Recherches et rédaction
1989-1994
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette longue rue au tracé légèrement sinueux, qui va de la rue du Marché aux Herbes à la rue de la Violette et à la place Saint-Jean, relève du P.P.A. 30/10 «Grand-Place et environs» établi en 1960 (voir rue des Bouchers).
Jadis, elle s’arrêtait à la rue du Marché aux Fromages. À la fin du XIVe siècle, elle s’appelait «Forciersstraet» (rue des Fabricants d’arcs et d’arbalètes), à cause du grand nombre de fabricants d’armes qui s’y étaient fixés. Après 1845, elle intègre le tronçon compris entre la rue du Marché aux Fromages, la rue de l’Homme Chrétien et la place Saint-Jean et s’appelle « Pongelmerct» (marché où le grain est vendu à la livre). Le n° 21 donnait jadis accès à l’impasse du Coffy — du nom d’une auberge-théâtre de la rue de la Colline — qui fut absorbée par la Galerie Agora en 1963-1965.
Cette rue est caractérisée par bon nombre de façades sous pignon à degrés ou à élément terminal des XVIIe-XVIIIe siècles; certaines ont été restaurées au XXe siècle; quelques autres sont des reconstructions remplaçant des immeubles à façade sous corniche, comme le n° 19 (1955, architecte Ph. Willeaume), ou à façade sous pignon plus ancien. On y voit aussi de nombreuses façades néoclassiques du XIXe siècle, sobres, à trois ou quatre niveaux, deux ou trois travées, fenêtres rectangulaires à encadrement ou non, comme les nos 6 (1859), 18 (avec rez-de-chaussée commercial de l’architecte F. Petit en 1933), 20 (avec rez-de-chaussée commercial de 1934-1935), 22, 23, 33 (1840), 35 (1833), 39, 50 (1860, quatrième niveau en 1940), 52, 63, 79; ces façades néoclassiques s’appliquent à un noyau plus ancien, attesté par des ancres, comme les nos 1A (avec vitrine des années 1930) et 15. De rares constructions éclectiques ou modernistes y figurent aussi, tels les nos 17 (1933, architecte F. Petit?) ou 37 (1902). Du côté pair, les bâtiments changent d’échelle avec la Polyclinique des nos 24-30 — qui remplace, aux nos 24-26, l’Hôtel du Grand Café des années 1850 — et le complexe hôtelier du n° 34 bâti sur les plans de l’architecte M. Barbier en 1973. La fonction commerciale prédominante de la rue est illustrée par l’enchaînement ininterrompu des devantures de magasins, restaurants ou cafés, dont plusieurs conservent leur structure en bois ou leurs peintures sur vitres.
Sources
Archives
AVB/TP 76620 (1955), 10689 (1859), 41527 (1933), 43014 (1934-1935), 10677 (1840), 10678 (1833), 10703 (1860) et 53418 (1940), 42781 (1933), 10679 (1902), 83458 (1973).
Archives de la KCML, plans de Bruxelles : élévations dessinées par l’architecte Fr. Malfait, feuillets 17 et 18, rue des Éperonniers, 1916-1917.
Sites internet
BALat KIK-IRPA