Recherches et rédaction
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Complexe hospitalier de la Ville de Bruxelles, conçu en style éclectique teinté d’Art nouveau par l’architecte Victor Horta à partir de 1907 et construit entre 1911 et 1923. Formant un trapèze à base arrondie ceinturé par les avenues Jean-Joseph Crocq, Stiénon, Rommelaere et Ernest Masoin, l’ensemble a été progressivement agrandi et complété par les bâtiments de divers services et fondations au cours du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui.
Historique du complexe initial
À la fin du XIXe siècle, pour répondre aux questions d’hygiène, de salubrité et de lutte contre les épidémies, ainsi qu’à une croissance démographique exponentielle, la Ville de Bruxelles met tout en œuvre pour développer et moderniser ses infrastructures hospitalières. Depuis 1795, l’administration des soins et l’aide aux pauvres relèvent du Conseil général des Hospices et Secours de Bruxelles (futur Centre Public d’Action Sociale). En 1906, celui-ci affirme son intention de construire un hôpital moderne ouvert à tous. L’établissement doit également accueillir la Faculté de Médecine de l’Université Libre de Bruxelles. Ce nouvel hôpital universitaire devait remplacer les deux hôpitaux de la Ville, Saint-Jean et Saint-Pierre, et totaliser près de 1500 lits. S’ensuivent de longs débats entre le Conseil des Hospices et les médecins et professeurs de l’ULB. Le premier prône une implantation de l’infrastructure dans les faubourgs, vu la disponibilité de terrains et la salubrité de l’environnement. Les seconds revendiquent une installation au cœur de la capitale, considérant la décentralisation comme un frein à la dispense des cours et à la visite aux malades. Le Conseil aura le dernier mot.
Le futur hôpital prend le nom de son principal mécène, Georges Brugmann. Décédé le 22.01.1900, l’homme d’affaires et philanthrope avait légué au Conseil général des Hospices et Secours de Bruxelles un terrain de quatre hectares à Uccle, ainsi que dix millions de francs pour la construction d’une maison de convalescence et d’un sanatorium pour les tuberculeux. En accord avec son exécuteur testamentaire, son frère Alfred Brugmann, une partie de ce legs – soit cinq millions de francs – est affectée à l’érection d’un hôpital qui devra porter le nom de Brugmann. Une première convention est signée pour une construction à Schaerbeek, chaussée de Roodebeek, sur un terrain d’un hectare appartenant au Conseil des Hospices. Les travaux doivent se dérouler entre le 01.10.1907 et le 01.10.1911. Le Conseil des Hospices jette toutefois son dévolu sur des terrains en sa possession à Jette-Saint-Pierre, une modification actée par convention avec Alfred Brugmann, ratifiée par l’arrêté royal du 23.04.1907.
Vivement intéressée par les retombées urbanistiques de l’implantation de l’hôpital sur son territoire, Jette procède à l’expropriation de terrains voisins de ceux du Conseil des Hospices, portant la dizaine d’hectares prévue pour le site à environ dix-neuf. Des différents opposeront toutefois la Commune à la Ville de Bruxelles, comme le raccordement aux égouts de l’hôpital ou la création d’artères dans cette zone encore déserte, dont les avenues qui contournent le site. L’enclave formée par l’hôpital bruxellois dans le territoire jettois sera cédée en 1925 par convention à la Ville, en échange d’un terrain voisin de seize hectares.
En raison de la complexité du programme et de l’échéance très courte imposée par le legs Brugmann, le président du Conseil des Hospices, Maurice Frison, et un de ses membres, l’avocat Max Hallet, proposent leur ami Victor Horta comme maître d’œuvre. En juillet 1906, le Conseil confie à celui-ci la réalisation des plans et la direction des travaux. L’architecte commence par se documenter, pour répondre d’une part à un programme très exigeant en termes techniques et organisationnels, tout en privilégiant le confort du malade, et intégrer d’autre part les indications scientifiques émises par les chefs de service des hôpitaux de la Ville. Entre septembre et novembre 1906, Horta entreprend ainsi plusieurs voyages d’étude en France, Allemagne, Angleterre, Autriche et Pays-Bas, dont il visite les hôpitaux les plus modernes. Il s’informe également, via les consulats de Belgique établis aux États-Unis, des dernières réalisations de pointe outre-Atlantique. L’architecte rencontre à plusieurs reprises les médecins hospitaliers bruxellois et s’imprègne d’une étude réalisée par les chefs de service du futur hôpital, les docteurs Depage, Cheval et Vandervelde.
