Recherches et rédaction

2016-2017

 

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La rue de Wautier relie l’avenue de la Reine au carrefour formé par la rue Drootbeek et le dernier tronçon de la rue de Molenbeek, dans le prolongement duquel elle s’inscrit. L’artère croise sur son parcours les rues Marie-Christine, de Ciplet, Van Gulick et du Tivoli.

La rue est ouverte en vertu de l’arrêté du royal du 04.11.1871. Son dernier tronçon est partiellement établi sur l’assiette de l’ancienne extrémité est de la rue Drootbeek. L’artère est baptisée en 1873 en l’honneur du Laekenois François-Xavier de Wautier, ancien général de l’armée belge décédé un an auparavant. Le nom de l’artère fut diversement orthographié au cours du temps: rue de Wauthier, rue Waut(h)ier ou encore rue de Vaut(h)ier.

Résidentielle, la rue est essentiellement bâtie de maisons d’inspiration néoclassique ou éclectique, érigées progressivement entre 1875 et 1908. Ce bâti est complété dans l’entre-deux-guerres par quelques constructions de style éclectique tardif ou d’inspiration Art Déco. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses maisons sont transformées, voire remplacées par des immeubles à appartements.

Nombre d’habitations sont érigées en ensemble. Parmi elles, trois groupes de maisons semblables d’inspiration Renaissance flamande, toutes vraisemblablement conçues par le géomètre-expert Alexandre Losange: nos42 à 46 (1896), 68 à 74 et 71 à 77 (1898). Citons également, à l’angle de la rue de Ciplet, un ensemble de quatre immeubles de rapport de tendance Art nouveau, conçu en 1903 par l’architecte A. Pladet: rue de Ciplet 14 et 16, rue de Ciplet 18 – rue de Wautier 30 et rue de Wautier 32. Les façades de ces deux dernières maisons furent primées dans le cadre du concours de façades organisé par la Commune en 1903. L’architecte Henri Jacobs conçoit deux maisons de la rue, les nos20 (1897) et 22 (1898), aujourd’hui transformées. Elles ont été bâties pour des membres de L’Union, société coopérative «ayant pour but la Construction, l’Achat, la Vente et la Location d’habitations» sur le territoire laekenois.

Rue de Ciplet 18 – rue de Wautier 30, rue de Wautier 32, élévations, AVB/TP Laeken 5650 (1903).

Comme la plupart des artères du quartier, la rue de Wautier comptait et compte toujours un grand nombre d’industries et ateliers se développant en intérieur d’îlot: ateliers de menuiserie et de charron, compagnie de transport, etc. Les installations qui occupaient la fin de l’artère côté pair, à la jonction avec la rue de Molenbeek, ont aujourd’hui cédé la place à un vaste terrain vague. La majeure partie de ce vaste îlot, compris entre les rues de Molenbeek, Dieudonné Lefèvre, Claessens, du Tivoli, est appelée à accueillir un nouveau quartier durable, baptisé Tivoli GreenCity, dont le chantier a débuté fin 2016 (Association momentanée ADRIANA – bureaux Atlante, CERAU, Atelier 55, YY Architecture, Atelier EOLE paysagistes). Il comptera près de 400 logements, deux crèches et des commerces, répartis autour de nouvelles voiries, dont une place.

Notons enfin que le dernier tronçon côté impair était anciennement occupé par une propriété établie avant 1830, qui occupait l’ensemble de l’îlot. La maison de campagne et sa dépendance, modifiée, subsistent encore, intégrées dans le bâti des rues de Wautier (voir nos121, 125) et de Molenbeek.

Sources

Archives
AVB/IP II 684 (1903-1912).
AVB/TP 20: Laeken 4751 (1897); 22: Laeken PV Reg. 57 (27.09.1898); 30, 32: Laeken 5650 (06.04.1903); 42 à 46: Laeken 1098 (1896); 71 à 77: Laeken PV Reg. 56 (19.04.1898).

Ouvrages
COSYN, A., Laeken Ancien & Moderne, Imprimerie scientifique Charles Bulens, Bruxelles, 1904, pp. 119-120, 138.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat, section Philologie Germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, p. 0696.

Cartes / plans
POPP, P. C., Atlas cadastral de Belgique, plan parcellaire de la commune de Laeken avec les mutations, 1866.