Typologie(s)

église/cathédrale/basilique

Intervenant(s)

Henry VAESarchitecte1907

Paul SAINTENOYarchitecte1907

DE BAUWERarchitecte1949-1953

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Néogothique

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 29240
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Description

L’église à trois nefs de style néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors., à vaisseau central plus élevé, chœur, petite tour d'angle, transepts et annexes, est construite en deux phases, dont la première partie le long du chœur en 1907 selon les plans de l'ingénieur-architecte Henry Vaes et de l’architecte Paul Saintenoy. Pour des raisons financières, la seconde partie ne voit le jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. qu’en 1949-1953 et selon les plans modifiés de l’architecte De Bauwer.

Histoire
Dès le milieu du XIXesiècle, le carrefour de la chaussée de Bruxelles et de la Roose straet (aujourd'hui rue du Charme) présente une chapelle dédiée à saint Antoine. Les fermiers du quartier organisent une fête annuelle avec une procession en l'honneur de Saint-Antoine, qui doit protéger le bétail contre les épidémies.

L'urbanisation rapide du quartier du Midi à la fin du XIXesiècle et l'augmentation correspondante de la population conduisent en 1897 à la création d'une nouvelle paroisse qui honore le saint existant : la paroisse de Saint-Antoine de Padoue. Les limites de la paroisse se situent entre la Senne et le parc de Forest d'une part, et la place de la Constitution et la rue Saint-Denis d'autre part.
Une chapelle provisoire est construite à la rue de Mérode225-227 (voir cette adresse), qui se révèle bientôt trop petite. Deux ans après la construction de la chapelle, le conseil communal de Forest décide d'apporter une contribution financière à la nouvelle paroisse. Il confie au géomètre Ph. Cattoir l’élaboration d’un nouveau projet de développement urbain où l'église définitive sera construite sur un parvis et entourée de nouvelles rues. Cela crée une perspective générale sur l'édifice religieux et donne à l'église une place centrale dans la nouvelle paroisse. Le plan est approuvé conformément à l'arrêté royal du 06.05.1899.
L’église est dessinée en 1902 par l’ingénieur-architecte Henri Vaes (1876-1945) et l'architecte Paul Saintenoy (1862-1952). Le conseil de fabrique approuve les plans le 16.04.1905 et la première pierre est posée en 1907. Les travaux de construction commencent sur le côté est du bâtiment, mais sont arrêtés pour des raisons financières. Seuls le chœur, les transepts et les quatre premières travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. du vaisseau central et du collatéral sont construits. Un portailPorche. Hall d’entrée en avant-corps d’un bâtiment ou espace couvert devançant une porte en renfoncement. Portail. Porte monumentale à embrasure profonde. ouest temporaire avec un grand remplage en trois parties doit clôturer l'église. Les plans originaux de Vaes et Saintenoy ne sont pas entièrement respectés : dans les annexes, par exemple, les lucarnes passantesUne lucarne est dite passante lorsqu'elle est située dans le plan de la façade et interrompt la corniche ou l’entablement terminal du bâtiment. à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. triangulaire et pinaclesAmortissement élancé de plan carré ou polygonal. sont simplifiées et le remplage du vaisseau central possède une grande fenêtre ogivaleUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe. au lieu des deux fenêtres à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. briséUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe. couronnées d’un oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale..

Terminer l’église s’avère trop onéreux. C’est pourquoi la fabrique nomme en 1941 un nouvel architecte pour modifier les plans originaux. L'architecte De Bauwer s’exécute et l'édifice religieux est finalement achevé entre 1949 et 1953. Les travaux sont en partie financés par le marchand de vin Cinzano, qui utilisera les caves de l'église comme réserves pour ses marchandises. Les fenêtres de cave dans cette partie du bâtiment trahissent cet usage. Au lieu des deux dernières travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. qui devaient prolonger le bâtiment existant, De Bauwer prévoit un bâtiment plus bas composé de deux pignonsPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. et d'une large porte d'entrée sur le côté ouest.

Description
Plan
Plan basilical à vaisseau central à quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. flanqué d'un collatéral et d'un transept. Le long du côté est, chœur rectangulaire avec des annexes contenant une sacristie. Petite tour d’angle du côté nord-est. Volume construit plus tard avec narthex inférieur d'une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et deux chapelles latérales débouchant sur une abside à trois côtés.