Le 21.12.1906, Horta présente ses conclusions devant le Conseil des Hospices. Parmi la trentaine de projets d’implantation différents qu’il expose pour une «Maison d’Hygiène», le Conseil retient le type de l’hôpital pavillonnaire qui répartit les bâtiments hospitaliers et les services nécessaires à l’éducation médicale universitaire dans un cadre verdoyant, jugé physiquement et moralement vivifiant pour les malades. La Faculté de Médecine et le corps médical s’opposent toutefois à cette proposition de développement horizontal et recommandent une distribution verticale, plus adaptée selon eux aux exigences médicales et à la gestion d’une telle institution. Le choix du Conseil se portera néanmoins sur l’horizontalité.
Le contrat de mission d’architecture est signé le 23.03.1907. Le 21 juillet, Horta présente au Conseil des Hospices son premier avant-projet, assorti d’un devis jugé d’emblée inabordable. Sous la pression de l’ULB et de la Ville, le Conseil décide de maintenir en fonctionnement l’hôpital Saint-Pierre, afin de faciliter la vie des cliniciens, et donc de réduire le nombre de lits et de services du nouvel hôpital. L’architecte doit revoir sa copie. Le second projet (1095 lits) est approuvé par le Conseil le 13.07.1909, puis présenté au Conseil communal de Bruxelles le 27 août. Celui-ci étant encore jugé trop onéreux, l’Administration décide de réduire le nombre de lits à 700 et de supprimer certains services. Elle demande à Horta de corriger ses plans, sans l’autoriser à remanier son projet. L’architecte en fournit donc une troisième version, réduite. Si l’implantation générale est conservée, seule la moitié du terrain est destinée à la construction, un certain nombre de pavillons ayant été gommés. Acceptée par la Ville le 31.01.1910, cette dernière version est approuvée le 22 juin par la section de l’Assistance publique du Conseil communal et par le Conseil supérieur d’Hygiène. Un arrêté royal autorise enfin l’Administration des Hospices à entreprendre la construction de l’hôpital.
La première pierre du complexe est posée par Alfred Brugmann le 10.08.1911. À la veille de la Première Guerre mondiale, malgré les lenteurs liées au choix des soumissionnaires les moins onéreux et à la recherche de matériaux devenant plus rares et hors de prix, le gros-œuvre, le plafonnage, la menuiserie et les installations de chauffage et d’éclairage sont presque entièrement terminés. En janvier 1914, Horta dresse les plans des jardins avec l’architecte-paysagiste Jules Janlet. Pendant l’exil de Horta aux États-Unis entre 1915 et 1919, le chantier se poursuit sous la houlette de son plus proche adjoint, l’architecte André Dautzenberg, en collaboration avec l’ingénieur-chef du Conseil des Hospices, Georges Vellut. En juin 1915, les services de l’hôpital Saint-Jean récemment désaffecté, sont transférés à Brugmann, nécessitant une importante réorganisation de l’établissement.
À son retour en 1919, Horta reprend le suivi du chantier, qui se poursuit jusqu’en 1923. L’inauguration de l’hôpital Brugmann a lieu le 18.06.1923 en présence du Roi chevalier et de la Reine ambulancière. Victor Horta a l’honneur de guider le couple royal dans la nouvelle institution, investie d’une triple mission: le traitement des malades, l’enseignement de la médecine et la recherche médicale. Le 25 juin de la même année, les portes de l’hôpital s’ouvrent aux malades payants ou bénéficiant des premières mutuelles.
Principes et organisation
Le modèle de l’hôpital pavillonnaire préconise d’écarter les bâtiments pour éviter les contagions. Le regroupement et l’articulation des pavillons d’un même service sont dictés par leurs fonctions spécifiques. L’hôpital s’organise en services autonomes, de plain-pied, séparant les hommes et les femmes et équipés selon les pathologies. Ces services sont reliés par des galeries piétonnes couvertes. Apportant lumière et ventilation, ces dernières sont soit ouvertes par des arcades, soit fermées par du vitrage et chauffées en hiver. Un réseau souterrain de distribution de l’énergie et des fluides court, depuis un centre de service technique, sous tous les pavillons.
