Recherches et rédaction

2012-2013

 

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L'avenue Chazal relie la place Dailly au point de rencontre des boulevards Lambermont et Général Wahis. La rue Jacques Jansen y débute, puis l'artère est croisée par la Grande rue au Bois et par les rues Joseph Coosemans et Auguste Lambiotte. Elle franchit ensuite l'avenue Rogier et la rue Paul Devigne, avant d'aboutir au rond-point où convergent les avenues Jan Stobbaerts, Général Eisenhower et Ernest Cambier. Son dernier tronçon borde le parc Josaphat.

L'artère se situe dans le quartier dit de la Vallée Josaphat, dont le plan de voiries dressé par l'ingénieur communal des Travaux Octave Houssa est approuvé par l'arrêté royal du 10.02.1902 puis définitivement par celui du 21.04.1906, en même temps que ceux des trois autres nouveaux quartiers de Schaerbeek – Monrose, de Linthout et Monplaisir-Helmet. Sur ce plan, le tracé de la future avenue Chazal se limite à sa seconde moitié, comprise entre l'avenue Rogier et les boulevards. C'est en vertu de l'arrêté royal du 01.05.1907 qu'est tracée sa première moitié, prolongation de l'avenue de la Brabançonne au-delà de la place Dailly. Les travaux d'aménagement de l'avenue Chazal sont réalisés en 1908-1909.

En séance du Collège communal du 03.04.1908, l'artère est baptisée en hommage au baron Pierre Emmanuel Félix Chazal (Tarbes, 1808 – Uzos, 1892). Militaire et homme politique belge, il participa à la Révolution de 1830 et fut aide de camp de Léopold Ier.

Avenue Chazal, vue depuis l'avenue Rogier vers le boulevard Lambermont (Collection Dexia Banque-ARB-RBC).

Résidentielle, l'avenue se compose de maisons bourgeoises et d'immeubles de rapport, certains à rez-de-chaussée commercial. Elle se bâtit en deux phases. La première, de 1909 à 1914, voit s'ériger des habitations de style éclectique. La seconde, entre 1921 et 1937, concerne des immeubles de style éclectique tardif, d'inspirations Beaux-Arts ou Art Déco. D'influence Paquebot, citons l'ensemble formé par les nos174-176, 178 (voir ces numéros), 180 et 182, conçu par l'architecte Charles De Kempeneer en 1935-1937. Après la Seconde Guerre mondiale, le bâti se complète de quelques immeubles modernistes.

Avenue Chazal 17a-21 (photo 2013).

L'architecte Gustave Strauven dessine dans l'avenue une enfilade de cinq immeubles, les nos17 (1913), 17a-21 (1914) et 27 (1913), aujourd'hui modifiés, ainsi que les nos23 et 25 (1914), non réalisés suivant ses plans. Les architectes Clément Degraeve, Louis Kuypers, Jacques De Vleminck et Robert Schaepherders conçoivent eux aussi les plans de plusieurs bâtiments.

Le dernier tronçon de l'artère côté impair est bordé par les infrastructures du stade Chazal, aménagé en 1924, et par l'école du même nom (no181-183). La création de cette dernière est approuvée en séance du Collège échevinal du 15.06.1923. Il s'agit d'une école de plein air, appelée «cure d'air», où les enfants reçoivent un enseignement plus intuitif et plus proche de la nature, notamment grâce à la proximité du parc. En 1952, l'institution devient une école spécialisée pour enfants atteints de troubles de l'apprentissage. Son premier bâtiment se voulait économique et devait uniquement servir d'abri. Il évolua en fonction des besoins, fut complété d'annexes, et notamment de deux pavillons récupérés de l'Expo 58, aujourd'hui disparus.

Sources

Archives
ACS/Urb. 17: 46-25-27; 17a-21: 46-17a-19-21; 23, 25: 46-25-27; 27: 46-25-27; 180: 46-180; 181-183: 46-/, 46-181; 182: 46-182.
ACS/TP Infrastructure 19.
ACS/TP Dénomination des rues I.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, 1923, pp. 774-776; 1924, p. 883.

Ouvrages
DEKOSTER, J.-A., Les rues de Schaerbeek, Bruxelles, 1981, p. 23.
FISCHER, F., Notice sur les grands travaux de Schaerbeek (Premier Congrès international et Exposition comparée des Villes), Bruxelles, Imprimerie Ferdinand Denis, 1913, p. 7 in: Bulletin communal de Schaerbeek, 1913, p. 438.