Recherches et rédaction
1989-1994
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDe la place De Brouckère à la rue Montagne aux Herbes Potagères. Occupant l’ancien fossé de la première enceinte urbaine (XIe-XIIIe siècles) — dont les vestiges étaient visibles en place aux nos 43-47 jusqu’en 1987 —, entre deux poternes fortifiées, la «porte aux Herbes Potagères» et le «viquet du Loup» près du pont des Monnayeurs sur la Senne, l’artère est connue sous sa dénomination actuelle ou «Wolvengracht» depuis le XIVe siècle en rapport, suivant la tradition, avec Jean Wolf, propriétaire local.
Construite à partir du milieu du XVIe siècle, elle vit s’établir divers marchés aux XVIe et XVIIe siècles. Suivant un tracé d’abord rectiligne, elle se reliait à angle droit à la rue de l’Évêque à hauteur de la Senne; à cet endroit, le côté pair, au nord, était dominé par le couvent des Augustins fondé au XIVe siècle, comprenant des bâtiments conventuels du XVIIe siècle et une église baroque de 1620-1642 par J. Francquart, désaffecté en 1796 et dont la façade de l’église détruite en 1893 (voir place De Brouckère), fut replacée devant l’église de la Trinité à Ixelles. La création des boulevards centraux en 1867-1871 sectionna la rue, la partie ouest au-delà des boulevards fut prolongée jusqu’à la rue de Laeken et dénommée rue des Augustins tandis que le tronçon perpendiculaire prit le nom de rue des Vanniers, aujourd’hui disparue.
Les nos 11, 17, 32 et 34 témoignent encore des importants immeubles anciens de la rue aujourd’hui bordée de façades hétérogènes par les types, les fonctions, les styles et les datations, dont certaines affichent des caractéristiques particulières. Le côté pair, au nord entre les rues d’Argent et Montagne aux Herbes Potagères, disparut à partir de 1888 au profit des bâtiments de la Caisse Générale d’Épargne et de Retraite. Le côté impair, au sud, aligne des façades néoclassiques de la première moitié du XIXe siècle, plus modestes, exhaussées ou fortement remaniées comme celle du n° 9, dont la physionomie actuelle date des transformations de 1856; du no 14-16 transformée en 1912; du n° 15, de 1846, architecte P.J. Peeters, aujourd’hui totalement défigurée; du n° 19, de 1845, actuellement exhaussée; du n° 21 avec ajout de lucarnes; du n° 25; du n° 29, de 1825, partie subsistante d’un important immeuble à l’angle de la rue Léopold (voir à cette adresse). D’importantes constructions récentes s’imposent à chaque extrémité : le Centre administratif de la Ville de Bruxelles entre le boulevard Anspach et la place de la Monnaie, aux nos 1-5 (de 1967-1971, architecte J. Cuisinier, J. Gilson, A. et J. Polak, R. Schuiten) et le «SAS Royal Hôtel», au no 43-47 à l’angle de la rue Montagne aux Herbes Potagères (de 1986-1990, architectes M. Jaspers et A.A.U. - P. Barras, M. Pizzuti et A. Vertommen) : vaste immeuble avec rotonde d’angle, en style postmoderniste faisant référence au bâtiment de la CGER de l’autre côté de la rue, au n° 48, et à l’intérieur duquel se trouvent des vestiges reconstruits de la première enceinte urbaine (voir à ces numéros).
Sources
Archives
AVB/TP 29098-29099 (1867-1871), 11406 (1856), 11423 et 2008 (1912), 11409 (1846), 11411 (1845), 11391 (1825).