Les bâtiments d’hospitalisation sont sans étage, à l’exception de ceux de la chirurgie des adultes et de la dermatologie, qui en ont un. Outre les locaux affectés à l’hospitalisation et au traitement des malades, chaque service dispose d’un pavillon des consultations avec salle d’attente, reconnaissable à son entrée sous marquise.
Le plan-type d’un pavillon d’hospitalisation se compose d’un espace central servant de salle de jour et de réfectoire pour les malades, auquel sont reliées de grandes salles communes, répartissant de 16 à 20 lits avec circulation centrale et quelques chambres individuelles. Chaque pavillon comprend salle de bain, salle de lavabos et latrines, salle d’examens et de soins, local des infirmières et lingerie, tableau des sonneries électriques du service, poste téléphonique raccordé au bureau central des téléphones, office et local pour le matériel de nettoyage. La disposition et les dimensions de ces locaux varient d’un service à l’autre. Les pavillons d’hospitalisation disposent d’espaces ensoleillés dotés de chaises longues: patios, terrasses, toitures-terrasses et jardins. La salle commune se reconnaît à l’extérieur par son volume saillant, le rythme régulier des fenêtres en façade et ses hautes cheminées. Celles-ci sont en fait des bouches de ventilation en connexion avec les prises d’air au pied des façades.
Le plan-type d’un pavillon d’opération comprend salle d’opération aseptique, salle d’opération septique, salle d’orthopédie, auditoire de clinique, local pour le linge et les pansements, local pour les médicaments et le matériel opératoire, salle de déshabillage et salle de bain pour les médecins, bureau du chef de service, local pour les observations médicales et la documentation scientifique, laboratoire pour les recherches courantes. À chaque salle d’opération sont annexés un cabinet de narcose, une salle de stérilisation, une salle de lavabos pour la toilette des médecins. Les étudiants accèdent à l’auditoire de clinique de chaque service par un escalier venant directement des jardins et disposent d’un vestiaire particulier. La salle d’opération se reconnait à l’extérieur à son plan polygonal permettant l’entrée d’un maximum de lumière.
En façade, tous les bâtiments utilisent la brique de Dieren, de trois tons – rouge-orangé, rouge et blanc –, rehaussée d’éléments de pierre bleue dont certains reprennent des profils caractéristiques de l’art de Horta. L’architecte obtient une grande diversité d’aspect en jouant sur les dominantes de couleur, ainsi que sur les motifs que dessinent les briques. Chaque service possède ainsi sa propre identité. La couleur rouge-orangé domine dans les constructions les plus massives implantées en périphérie: entrée, home des infirmières, mortuaire. Le blanc est réservé aux pavillons à un niveau sous toit-terrasse: médecine et chirurgie infantiles. Les chaînes de briques colorées soulignent les toitures plates et renforcent les soubassements de pierre bleue, accentuant l’horizontalité des pavillons. Plusieurs d’entre eux sont partiellement enterrés: Horta a joué sur la dénivellation du terrain – 5,2 mètres du nord au sud – pour ouvrir de plain-pied certains demi-sous-sols.
L’hôpital, qui compte en 1930 près de 2000 locaux, bénéficie de tout le confort et la technicité modernes: éclairage électrique, même dans les jardins; réseau d’horloges électriques dans tout l’hôpital; bureau central des téléphones disposant de quatre lignes de l’État qui assurent la communication entre tous les services; enregistreuses des heures d’entrée et de sortie du personnel; radiateurs à eau chaude; radiateurs électriques pour renforcer ces derniers dans certains cas; quartiers opératoires dotés de radiateurs à vapeur pour les besoins de la stérilisation; lavabos alimentés partout à l’eau froide et chaude et lavabos d’eau stérile dans les quartiers opératoires; appareils de nettoyage par le vide; désinfection des locaux par volatilisation à froid de formol; ventilation mécanique par air pulsé avec bouches d’entrée d’air frais derrière les radiateurs et évacuation de l’air vicié via les faux-plafonds par les cheminées extérieures; fenêtres à guillotine à contrepoids presque partout; murs lambrissés de carreaux de faïence, agrémentés de filets de couleurs différentes suivant les pavillons; dans la majorité des locaux, angles des plafonnages arrondis et sol couvert d’un pavement en grès cérame, raccordé aux murs par des plinthes à gorge arrondie; sol en granito dans les quartiers d’opération; parquets de chêne dans les bureaux administratifs; boiseries peintes à l’huile dans des tons différents selon les services; murs peints partie à l’émail, partie au blanc fixe, de teintes variées et claires; escaliers en granito; équipement mobilier confié à des firmes spécialisées.