Extérieur
Façades en brique brun-rouge et rouge rehaussées d’éléments en pierre bleue. La façade principale se divise en trois parties : une partie centrale flanquée de deux collatéraux. La partie centrale est couronnée par un pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. à rampantsAdjectif indiquant qu’un élément d’élévation n’est ni horizontal ni vertical. Par extension, nom donné aux éléments situés de biais d’un pignon ou d’un fronton. droits dans lequel trois étroites fenêtres à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. briséUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe. à remplage en rosacesRosace. Ornement symétrique circulaire évoquant une fleur stylisée ou d’autres végétaux. Se dit également d’une baie circulaire à remplage et/ou vitrail, analogue à cet ornement. La rosette est une rosace de petite taille. sont reprises dans un encadrement. En-dessous, la statue de Saint Antoine dePadoue. Le tout est couronné d’un petit oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale. et d’une croix. Au rez-de-chaussée, un porchePorche. Hall d’entrée en avant-corps d’un bâtiment ou espace couvert devançant une porte en renfoncement. Portail. Porte monumentale à embrasure profonde. d'entrée massif sous auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine., divisé en trois parties par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. rectangulaires.
Façades latérales percées de fenêtres à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. briséUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe. simples ou multiples séparées par des contreforts. DenticulesLes gouttes et denticules sont des éléments répétés sur les moulurations ou décorations. La goutte est tronconique. Elle se distingue du denticule qui est en forme de petit cube. à ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. dans l’entablement des collatéraux, friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. d’arcatures dans le vaisseau central. Petites chapelles latérales dans le narthex. Annexe de deux niveaux le long de la façade latérale sud équipée de deux baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. jumeléesDes éléments sont dits jumeaux, jumelés ou géminés lorsqu’ils sont répétés de manière identique. Ces éléments peuvent être plus nombreux que deux. et lucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres.. Le long de la façade latérale nord, transept sous pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. à rampantsAdjectif indiquant qu’un élément d’élévation n’est ni horizontal ni vertical. Par extension, nom donné aux éléments situés de biais d’un pignon ou d’un fronton. droits.

Intérieur
Nef et collatéraux équipés de croiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. d’ogives et rythmés d’arcades ogivalesUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe. sur des colonnesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. aux chapiteauxCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. polyvalents. ColonneUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. la plus à l’est à chapiteauxCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. décorés de feuilles d'acantheFeuille d’acanthe. Ornement classique inspiré de la plante à feuilles très découpées du même nom.. ColonnesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. en pierre bleue, murs peints à bossageBossage. Saillie de la face d’un bloc de pierre par rapport au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit un sur deux lorsqu’un parement présente une alternance d’assises de blocs en bossages et de blocs dont le parement reste au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit rustique lorsque son parement est d’une taille grossière. Il est dit continu lorsqu'il se prolonge sur une assise entière. continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. et sol en carreaux noirs et blancs qui forment ensemble des motifs en damier. Chœur à peintures murales représentant notamment l'Enfant Jésus dans l'étable et l'Annonciation. Baptistère dans le narthex à fonts baptismaux en marbre noir et deuxième chapelle latérale dédiée à Saint-Antoine de Padoue.

Sources

Archives
ACF/TP dossier 52, AR 06.05.1899.
Archives VIOE, Bulletin van de Koninklijke Commissie van kunst en archeologie. Sint-Antonius van Paduakerk in Vorst, plans, 1902.
Bulletin van de Koninklijke Commissie van kunst en archeologie, XLV (1906), p. 67; L (1911), pp.26, 27.
Centre de documentation d’Urban.brussels, Commission Royale des Monuments et Sites, matériel de correspondance église Saint-Antoine de Padoue.

Ouvrages
COEKELBERGHS, D., Fotorepertorium van het meubilair van de Belgische bedehuizen. Provincie Brabant, Kanton Ukkel, KIKIRPA, 1979, p. 13.
HUSTACHE A., Forest, CFC-Éditions, Bruxelles, 2001 (coll. Guide des communes de la Région bruxelloise), pp.42-43.
VERNIERS, L., Histoire de Forest Lez Bruxelles, A. De Boeck, Bruxelles, 1949, p. 263.
KIKIRPA, Kerk Sint-Antonius van Padua, voorgevel, 1970, numéro de cliché M059281.

Périodiques
«La mosquée bruxelloise comme projet», Bulletin de Clara, 2, 2014, pp. 43, 44, 58-63.

Sites internet
http://archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_BAH46/inventaire/objet-25183
http://balat.kikirpa.be/photo.php?path=M059281&objnr=20005655&lang=fr-FR&nr=1
https://terrainsdarchitecture.wordpress.com/2012/12/12/les-elevations-de-leglise-saint-antoine-quatre-photos-asservies/