Rue de l'Harmonie

La rue de l’Harmonie relie la chaussée d’Anvers à la rue du Frontispice. Les rues de l’Angle et de la Flèche y aboutissent.

Située sur le territoire de Molenbeek-Saint-Jean jusqu’en 1921, dans le quartier dit du faubourg de Laeken ou Petit Molenbeek, l’artère est ouverte en 1829, entre la chaussée d’Anvers et ce qui était alors la promenade de l’Allée Verte, longeant le canal de Willebroek. Elle est percée sur les terrains de la Société royale de la Grande Harmonie de Bruxelles, créée en 1811 et dont les bâtiments étaient accessibles via la chaussée d’Anvers, juste au-delà de la porte du même nom. Lors du percement de la rue, baptisée en référence à cette société, une partie de ses locaux fut maintenue, jusqu’à la fin du XIX^e siècle, au centre du premier tronçon côté pair.

La rue du l’Harmonie comptait donc à l’origine deux longs tronçons séparés par la rue du Frontispice. En 1835, la station de l’Allée Verte, alors un terminus, s’implanta dans le second tronçon côté pair. La gare se développa dans la seconde moitié du XIX^e siècle, jusqu’à faire disparaître ce tronçon de rue vers 1890.

Quant au premier tronçon originel, l’arrêté royal du 21.10.1864 décréta son élargissement à douze mètres par une emprise du côté impair, ainsi que sa division en deux par la prolongation des rues de l’Angle et de la Flèche. Concernant cette prolongation, l’arrêté fut modifié par celui du 29.04.1879 et les travaux effectués en 1881-1882. Quant à l’élargissement côté impair, il fut décrété une seconde fois en date du 14.04.1881. Dans la pratique, cette entreprise ne s’effectua que progressivement; les bâtiments implantés à l’angle de la rue du Frontispice ne furent d’ailleurs jamais rebâtis suivant le nouvel alignement. Dans le cadre du plan Manhattan, cet îlot fut finalement entièrement rasé, vers 1970, au profit d’une barre de logements sociaux (architectes Rémy Van Der Looven et Ray. Huyghebaert, 1970). En face, le côté pair céda quant à lui la place à un complexe de logements au début des années 1990.

Aujourd’hui, seul le bâti du premier tronçon reflète encore partiellement l’aspect que devait présenter la rue au tournant des XIX et XX^e siècles: des habitations pour la plupart d’inspiration néoclassique, des années 1860 à 1880 pour le côté pair, des environs de 1900 pour l’impair. Pointons ici l’ensemble formé par les n^os1 à 9 (voir n^o9) et celui, de style éclectique, des n^os17 et 19, conçus dans les années 1880 avec les n^os11 à 15 (démolis) et le n^o18 rue de la Flèche. Enfin, mentionnons une école communale ouverte en 1858 à hauteur des actuels n^os6 à 10, vraisemblablement dans des locaux plus anciens, mais démolie avant 1881.