Distribution initiale
Sur plan, la cité-jardin hospitalière a l’allure d’un vaste campus, entouré de larges artères. Au sud, son entrée principale, place Arthur Van Gehuchten, est reliée au boulevard de Smet de Naeyer par une artère rectiligne, l’avenue Guillaume De Greef. Le grand terrain trapézoïdal, en pente, est organisé selon un axe central sud-est nord-ouest, de manière à bénéficier du maximum de luminosité et à diminuer l’exposition des bâtiments aux vents et pluies dominants. Le périmètre du site, 1,36 kilomètres, est ceinturé par un mur de briques ou une simple clôture en panneaux de béton (C). À l’intérieur de l’enceinte se déploie un vaste parc. Si seule une partie du programme pavillonnaire initial de Horta a été mise en œuvre, son plan allégé superpose toujours au damier orthogonal des édifices une trame de circulations organisées en oblique à partir de l’entrée. Les 37 pavillons indépendants, méthodiquement groupés, s’implantent avec un souci paysager dans le réseau de 3,25 kilomètres d’allées macadamisées, de chemins et de sentiers de liaison, bordés d’arbres, de bosquets, de parterres et de pelouses.
Si la sortie des défunts se fait à l’extrémité nord-ouest du terrain, l’entrée des vivants se fait au sud par la place Van Gehuchten. Un square y est aménagé autour du monument élevé à la mémoire de Georges Brugmann (A), conçu par Victor Horta et Julien Dillens. L’accès à l’hôpital se fait par un triple porche à marquises, hiérarchisant les entrées. On accède alors à la vaste cour «des consultations», couverte par une verrière. Elle est encadrée, à gauche, par le bâtiment logeant le service de la «garde» (urgences) et l’administration de l’hôpital (D) et, à droite, par celui de la pharmacie (E). Dans l’axe se développe le service de médecine des adultes, avec son pavillon des consultations (F) suivi de cinq pavillons d’hospitalisation reliés par une longue galerie vitrée (G). À l’arrière du pavillon des consultations, la galerie enjambe une allée transversale. De part et d’autre du complexe d’entrée, sont implantés deux pavillons en miroir: chirurgie infantile à gauche (H), médecine infantile à droite (I).
À gauche de l’axe principal se développe la zone impartie à la chirurgie des adultes (J à L), composée de pavillons d’hospitalisation parallèles et de deux pavillons d’opération. À l’est du pavillon de médecine infantile, se développe le service de dermatologie et syphiligraphie. Celui-ci comprend un pavillon des consultations (M) séparé de six pavillons de traitement (N), formant l’unique ensemble entièrement enduit et peint du campus. Cette section sera rapidement dédiée à d’autres affections.
À droite de l’axe principal prennent place le home des infirmières et des servantes (O) – qui sera considérablement agrandi par Horta en 1930 –, la cuisine centrale (P) – pour l’alimentation des malades et du personnel –, ainsi que les services techniques (Q), accessibles par l’avenue Rommelaere. Sur la place Van Gehuchten, à gauche du bâtiment de l’administration et interrompant le mur d’enceinte, s’élève la maison du directeur (B). Enfin, à l’angle nord-ouest du site est implanté à front de voirie un bâtiment combinant morgue et chapelle (S).
Transformations et adjonctions
Afin de répondre à l’apparition de nouvelles techniques médicales, à la multiplication des spécialisations et à l’abandon progressif de l’accueil des patients en salles communes, l’hôpital Brugmann est confronté, dès son inauguration, à la nécessité de se densifier. Rapidement, les terrasses sont fermées pour constituer de nouveaux locaux, des étages sont ajoutés, des annexes viennent combler les espaces entre les pavillons, dont certains sont même prolongés.
