Typologie(s)

villa isolée

Intervenant(s)

Jacques DUPUISarchitecte1977

Dominique DE SURGÈRESarchitecte1977

INCONNU - ONBEKEND1989

Styles

modernisme d'après-guerre

Inventaire(s)

  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Woluwe-Saint-Pierre (DMS-DML - 2002-2009, 2014)
  • Inventaire du patrimoine architectural 1939-1999 (ULB)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique

Recherches et rédaction

2008

id

Urban : 22437
voir plus

Description

Villa à quatre façades dessinée en 1977 par les architectes Jacques Dupuis et Dominique de Surgères, bâtie d'octobre 1977 à octobre 1978.

Pour répondre aux souhaits du commanditaire, la volumétrie s'inspire de l'architecture ruraleDans la seconde couronne de l'agglomération bruxelloise, on rencontre çà et là des bâtiments d'architecture rurale. Il s'agit d'habitations ou d'anciennes fermes, issues de villages aujourd'hui englobés dans la ville, présentant d'ordinaire de sobres façades de briques blanchies à la chaux, sous de hautes toitures de tuiles. Les exemples les plus remarquables remontent aux XVIIe - XVIIIe siècles., tandis que les formes restent modernes. La manière lyrique propre à l'architecte Dupuis se perçoit çà et là. Les matériaux sont modestes: murs en «briques locales peintes en blanc»; toiture en bâtièreToit à deux versants. comportant deux versants asymétriques couverts d'ardoises «rose nuit». Le bâtiment s'élève sur un niveau vers la rue et sur deux niveaux côté jardin, où le toit descend moins bas.

Le bâtiment était à l'origine flanqué à gauche d'un garage sous toit plat, en forme de parallélépipède rectangle. À cet endroit, une extension prolongeant le volume du bâtiment principal a été ajoutée suivant les plans de 1989 de l'architecte de Surgères. Le raccord entre cette extension et le bâtiment d'origine se lit encore aujourd'hui dans le revêtement d'ardoises de la toiture.

Avenue Montgolfier 14 (photo 2009).

Côté rue, la façade, orientée nord-est, est quasiment aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre.. Elle est constituée de deux pans de mur situés dans des plans différents. L'interstice entre ces deux pans ménage un renfoncement abritant la porte d'entrée, disposée perpendiculairement à la façade. La partie du mur de la façade qui masque la porte s'incurve suivant un tracé concave. Cette courbe est prolongée, au sol, par un petit sentier de gravier qui borde un jardinet japonais.

Le pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. de droite (nord-ouest) est parcouru par une gaineEspace dans lequel se déplacent la cabine et/ou le contrepoids, délimité par les parois, le plafond et le fond de la cuvette. La gaine peut être fermée ou partiellement ouverte.  de cheminée de plan elliptique en «briques de Courtrai» dressées, de teinte violette. Il est percé de diverses baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires et d'un oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale. à l‘étage. Dans la pelouse qui devance ce pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc., un muret de plan cintré devait servir d'écran pour mettre les habitants hors de portée du regard des passants. Il ne fut jamais construit.

Avenue Montgolfier 14, cheminée vue depuis le jardin (photo 2009).

La façade côté jardin (sud-est) est percée de grandes baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires. Afin de l'animer par un jeu de volumes créant de belles ombres, sa partie gauche, côté living, est en renfoncement sur toute sa hauteur. Au centre, un balcon à plate-forme et parapetUn parapet en maçonnerie est un muret servant de garde-corps. en béton armé fait saillie. Sur la partie ajoutée en 1989, une seconde travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. est traitée en renfoncement.

Le plan du bâtiment est conçu en fonction des orientations. Les pièces secondaires (hall, escalier, bureau) se situent en façade à rue, côté nord, tandis que les pièces de vie (séjour, salle-à-manger) s'ouvrent côté sud vers le jardin. Il en va de même pour l'étage où les chambres sont au sud, tandis que les salles-de-bains sont sous le versant de toit côté nord. Cette disposition est habituelle chez Dupuis: ses maisons présentent un caractère fermé vers la rue, a fortiori lorsqu'elle est au nord, et s'ouvrent largement sur leur jardin, tout particulièrement lorsqu'il est situé au sud. Cette disposition permet de bénéficier d'un bon ensoleillement dans les pièces de vie, tout en assurant l'intimité des habitants.

A l'intérieur, le hall d'entrée, véritable morceau de bravoure, monte sur deux niveaux. Son escalier de pierre est supporté par des murs de plan cintré. La rampe, au départ sinueux et à barreaux en zigzag, fait songer à celle de l'escalier du Parador. Le couloir de l'étage, ajouré de vastes baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à angles arrondis, est visible du rez-de-chaussée, ouvrant des perspectives intérieures. Les raccords entre le versant du toit bardé de planches de sapin et le mur sinueux dessinent d'amples courbes.

Avenue Montgolfier 14, cheminée du living (photo 2009).

La cheminée de plan elliptique qui court sur le pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc. ouest, apparaît également dans l'axe du living. Elle est percée d'un foyer ouvert rectangulaire. Tout comme à l'extérieur, sa maçonnerie de briques violettes dressées reste apparente. Quant aux autres pièces, elles sont traitées de manière plus conventionnelle.

Le terrain sur lequel se situe la maison faisait à l'origine partie du jardin de la villa Le Parador, la première œuvre de Jacques Dupuis située avenue Louis Jasmin 297. A la fin des années 1950, ce jardin a été coupé en deux par le percement de l'avenue Montgolfier. Le fond du jardin est alors devenu une parcelle indépendante.

Le bâtiment a été érigé pour la nièce de l'architecte Dupuis et sa famille. C'est la dernière œuvre qu'il réalise avant son décès en 1984. La période la plus brillante de la carrière de cet architecte se situe entre 1946 et la fin des années 1960. Sa fin de carrière fut, pour des raisons de santé, une période de moindre créativité. Cette ultime habitation n'en demeure pas moins une œuvre intéressante, tout particulièrement dans la configuration de l'entrée et du hall. La conception est toutefois moins radicale et dégage moins de force que les réalisations plus anciennes de Dupuis, comme par exemple, en région bruxelloise, les maisons Bedoret ou Everaert à Uccle. Œuvrant pour un jeune ménage, Jacques Dupuis a par ailleurs dû respecter un budget de construction relativement modeste.

Sources

archives
ACWSP/Urb. 95 (1977), 269 (1989).

ouvrages
COHEN, M., THOMAES, J., Jacques Dupuis l'architecte, La lettre volée/Ministère de la Communauté française, Bruxelles, 2000, p. 315.
EPHREM, JACOBY, F., Bruxelles retrouvé, T. 2, Bruxelles-Est, éditions Alice, Bruxelles, 2005, p. 122.