrée 3002 (1978).
CC 23.03.1864.
RC 1883, p. 43, 1887, p. 450, 1909, p. 8.
Collection cartes postales Dexia Banque.

Ouvrages
GODDEERIS, I., LAURO, A., VANTHEMSCHE, G., (éd.), Le Congo colonial. Une histoire en questions, Waterloo, Renaissance du Livre, 2020.
VANTHEMSCHE, G., La Belgique et le Congo. L’impact de la colonie sur la métropole 1885-1980, Bruxelles, Le Cri, 2010 (Nouvelle histoire de Belgique, 4).