Typologie(s)

sculpture et monument commémoratif

Intervenant(s)

Louis DE CURTEarchitecte1878-1880

Thomas VINÇOTTEsculpteur1880

Albert DESENFANSsculpteur1880

Adolphe FASSINsculpteur1880

Charles VAN DER STAPPENsculpteur

Henry PICKERYsculpteur

Charles BRUNINsculpteur

Guillaume DE GROOTEsculpteur

Gérard VAN DER LINDENsculpteur

Frans DECKERSsculpteur

Styles

Néogothique

Inventaire(s)

  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Laeken - Domaine Royal (DPC - DCE)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Paysager
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2018

id

Urban : 37911
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Description

Mémorial de style néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. flamboyant, par l’architecte Louis De Curte qui, pour sa réalisation, s’inspira de l’Albert Memorial de Londres (G.G. Scott et J.H. Foley, 1872-1875). Conçu en hommage à Léopold Ier, premier roi des Belges, à l’initiative de son fils Léopold II.

Inauguré le 12.07.1880 à l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance de la Belgique, dans l’axe de la cour d’honneur du Palais royal de Laeken, au sommet du Donderberg (Montagne du Tonnerre). L’adjudication des travaux eut lieu deux ans plus tôt, en 1878, et fut remportée par l’entrepreneur A. Delporte (Saint-Gilles).

Implanté au centre et au point culminant du parc public de Laeken (classé le 17.09.1974), mémorial prenant la forme d’un imposant baldaquin ennéagonal, l’intérieur formant chapelle, culminant à 43 mètres de haut et reposant sur un massif en maçonnerie de seize mètres de profondeur. Il abrite en son centre la statue en marbre blanc du roi Léopold Ier faisant face au château, due au sculpteur Guillaume Geefs, statuaire du roi.

Le choix du style gothique et de la silhouette du monument furent dictés par la flèche de la tour de l’hôtel de ville de Bruxelles, symbole de liberté, et la majorité des détails constructifs empruntés au gothique brabançon érigé pour l’occasion au titre de style national (chapiteaux de colonne à feuilles de choux, galbes en accoladeUn élément est dit en accolade lorsque son tracé se compose de deux courbes en doucine se rejoignant selon une pointe. des arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. brisées, niches entre consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. et dais abritant les allégories des provinces).

Entourant le souverain, balustradesGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. gothiques entrecoupées de pinaclesAmortissement élancé de plan carré ou polygonal. sur lesquels viennent s’adosser les arcs-boutants de la flèche. Aux neuf angles, pinacle abritant une allégorie représentant une province belge, identifiée par des attributs qui évoquent les activités propres à chacune d’elles: Namur est symbolisée par la métallurgie (sculpteur Thomas Vinçotte), le Luxembourg par la chasse (sculpteur Constant-Albert Desenfans), Liège par l’armurerie (sculpteur Adolphe Fassin), le Limbourg par l’agriculture (sculpteur Antoine-Joseph Van Rasbourgh), Anvers par le commerce et la navigation (sculpteur Frans Deckers), le Brabant par le sceptre royal (sculpteur Charles Van der Stappen), la Flandre orientale par les filatures et l’horticulture (sculpteur Gérard Van der Linden), la Flandre occidentale par la pêche (sculpteur Henry Pickery), le Hainaut par la houille (sculpteur Charles Brunin).

La sculpture décorative fut confiée à l’atelier de Georges Houtstont, ainsi que le placement des statues des Provinces, à l’étude depuis plusieurs années sous la direction de la Commission royale des Monuments, par neuf sculpteurs issus de la province représentée (dans la plupart des cas) et travaillant d’après une esquisse de Paul De Vigne.

Étages accessibles au public par un escalier à vis dans une cage de colonnettes.

Monument à l’origine sommé d’une statue debout en cuivre ciselé et bronze (la torche), le Génie de la Belgique reconnaissante brandissant le drapeau national, sur le projet du sculpteur Guillaume De Groot (ateliers Gaget-Gauthier, Paris); en novembre 1880, déséquilibrée sous la pression du vent, elle fut enlevée et entreposée. En juin 1882, le ministre des travaux publics proposa de remplacer le drapeau que tenait originellement le génie par une torche et de monter l’œuvre sur le toit des Musées royaux des Beaux-Arts (voir rue de la Régence 3-5, Bruxelles). La sculpture fut rebaptisée le Génie des Arts.

Sources

Ouvrages
DEMEY, Th., Le domaine royal de Laeken, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2004 (coll. Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 37), pp. 39, 41.
DEMEY, Th., Léopold II (1865-1909), La marque royale sur Bruxelles, Badeaux, Bruxelles, 2009,pp. 372-375.
HOUBART, C., «Le monument à Léopold Ier: aux origines de l’urbanisation de Laeken», Notre Comté. Annales du cercle d’histoire, d’archéologie et de folklore du comté de Jette et de sa région, XXX, 2003, pp. 89-110.
HOUBART, C., «Le monument à Léopold Ier à Laeken: approche architecturale et typologique», Bulletin de la classe des Beaux-Arts, 14, pp. 183-195.
HOUBART, C., Le monument à Léopold Ier au parc de Laeken, par Louis De Curte (1878-1884): étude historique et iconographique, Mémoire de licence inédit en histoire de l’art et archéologie, sous la direction d’Alain Dierkens, Université libre de Bruxelles, 2000.
VAN LENNEP, J., Catalogue de la sculpture. Artistes nés entre 1750 et 1882, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Gand, 1992, p. 419.
VAN LENNEP, J., La sculpture belge au 19e siècle, cat. exp. Générale de Banque, 5 octobre-5 décembre 1990, Bruxelles, pp. 154, 155.

Périodiques
Exposition historique de l’art belge
, Bruxelles, 1880, p. 163.
«Louis de Curte», Poelaert et son temps. Bruxelles, Palais de Justice, 1980, pp. 196-197.