Recherches et rédaction

2007-2009

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Cette artère rectiligne débute rue de Dublin et aboutit au croisement des rues du Champs de Mars, de Paris et de Londres.

Anciennement dénommée rue de Berlin, la rue est rebaptisée rue d'Alsace Lorraine après la Première Guerre mondiale (arrêté royal du 21.11.1918).

La rue compte parmi les artères créées lors de l'urbanisation progressive de l'ancien Faubourg de Namur, suite au démantèlement des fortifications de Bruxelles à la fin du XVIIIe siècle. Les ouvrages défensifs sont alors nivelés, les terrains sur lesquels ils avaient été érigés vendus et, pour la plupart, rendus à l'exploitation agricole. Les terrains situés à gauche de la chaussée de Wavre sont longtemps épargnés par l'urbanisation; à l'exception d'une villa et de deux métairies, on ne trouvait jusqu'à la guinguette La Rose Blanche que des jardins et des sablonnières.

La rue est ouverte dans les années 1830 afin de relier entre elles l'ancienne chaussée de Wavre et la zone de l'Esplanade, un terrain vague situé à proximité de la porte de Namur et utilisé comme plaine des manœuvres jusqu'à ce qu'elle s'urbanise peu après 1850.

La rue se construit progressivement dès la fin des années 1830 et tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle. Ce bâti aligne de sobres maisons d'habitation néoclassiques de deux ou, plus fréquemment, trois niveaux de hauteur décroissante (voir les nos 19 et 21 ; n°14 : milieu du XIXe siècle). Les plus monumentales d'entre elles affichent une entrée cochère (voir le n°15 ; nos 42, 44: milieu du XIXe siècle). Par la similitude de leur élévation les façades, enduites et sobres, conféraient à l'ensemble de la rue une grande unité architecturale que diverses transformations ont affectée depuis (ajout d'un étage aux nos 2-4, 12 et 42, du milieu du XIXe siècle ; suppression du rez-de-chaussée d'origine au n°30, du milieu du XIXe siècle) mais que trahissent encore deux tronçons d'immeubles (côté pair du n°30 au n°44 ; côté impair du n°15 au n°33).

En 1864 et durant quinze ans, les maisons particulières sises aux nos 18 et 20 (démolies) étaient occupées par l'École préparatoire à l'Athénée qui disparut à l'occasion de la construction de l'Athénée royal en 1886 (voir rue de l'Athénée n°17) (Gonthier, A., 1960, p.184).

Plusieurs constructions anciennes ont été démolies, notamment à hauteur du tronçon situé près de la rue du Champs de Mars où elles ont fait place, depuis les années 1960 environ, à des immeubles de bureau ou de rapport.

Sources

Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).

Ouvrages
DE MEUTER, C., MARTINY, V.-G., Académie de Bruxelles, deux siècles d'architecture, AAM, Bruxelles, 1989, pp.139-161.
GONTHIER, A., Histoire d'Ixelles, Le Folklore Brabançon éd., Impr. De Smedt, Bruxelles, 1960, pp.137-140.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp.57-58.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885,pp. 201-203.

Périodiques
«Répertoire des voies publiques d'Ixelles en 1991», Mémoire d'Ixelles, 46-47, 1992, p.10.