Recherches et rédaction

2007-2009

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventairePartagée entre les territoires de Bruxelles et d'Ixelles, la rue Gachard relie la rue Lesbroussart à l'avenue Louise. La plupart de son bâti se situe sur le territoire d'Ixelles (du n°1 au n°65 et du n°2 au n°86).

Le raccord de cette voirie avec l'avenue Louise fait l'objet d'un plan définitif en 1884, ratifié ensuite par l'arrêté royal du 25.06.1886, sur base de plans de 1863 dressés par l'inspecteur-voyer des faubourgs de Bruxelles, Victor Besme.

Entre les rues Dautzenberg et Gachard se trouvaient le château de l'Ermitage et son domaine, dont l'origine remonte au XIVe siècle. Ils furent rachetés par le promoteur de l'avenue Louise en 1847, Jean-Philippe De Joncker. Ce sont les héritiers De Joncker qui établirent eux-mêmes la rue et firent réaliser la voirie à leurs frais. Celle-ci suit grosso modo le lit du Roodebeek, un ruisseau affluent du Maelbeek.

En séance du Conseil communal de Bruxelles du 03.05.1886, la rue reçoit son nom actuel en souvenir de L.P.Gachard (Paris 1800-Bruxelles 1885), avocat, historien et directeur général durant 55 ans des Archives royales de Belgique.

La rue Gachard se bâtit essentiellement entre 1890 et 1910 et forme un ensemble relativement homogène, dominé par le style éclectique.

Ainsi, côté impair, on remarque trois enfilades (du n°7 au n°39, du n°43 au n°49 et du n°57 au n°63), dont la première est dominée par un ensemble particulièrement remarquable de neuf maisons (du n°23 au n°39) construites par l'architecte Lucien Vander Elst pour le promoteur Jacques Fog, également propriétaire des nos53 et 55 et de plusieurs maisons du même architecte rue Dautzenberg.

Rue Gachard 36, [i]Centre scolaire Saint-Vincent de Paul[/i] (Collection de cartes postales Dexia Banque).

Également de style éclectique, l'enfilade du côté pair (du n°52 au n°68) est nettement moins riche. On notera, parmi le bâti le plus ancien, la présence des bâtiments arrière du Centre scolaire Saint-Vincent de Paul (le n°36) –dont l'entrée principale se situe au 55, chaussée de Vleurgat– conçus en 1892 par Ernest Delune. Autrefois, à cet emplacement se trouvait la ferme du Wijmbroec, propriété de l'abbaye de La Cambre. Celle-ci se composait de deux bâtiments auxquels on accédait par un chemin partant de la chaussée de Vleurgat. Les deux constructions furent détruites en 1846 et le terrain loti.

À noter, le n°34-34a de style Art Déco (1927, architecte Muller) surhaussé en 1991.

Au n°86 se trouve un immeuble moderniste des années 1970 sans grand intérêt architectural. Celui-ci a été construit en lieu et place d'une longue enfilade de bâtiments de style éclectique particulièrement intéressants datant des années 1895 à 1899. Ainsi, s'y trouvait entre autre une villa d'angle construite pour Émile Rossel (architecte Hubert Marcq, 1898) – qui fit également construire les nos52 et 54 par le même architecte en 1907.

Rue Gachard 90, [i]villa Rossel[/i], détruite en 1972, ACI/Urb. 141-84-86-88 (1972).

Sources

Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP 141.
ACI/TP Q14 Quartier de l'Ermitage (boîte n°37).
ACI/Urb. 34-34a: 141-34; 36: 141-36; 86: 141-84-86-88; maisons détruites: 141-détruites.
AEB Gouvernement provincial du Brabant, Service 12, 744.
AVB/TP 88: 84634 (1972); 250avenue Louise: 85546 (1971).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1886.

Ouvrages
BOVY, Ph., Vers l'Ermitage, Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2002 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 9), p.35.
DUQUENNE, X., L'avenue Louise à Bruxelles, Xavier Duquenne éd., Bruxelles, 2007, pp.20, 120.
GUILLAUME, A., MEGANCK, M., et al., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles:15 Ixelles, Bruxelles, 2005, pp.65-67.
GONTHIER, A., Histoire d'Ixelles, Le Folklore Brabançon, Impr. De Smedt, Bruxelles, 1960, pp.138-140, 144-146.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp.75-80.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp.272-274.

Périodiques
HAINAUT, M., «Une rue d'Ixelles porte leur nom», Mémoire d'Ixelles, 28, 1987, p.45.