Typologie(s)

maison bourgeoise
immeuble de bureaux
entrepôt

Intervenant(s)

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Éclectisme

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2020-2022

id

Urban : 35453
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Description

Immeuble abritant habitation et bureaux à front de rue, entrepôts à l’arrière, construits pour Adolphe Delhaize & Cie, architecte G. Hansotte, 1883.

Historique
Adolphe Delhaize (Ransart, 1840 – Bousval, 1899) est issu d’une famille de onze enfants. En 1866, il crée la société Adolphe Delhaize & Cie et la firme Au Bon Marché pour commercialiser ses produits dans de nombreux points de vente. L’année suivante, ses frères, Jules, Auguste et Édouard et leur beau-frère constituent la société Delhaize Frères et Cie. C’est ensuite un quatrième frère, Louis, qui crée sa propre société Louis Delhaize, qui reste dans le Hainaut. La confusion s’instaure peu à peu entre les deux premières sociétés, Delhaize Frères et Cie utilisant également l’appellation Au Bon Marché. Ces derniers ajoutent ensuite à leur enseigne la mention Le Lion. Chacune des sociétés va s’équiper pour produire ses denrées et les distribuer à son réseau. En 1883, Delhaize Frères et Cie s’implante à Molenbeek-Saint-Jean où elle ouvre ses propres usines (voir rue Osseghem nos53, 55). La société Adolphe Delhaize & Cie va, elle, répartir ses usines sur plusieurs sites à Molenbeek-Saint-Jean et Koekelberg: une biscuiterie rue Piers, une vermicellerie à la future rue de la Vermicellerie tandis que les bureaux et le magasin central avec ses quais de chargement sont construits rue Deschampheleer. Plus tard y sont installées une distillerie, une usine à vapeur pour la torréfaction et une chocolaterie. Trois ans plus tard, la société fait construire des logements pour ses employés sur les parcelles voisines (nos 16, 18, 20, 22). En 1895, c’est une «maison avec halle et appartements» qui est construite aux actuels nos28, 30, 32 et 34: une grande épicerie occupe le rez-de-chaussée des nos30, 32 et 34 (voir ces numéros). En 1900, après le décès d’Adolphe Delhaize, la société, dirigée par son associé et sa fille, constitue une mutuelle et une caisse de retraite pour son personnel. Cette année-là, des écuries sont adjointes aux locaux, longeant la rue du Jardinier (détruites dans les années 1960). En 1919, la société Adolphe Delhaize & Cie quitte le site de la rue Deschampheleer pour s’installer place des Armateurs. Elle est associée à la biscuiterie-chocolaterie Victoria à partir de 1939 jusqu’en 1950, quand elle est absorbée par sa concurrente la société Delhaize Frères et Cie Le Lion. Les magasins Adolphe Delhaize sont reconvertis en Le Lion. La mention A.D. Delhaize que nous connaissons aujourd’hui fait référence à Affiliés Delhaize, des supermarchés franchisés.

Rue Deschampheleer 26 (photo 2023).

Après le départ en 1919 de la société Adolphe Delhaize & Cie, c’est la société anonyme Les Grandes Laiteries Réunies qui s’installe dans les locaux de la rue Deschampheleer. Elle y implante les équipements propres au traitement de plus de 1000 litres de lait ou de crème par jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. et à la production du beurre et du fromage. Sont notamment construits une cheminée (encore visible aujourd’hui bien qu’amputée), une salle des machines, une forge et un atelier. S’y ajoutent plus tard un garage à camions et un dépôt de trois mille litres d’essence. La société porte rapidement le nom de PAX, du nom d’une des laiteries qui y est incorporée. Si la société a connu de belles heures de gloire, son activité s’éteint néanmoins progressivement dès les années 1950. Diverses entreprises se partageront alors les locaux. Médecins sans frontières Belgique y a son siège de 1970 à 1994. Depuis les années 2000, ce sont des studios d’enregistrements sonores qui occupent les lieux.


Description
Bâtiment à rue d’inspiration néoclassique sous toit en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon.. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. de cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sur trois niveaux et un demi-niveau d’entablement. Rez-de-chaussée à refendsLe refend est un canal dans un parement, accusant ou simulant le tracé de joints d'un appareil à bossages. en pierre bleue, étages enduits. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires à encadrement mouluré. Travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale en léger ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général., percée de la porte et aux étages de baies jumelées; balcon à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux.. Cache-boulins. Menuiserie d’origine conservée: porte, châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. et corniche denticulée à modillons.

Deux passages latéraux donnent accès au bâtiment industriel à l’arrière.

Bâtiment arrière de deux niveaux. Façade parée de briques, rez-de-chaussée peint en blanc. Entrée dans l’axe par un portique percé de deux arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle., surmonté d’un tripletGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. et d’un pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. à friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. d’arcatures, le tout flanqué de larges pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau.. À gauche, cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous toit plat et balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire.. À droite, deux larges travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. percées chacune de deux baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. sous arc surbaissé au rez-de-chaussée et d’une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. aux étages. À l’arrière cheminée de 1919 conservée. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. remplacés, corniche de la travée d’entrée conservée.

Rue Deschampheleer 24, 26, entête de lettre de 1938 représentant Les Grandes Laiteries Réunies, ACK/Urb. 3148-80 (1938).

À l’intérieur, certains grands espaces sous verrière conservés.


Sources

Archives
ACK/Urb. 8 (1883), 39 (1900), 39 (1903), 43 (1904), 639-72 (1908), 1107-23 (1919), 1325-55 (1923), 1784-86 (1926), 3148-80 (1938).

Ouvrages
CULOT, M. (dir.), Koekelberg. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980, fiche 21.
STEPMAN, C., VERNIERS, L., Koekelberg dans le cadre de la région nord-ouest de Bruxelles, De Boeck, Bruxelles, 1966.
SUTTER, D., Koekelberg. Au fil du temps… Au cœur des rues…, Drukker, Paris, 2012.
TONDEUR, F., Koekelberg, CFC-Éditions, Bruxelles, 2000.