Recherches et rédaction

2011-2013

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventairePartagée entre les territoires d'Ixelles et de Bruxelles, cette artère rectiligne relie les avenues Adolphe Buyl et Franklin Roosevelt. Les avenues Maurice, Ernestine et des Courses y aboutissent.
Avec ces trois dernières avenues, l'avenue Jeanne fait partie des artères privées ouvertes à l'initiative de Madame Veuve Chantal Vermeren-Coché –alors à la tête de la célèbre manufacture de porcelaine située chaussée de Wavre– sur des terrains acquis en 1832 à la Société Générale par son père, l'imprimeur-éditeur Jean-Jacques Coché, en vue de les valoriser. Elle porte d'ailleurs, aujourd'hui encore, le prénom d'un membre de la famille Coché.
Pour établir la voirie, Madame Coché signe le 30.07.1891 avec l'administration communale une convention prévoyant notamment le maintien d'une zone de non-bâtisse clôturée de grilles en fer posées sur des soubassements de pierre bleue, contribuant au charme et à l'unité du quartier. Devenue publique par arrêté royal du 14.09.1892, l'avenue fait l'objet d'un nouvel alignement déterminé dans le cadre du Plan des avenues du quartier dit «La Petite Suisse» à incorporer dans la voirie urbaine (1891).

[i]Plan des avenues du quartier dit « La Petite Suisse » à incorporer dans la voirie urbaine[/i], 1891, ACI/TP 117.

Les plus anciennes demandes de permis relatives à l'avenue datent de 1899 (nos16 à 22). Par la suite, maisons bourgeoises et immeubles de rapport (n°10: architecte Georges Hendrickx, 1924; n°17: architecte J. Naert, 1908 –façade modifiée en 1948) s'érigent progressivement au cours du XXe siècle, adoptant les styles en vogue: de l'éclectisme au Beaux-Arts en passant par l'Art Déco et le style traditionnaliste. Ce bâti côtoie quelques immeubles à appartements signés pour certains par Thomas Jasinski (voir n°2-2A), Claude Laurens (voir n°4) ou Jacques Saintenoy (voir n°23). La construction de ces immeubles entraîne parfois la démolition d'un bâti ancien comme la maison traditionnaliste de l'architecte Henri Derée, de 1924, publiée en 1927 dans l'Émulation (ancien n°50).

Avenue Jeanne 50 (démoli), ACI/Urb. 176-50 (1924).

Le second tronçon de l'avenue longe, côté pair, une partie du campus de l'Université libre de Bruxelles et notamment son Institut de sociologie (n°40) dessiné par l'architecte Robert Puttemans en 1963, et dont l'enveloppe extérieure fit l'objet d'une rénovation malheureuse par l'architecte Henri Montois en 1993. Les nos52 à 60, indépendants à l'origine, font aujourd'hui partie de l'ULB.

Sources

Archives
ACI/TP 176.
ACI/TP Historique des rues (1925).

ACI/Urb. 10: 176-10; 16 à 22: ACI/Urb. 176-Fonds non classé (dossier antérieurs à 1900), 176-18, 176-22; 17: 176-17; 40: 176-40, 176-48, AVB/TP 82345 (1963-1965), 94575 (1993).

Ouvrages
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp.117-119.
40: GILLET, J.-P., Les sept fontaines de la sagesse. U.L.B. 1958-1968. Chronique, Les Éperonniers, Bruxelles, 1992, pp. 94-95.

Périodiques
HAINAUT, M., «Le quartier», Mémoire d'Ixelles, 4, 1981, s.p.
NOVGORODSKY, L., «Le nouvel institut de sociologie de l'Université libre de Bruxelles», La Technique des Travaux, 1-2, 1969, pp. 1-13;
«Université libre de Bruxelles. Institut de Sociologie Solvay», Architecture, 84, 1968, pp. 198-204.

Ancien n°50 (démoli): ACI/Urb. 176-50; «Nos planches, Hôtel de M. l'avocat M..., av. Jeanne à Bruxelles», L'Émulation, 8, 1927, p. 94; DÉRÉE, H., «Hôtel de M. l'avocat M..., av. Jeanne à Bruxelles», L'Émulation, 8, 1927, pl. 30.