En 1926, la reine Élisabeth de Belgique crée un institut de recherches médicales ayant pour vocation d’encourager la recherche en laboratoire et les échanges entre chercheurs scientifiques et praticiens. Par convention signée avec le Conseil général des Hospices, approuvée par le Conseil communal de la Ville de Bruxelles du 03.05.1926, l’institut, baptisé Fondation médicale Reine Élisabeth, s’engage à construire un bâtiment à cet effet, sur un terrain situé dans l’enceinte de l’hôpital (voir avenue Jean-Joseph Crocq no3). La conception de l’institut, tourné vers l’extérieur du site, est confiée à l’architecte Henri Lacoste en 1927. En 1931 sont conçus, dans la partie la plus élevée, au nord, deux pavillons pour l’Institut de Psychiatrie, conçus par l’ingénieur-chef Georges Vellut. Le bâtiment sera démoli pour laisser la place au nouvel Institut de psychiatrie et de psychologie médicale (T), conçu en 1982 par le bureau BEAI et agrandi depuis. En 1932, l’architecte Victor Rubbers construit le pavillon de la Fondation Yvonne Boël (R), dédié à l'étude et au traitement du cancer.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’évolution des techniques médicales d’investigation et de traitement requiert toujours plus de locaux. À partir des années 1950, le site fait l’objet d’un nombre incalculable d’extensions, adaptations et transformations, aussi bien extérieures qu’intérieures. Parmi elles, le cloisonnement des pavillons d’hospitalisation dans les années 1970, transformant les salles communes en chambres. En 1957, les architectes Yvan Blomme, Gaston Brunfaut et J.F. Petit dessinent une extension basse au bâtiment de l’administration et des urgences (D), à usage de ces dernières. Fondé en 1948, le Centre de Traumatologie et de Réadaptation (CTR) est établi dans l’ancien pavillon de médecine infantile (I), qui est prolongé en 1964 d’une nouvelle aile conçue par l’architecte Robert Puttemans. Il sera encore agrandi, dans les années 1970 et entre 2004 et 2012. Peu après 1968, le porche d’entrée de l’hôpital est démoli pour des raisons d’accessibilité, tandis qu’à gauche, un sas d’accès pour les ambulances, avec rampe particulière, est aménagé selon le projet des architectes Gustave Brunfaut, J.F. Petit et J. et F.Vandevoorde-Blomme (U). Il a, depuis, été adapté en pavillon de consultation.
En 1972, l’architecte L. Peeters conçoit un nouveau pavillon pour le service de gynécologie et de maternité contre l’ancienne consultation de la dermatologie (M). En 1975, les architectes Pierre Guillissen et J. Opdenberg dessinent les plans d’un nouvel auditoire universitaire (V), qui sera construit dans l’axe de l’entrée. La même année, le même Guillissen conçoit une polyclinique à l’angle sud du site (W). Dessinée en 1975, une nouvelle morgue est édifiée en 1980 à côté des bâtiments des services techniques (Q), par le bureau d’architecture CERAU associé à J.F. Petit. En 1984, une nouvelle cuisine centrale, conçue deux ans plus tôt, est édifiée selon les plans du bureau URBAT, à la place d’un ancien verger le long des avenues Rommelaere et Ernest Masoin (X). L’année 1986 est celle de l’ouverture de l’Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF), conçu en 1979 par le bureau CERAU (Y). Le bâtiment fera l’objet d’une surélévation en 2011 (bureaux Samyn & Partners et BEAI).
Pour répondre aux nouvelles exigences fonctionnelles d’un hôpital moderne et performant, le CPAS de Bruxelles lance en 1992 un vaste projet de refonte du site. Au terme d’un concours lancé en 1994, le bureau Philippe Samyn & Partners, en association avec BEAI, est désigné pour concevoir un plan global de restructuration. L’idée est de sauvegarder la majorité des pavillons, de les débarrasser de leurs ajouts et de fonder de nouvelles implantations sur les lignes directrices du plan originel de Victor Horta. Le site est redéfini en quatre zones: la zone d’hospitalisation aiguë (urgences, soins intensifs, médecine, chirurgie et gériatrie), le pôle mère-enfant (maternité et HUDERF), la zone de revalidation (centre de traumatologie et gériatrie) et celle des soins psychiatriques. Cinq nouvelles ailes parallèles d’hospitalisation sont implantées, derrière le front, conservé, de l’ancien centre des tumeurs (L). Les deux premières sont inaugurées en 2003, les suivantes en 2009. Ces ailes sont reliées par une galerie couverte permettant d’un côté la circulation des visiteurs et de l’autre le transfert des patients et la logistique. L’ancienne mortuaire (S), classée en 2005, est restaurée en 2006-2007 par les mêmes Samyn & Partners et BEAI, en collaboration avec l’architecte Barbara Van der Wee. Reconvertie en centre de conférences et de formation, elle est inaugurée en 2009. En 2013, un bâtiment multifonctionnel est implanté le long de l’avenue J.-J. Crocq, dans le prolongement de la Fondation Reine Élisabeth, en contact direct avec l’HUDERF (Y). À l’est du campus est inaugurée en 2017 une nouvelle polyclinique regroupant les services de consultation (Z). Elle s’articule en quatre volumes reliés par un atrium et des galeries vitrées. La restructuration se poursuit actuellement, avec la construction de bâtiments dédiés à la psychiatrie.
