Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Marie-Christine est une longue artère reliant le carrefour formé par la rue Claessens et l’avenue de la Reine à celui formé par les place et boulevard Émile Bockstael, le square des Combattants et la rue Stéphanie. Elle croise les rues de Wautier, de Molenbeek, du Champ de l’Église, de la Royauté et de Moorslede.
L’artère est ouverte en deux phases. Son tronçon entre la rue du Champ de l’Église et l’actuelle place Bockstael est percé en vertu de l’arrêté royal du 17.06.1874. Sa première partie, débutant avenue de la Reine, est quant à elle ouverte suite à une convention conclue le 27.03.1877 entre la Commune de Laeken et la Compagnie Immobilière de Belgique, propriétaire des terrains. Son percement est validé par l’arrêté royal du 15.06.1877.
Le nom de la rue rend hommage à Marie-Christine de Lorraine-Habsbourg (1742-1798), épouse d’Albert de Saxe-Teschen. Tous deux furent gouverneurs des Pays-Bas Autrichiens de 1780 à 1792. C’est Marie-Christine qui fit aménager à Laeken le domaine de Schoonenberg, future résidence royale.
La rue est bâtie progressivement à partir de 1874 et jusqu’aux environs de 1910. Il s’agit de maisons de style plutôt néoclassique dans les premières décennies, souvent éclectique par la suite, comme au no188 (vers 1905). Nombre d’entre elles ont été conçues en ensemble, comprenant parfois jusqu’à une dizaine de bâtiments. La rue étant l’une des principales artères commerçantes de Laeken, de nombreux immeubles ont été dotés dès l’origine d’un rez-de-chaussée commercial, souvent transformé au cours du temps. Citons, par exemple, les nos65 à 71 (1909), dont les façades valurent à leur propriétaire une prime dans le cadre du concours de façades organisé par la Commune en 1909. Plusieurs bâtiments ont été remaniés voire reconstruits dans l’entre-deux-guerres ou après la Seconde Guerre mondiale. Pointons, au no78, un immeuble à appartements de style Art Déco, conçu en 1929 par les architectes H. Sneiders et G. Wambersy.
La rue a en outre compté pas moins de trois cinémas, aujourd’hui reconvertis en commerce. Au no196-198, se trouvait le ciné Christine, une salle conçue en 1931 par l’architecte Guillaume du Croix et notamment transformée suivant des plans dressés par l’architecte F.J. De Smedt en 1948. Il ferma ses portes en 1975. Au no89, on distingue encore la façade de l’ancien cinéma Wagram, conçu en 1955 par l’architecte Roger Lemaire, en remplacement d’un atelier de bonneterie, et qui ferma en 1976. En face se dresse encore l’ancien cinéma Rio, partiellement conservé et classé (voir no100-102).
Enfin, pointons la présence, dans les deuxième et troisième tronçons côté impair, de deux établissements scolaires qui se développent en intérieur d’îlot (voir nos37 à 83).
Sources
Archives
AVB/IP
II 684 (1903-1912).
AVB/PP 3440 (1877).
AVB/TP 65 à 71: Laeken 4011 (1909); 74: Laeken 4382 (1895); 78: 37984 (1929); 89: 52175 (1927), 38490 (1931),
63559 (1954-1955), 86213 (1976); 196-198:
49885 (1923), 40153 (1931), 37963 (1932), 71371 (1944), 60854 (1949), 63910
(1955), 74877 (1961), 85758 (1976).
Ouvrages
BIVER, I., Cinémas
de Bruxelles: portraits et destins, Bruxelles, 2009, pp. 68-69.
COSYN, A., Laeken
Ancien & Moderne, Imprimerie scientifique Charles Bulens, Bruxelles,
1904, pp. 113, 138.
LA RÉTINE DE PLATEAU asbl, Inventaire des salles de cinéma de la Région de Bruxelles, Région
de Bruxelles-Capitale, Service des Monuments et Sites, octobre 1994, fiches 136
à 139.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van
Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve,
1998, pp. 1419-1420.
Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Marie-Christine (rue)», 1875, 1878.
VAN DER ELST, W., «De verdwenen filmzalen
van Laken», LACA Tijdingen, 4, année
16, juin 2005, pp. 11-20.