Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireL’avenue Seghers débute à Molenbeek-Saint-Jean, à hauteur de la rue des Fuchsias qu’elle relie à l’avenue Émile Bossaert et au parc Élisabeth à Koekelberg. Sur le territoire de Koekelberg, elle croise la rue Jules Besme et l’avenue de l’Indépendance Belge.
L’avenue Seghers suit approximativement le tracé de l’ancien chemin vicinal n°1 qui longeait le Paruck (rue Schmitz), se poursuivait ensuite au-delà des étangs (rue de Ganshoren puis rue de Normandie) et rejoignait le moulin de Ganshoren (situé à hauteur du croisement des avenue Charles-Quint et du Panthéon) tout comme le chemin vicinal n°2 (dit chemin du Moulin, actuelle rue Herkoliers). Elle est ouverte lors de l’aménagement du plateau de Koekelberg. Dans le cadre de ses projets d’embellissement de Bruxelles, le roi Léopold II envisage l’urbanisation du plateau de Koekelberg. Dès 1862, Victor Besme, inspecteur voyer des faubourgs de Bruxelles, propose le prolongement du boulevard d’Anvers vers le plateau de Koekelberg. L’arrêté royal du 10.08.1864 approuve la réalisation du projet du futur boulevard Léopold II. Le prolongement du boulevard est la base d’un vaste plan urbanistique visant la création d’un nouveau quartier sur le plateau de Koekelberg. La création du Quartier Royal de Koekelberg va faire l’objet de plusieurs projets. C’est finalement le 28.07.1880 qu’est adopté le nouveau plan d’aménagement du plateau de Koekelberg élaboré par Victor Besme. Le plan comprend un vaste parc établi dans le prolongement du boulevard Léopold II, dominé par un panthéon national à son point culminant. De belles avenues courbes bâties sur un seul côté ceinturent le parc; des artères rectilignes sont établies de part et d’autre du parc, de manière symétrique, en arêtes de poisson. Le plan s’étend sur plusieurs communes: Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean, Jette et Ganshoren. Il sera nécessaire de revoir les limites communales entre Koekelberg et Molenbeek-Saint-Jean. Ces dernières sont arrêtées le 03.03.1890. Le début de l’avenue, côté pair, est situé à Molenbeek-Saint-Jean depuis cette date.
L’avenue est nommée en l’honneur de Louis-Joseph Seghers qui a été bourgmestre de Koekelberg de 1873 à 1885. Son rôle dans la naissance du nouveau quartier a été décisif. Son nom, ainsi que celui de Joseph Broustin (bourgmestre qui l’a précédé), sont retenus vers 1892 pour désigner deux avenues symétriques. L’avenue Broustin se situe sur les territoires des communes de Ganshoren et Jette.
Quelques parcelles de l’avenue Seghers, à proximité du parc, sont bâties vers 1905-1916 de maisons bourgeoises de style éclectique, comme les nos104 et 106 (voir ces numéros), 108 (vers 1905-1910), 110 et 112 (architecte Vanderheyden, 1906), 114 (1906), 116 (1906) et 118 (1904). La plupart du bâti de l’avenue date des années 1920 et 1930. Il est composé de maisons unifamiliales et quelques petits immeubles à appartements, comme les nos5 (architecte Buelens, 1931), 13 (architecte Jos Franssen, 1929), 34 (1933), 68-70 (1936), 75 (architecte R. Aglave, 1935) et 97 (1936). L’architecte Fernand Lefever, dont la maison personnelle se trouvait à front de l’avenue du Panthéon, a été particulièrement prolifique. Il a réalisé une quinzaine de bâtiments de l’avenue Seghers dont les nos73 (1928), 77 (voir ce numéro), 79 (1922), 81 (1924), 82 (1922), 83 (voir ce numéro), 84 (1922), 85 (1931), 87 et 89 (1923), 92 (voir ce numéro), 93 (voir ce numéro), 94 (1928) et 101 (1928). Notons également la présence de la maison personnelle de l’architecte Victor Bourgeois (voir n°103) qui signe également le n°115-avenue du Panthéon 71 (1932), ainsi que les immeubles à appartements dus aux architectes Paul Hamesse frères, construits dos à dos aux nos111-113 et avenue du Panthéon 69-69A (1934). Durant les années 1950 et 1960, quelques immeubles à appartements viennent compléter l’ensemble. Parmi ceux-ci les deux immeubles d’angle dus aux architectes L. et R. Bonne aux nos21 (1960) et 44 (1962).
Sources
Archives
ACK/Urb. 5: 2368-71 (1931); 13: 2115-119 (1929); 21: 1960-47 (1960); 34: 2669-94 (1933); 44: 4535-33 (1962); 68-70: 2960-95 (1936); 75: 2779-06 (1935); 97: 2905-40 (1936); 73: 2002-96 (1928); 79: 1266-73 (1922); 81: 1567-27 (1924); 82: 1231-38 (1922); 84: 1229-36 (1922); 85: 2356-59 (1931); 87 et 89: 1294-24 (1923); 94: 1958-52 (1928); 101: 1960-54 (1928); 108: 431-50 (1906); 112: 408-27 (1906); 114: 437-56 (1906); 115: 2463-23 (1932); 111-113: 2710-35 (1934); 116: 389-08 (1906); 118: 261-06 (1904).
Ouvrages
PIRLOT, A.-M., Koekelberg à la carte, MRBC, Bruxelles, 2013.
STEPMAN, C., VERNIERS, L., Koekelberg dans le cadre de la région nord-ouest de Bruxelles, De Boeck, Bruxelles, 1966.
SUTTER, D., Koekelberg. Au fil du temps… Au cœur des rues…, Drukker, Paris, 2012.
TONDEUR, F., Koekelberg, CFC-Éditions, Bruxelles, 2000.