Recherches et rédaction

2007-2009

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette rue relie la chaussée d'Ixelles au carrefour formé par les rues de la Croix, de la Vanne et du Beau Site. Elle croise successivement les rues Keyenveld, Souveraine et Mercelis. Elle est située sur le territoire d'Ixelles, à l'exception de deux maisons sur Bruxelles, les nos133 et 135.

Ce chemin séculaire reliait la chaussée d'Ixelles à l'Arbre Bénit. Vers 1812, on le dénomme rue de la Volière du nom de la maison de campagne La Volière, qui se trouvait à l'angle de la rue de la Longue Haie. Le tracé de la rue est élargi et revu par l'arrêté royal du 23.09.1843, en même temps que l'adjudication des rues Mercelis et Souveraine et que le percement des rues de la Longue Haie et Jean d'Ardenne. La partie située entre la chaussée d'Ixelles et la rue Keyenveld fut à nouveau élargie par arrêté royal du 06.07.1903.

L'Arbre Bénit était situé près de l'intersection des actuelles rues Defacqz et Veydt. Déjà mentionné au début du XIIIe siècle comme Elterken, il est dénommé ensuite Lindeken et Geweyden Boom aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il s'agissait d'un vieux tilleul situé sur une colline, auquel on attribuait des pouvoirs de guérison. Chaque Mercredi des Cendres, le clergé de Sainte-Gudule s'y rendait et une kermesse avait lieu chaque année. À côté de l'arbre sacré se dressait une petite chapelle.

Autrefois, ce lieu largement dédié à l'agriculture n'était occupé que de quelques rares constructions. Dans la zone située au carrefour des rues Mercelis, de la Vanne et de la Longue Haie se trouvaient les maisons de campagne de la famille Van den Elsken, La Volière et, un peu plus loin, Belle Vue.

Rue de l’Arbre Bénit 81 à 79 (photo 2009).

Les plus anciens bâtiments de la rue, plutôt modestes, remontent au milieu du XIXe siècle, comme les nos55b à 59, le n°114, mais aussi les enfilades largement rénovées des nos69 à 81 et 105 à 111.
Dans le premier tronçon, jusqu'à la rue Keyenveld, se trouvaient quelques cafés et petits commerces (n°65-65A: vitrine avec carreaux de céramique rose et vitraux, architecte Victor Douette, 1937; n°78: devanture de 1907). D'autres commerces prenaient place aux carrefours (voir les nos82, 84-86 et 110).

Avec le développement de l'avenue Louise, le nombre de maisons privées de la rue augmente dans les années 1860-1870. Au fil du temps, certaines d'entre elles furent remises au goût du jour comme, par exemple, le n°93, reconstruit à plusieurs reprises, le n°95, reconstruit en 1930 ou le n°99-99a, qui reçoit un parement de style Beaux-Arts en 1907. L'extrémité du côté pair est longtemps resté vierge de toute construction jusqu'à ce qu'il soit finalement investi au tournant des XIXe et XXe siècles par des institutions religieuses, telles que les Heren der Broeders Alexianen (voir nos102 à 104a) et Les Sœurs de Notre-Dame de l'Arbre Bénit (voir nos118 et 120).

Rue de l’Arbre Bénit 99a-99 (photo 2009).

Jusqu'en 1960, la rue a conservé une physionomie essentiellement néoclassique. Par la suite, de grands changements mirent à mal l'aspect initial de l'artère, en particulier dans ses premiers numéros de police. Côté pair, toute l'enfilade des nos34 à 60 disparut au profit de l'extension et de la modernisation des locaux de la Compagnie Continentale du Gaz. Cette firme, installée là depuis 1900, a évolué au cours du temps pour former l'actuel siège d'Electrabel (bureau d'architecture Altiplan, 2004-2006).
Le côté impair a connu une phase de démolition similaire. L'îlot pris entre les rues du Prince Albert, de l'Arbre Bénit et Keyenveld a été démoli pour y implanter un parking et, dans une moindre mesure, pour y construire et moderniser les locaux de la firme Solvay.

Des plaques commémoratives rappellent qu'au n°73 se trouve la maison natale d'Adémar Adolphe Louis Martens, alias Michel de Ghelderode (Ixelles, 1898–Schaerbeek, 1962) et qu'au n°116 mourut l'écrivain Charles de Coster (Munich, 1827–Ixelles, 1879).

Sources

Archives
ACI/TP 21.
ACI/Urb. Historique des rues (1925).
ACI/Urb. 34 à 60: 21-34, 21-38-40, 21-42-56, 21-52, 21-34-60, 21-58, 21-60; 55b à 59: 21-57, 21-57-59; 65: 21-65; 69 à 81: 21-69, 21-77-79-81; 78: 21-78; 93: 21-93; 95: 21-95; 99-99a: 21-99; 105 à 111: 21-105-107, 21-109; 114: 21-114.

Ouvrages
BOVY, Ph., Vers l'Ermitage, Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2002 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 9), pp. 10-14.
DUQUENNE, X., Le bois de La Cambre, éd. Xavier Duquenne, Bruxelles, 1989, p. 7.
GUILLAUME, A., MEGANCK, M., et al., Atlas du sous-sol archéologiques de la Région de Bruxelles, 15, Ixelles, Bruxelles, 2005.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp. 249-250.