Sources
Archives
Archives du CPAS de la Ville de Bruxelles: Affaires générales, fardes 137-138; Travaux établissements hospitaliers, Hôpital Brugmann; fonds iconographique.
Archives de la Fondation CIVA/fonds Victor Horta.
AVB/PP 475 (1907).
AVB/TP Auditoire universitaire: 84834 (1975); Hôpital des enfants: 93138 (1979), 93155 (1981); Nouvelle cuisine centrale: 89655 (1983); Nouvelle morgue: 83928 (1975), 86172 (1975); Polyclinique: 93180 (1975); Psychiatrie: 39605 (1928), 84976 (1976), 90292 (1979), 94972 (1994), 106299 (1995); Sas ambulance: 83123 (1968).
Ouvrages
BURNIAT, P., LE MAIRE, J., Brugmann, l’hôpital-jardin de Victor Horta, coll. Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 51, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Direction des Monuments et Sites, Bruxelles, 2011.
COMITÉ DU 75e ANNIVERSAIRE DU C.H.U. BRUGMANN (dir.), C.H.U. Brugmann 1923-1998, Paul Ide, Tielt, 1998.
Construction Hopital Brugmann à Jette St. Pierre. Entreprise de M.M. A. Podevain, Fr. & Em. Cnapelinckx Frères, Entrepreneurs à Bruxelles, 1911-1912.
DESIR, D. (dir.), Du côté de Brugmann. Un hôpital dans son siècle, Éditions Ercée, Bruxelles, 2006.
GUISLAIN, A., Bruxelles. Atmosphère 10-32, L’Églantine, Paris-Bruxelles, 1932, pp. 245-252.
HEUSQUIN, Ch., L’Hôpital Brugmann de l’Assistance Publique de Bruxelles, Commission d’Assistance Publique de Bruxelles, Bruxelles, 1930.
Hôpital Brugmann. Compte-Rendu de la Cérémonie d’Inauguration, Administration des Hospices et Secours, Bruxelles, 1924.
HORTA, V., Hôpital Brugmann à Jette-Saint-Pierre, Administration des Hospices et Secours de la Ville de Bruxelles, 1909.
LELARGE, A., «Brugmann: l’hôpital pavillonnaire de Victor Horta», in: DICKSTEIN-BERNARD, C., Du monumental au fonctionnel: l’architecture des hôpitaux publics bruxellois (XIXe-XXe siècles), CIVA, CPAS de Bruxelles-Ville, Bruxelles, 2014, s.p.
Périodiques
«Centre de traumatologie», Architecture, 86, novembre-décembre 1968, pp. 316-318.
«L’histoire du CHU Brugmann», Architecture hospitalière, automne 2013, pp. 74-78.
«À propos d’architecture hospitalière», Bâtir, 6, 15.05.1933, pp. 210-211.
«L’hôpital en pavillons et la brique», Bâtir, 18, 15.05.1934, p. 703.
BRUNFAUT, G., «Principes de l’architecture hospitalière», Bâtir, 35, octobre 1935, pp. 390-395.
MEIRESONNE, A., «Bruxelles, Hôpital Brugmann à Laeken», L’architecture hospitalière en Belgique, M&L, 10, 2004, pp. 116-121.
S.P., «Brugmann, l’hôpital visionnaire», Bruxelles dans le 1000. Hors-série Le Soir. Collection des villages de Bruxelles, 2005.
Sites internet
www.bruciel.brussels.
www.chu-brugmann.be.