Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDans sa partie haute, l’avenue Besme se compose de deux branches. La première relie le parc Duden à l’avenue Gabriel Fauré et la seconde l’avenue Jupiter –qu’elle suit en parallèle– au square de la Délivrance qui donne sur la place Albert et l’avenue Albert. En aval du rond-point sur lequel débouchent l’avenue Marie-Henriette, l’avenue Besme longe le parc de Forest. À partir du n78, le côté pair s’inscrit dans le prolongement de l’avenue du Mont Kemmel.
L’avenue suit en partie le tracé de l’ancien Postweg, un chemin qui existait déjà au XVIIesiècle et était l’une des principales routes assurant la liaison entre Bruxelles, Forest et Uccle. Elle reliait la porte de Hal à Uccle-Stalle (via l’actuelle rue Garibaldi, une partie du Mont Kemmel et l’avenue Besme), la Krekelstraet (actuelle avenue du Domaine), la Bosstraet et la Bergstraet (actuelle avenue Gatti de Gamond).
L’avenue Besme fut initialement projetée dans le cadre du Parc du Midi et le quartier à Villas ratifié par l’arrêté royal du 15.03.1876 et dessiné en 1875 par l’inspecteur-voyer Victor Besme, qui donne son nom à l’avenue. Le plan reprenait le nouveau parc public de Saint-Gilles-Forest, les rues avoisinantes et l’axe menant à la gare du Midi.
La partie pentue de l’avenue, située entre le parc de Forest et l’avenue Jupiter, ne fut aménagée qu’en 1912. Elle fait partie du projet d’aménagement prévu par l’État belge et la commune de Forest afin d’améliorer la connexion entre le quartier des parcs (dessiné par Victor Besme en 1875) et le quartier Saint-Augustin (dessiné par la Société Anonyme des Villas de Forest en 1899). Ce plan est ratifié par l’arrêté royal du 08.02.1912.
Aujourd’hui démoli, le bâti primitif de l’avenue Besme était constitué de quelque quatre-vingt maisons ouvrières érigées pour les Habitations à bon marché. Elles se situaient du côté sud de l’avenue, perpendiculairement au parc Duden et à l’avenue Gabriel Fauré. Ce quartier ouvrier fut construit vers 1880 par la Société immobilière du Parc dirigée par Victor Limauge. Du côté impair se dressait l’école communale n°3 fondée en 1887 (VERNIERS, 1949, p.249). En 1936, la Commune acheta les maisons ouvrières. Dans un souci d’étendre «le projet des parcs» qui encourageait la construction de «zones esthétiques» entourées d’espaces verts, les maisons ouvrières et l’école furent démolies pour faire place à des villas (actuels nos6 à 22). Quelques années plus tard, l’école sera reconstruite au n°50-55 de la rue Timmermans.
Le bâti entre le parc de Forest et la place Albert, construit entre 1896 et 1909, est hétérogène et se compose principalement de maisons bourgeoises de style éclectique parfois teinté d’éléments empruntés à l’Art nouveau et au style néo-Renaissance flamande. Parmi ce bâti on citera à titre d’exemple le no95 de l’architecte Joseph Diongre (1909), la maison classée Art nouveau au no103 –de l’architecte Alphonse Boelens (1903) et les nos78 et 80, datant respectivement de 1905 et 1907, par l’architecte Arthur Nelissen (voir ces numéros).La façade néoclassique du no88, à l’origine de style néoclassique (1900), fut revêtue d’un nouveau parement de briques en 1951.
De cette même période datait une villa à quatre façades de style néogothique, construite vers 1890 en retrait de l’alignement d’après les plans de l’architecte Edouard Parys, et démolie pour faire place aux actuels nos105 à 113.
Bâtie dans le dernier quart du XIXesiècle, la villa de style néogothique située au no74 est sans doute le plus ancien immeuble de l’avenue (voir ce numéro).
Deux enfilades de maisons du côté impair datent de l’entre-deux-guerres et se distinguent par leur qualité architecturale (voir nos65 à 71-73 et 107 à 113). Parmi celles-ci, citons la maison de style cottage de l’architecte Charles Rifflart au no73, de 1920 (voir ce numéro), la maison de rapport de style moderniste de l’architecte Robert Decerf au no105, de 1933, et la maison bourgeoise Art Déco de l’architecte C. Huberty au no111 (voir ce numéro), construite par l’entrepreneur René Gillion en 1932.
Dans la partie sud de l’avenue Besme, le bâti se compose essentiellement de villas d’une grande sobriété datant de la fin des années 1930 et des années 1940. À noter les villas modernistes parées de briques jaunes, situées aux nos 6-8 et 10 et respectivement conçues par les architectes Joseph Kerckx (1939-1946) et E. Poupko (1941).
Sources
Archives
ACF/TP 45, AR 08.02.1912; dossier 49, AR 15.03.1876.
ACF/TP 28 (fonds non classé).
ACF/Urb.: 6-8 13989 (1939), 14679 (1946), 25107 (2013); 10 14113 (1941); 88 1685 (1900), 15814 (1951), 18493 (1964), 20420 (?), 23436 (2005), 24226 (2011); 105 11685 (1932), 11959 (1933).
Cercle d’histoire et du patrimoine de Forest, «Rues Quartiers Avenues de Forest: Avenue Besme».
Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., LEUXE, F., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles, 4, Forest, MRBC – MRAH, Bruxelles, 1993.
DUBREUCQ, J., Forest en cartes postales anciennes. Forest in oude prentkaarten, Bibliothèque européenne, Zaltbommel, 5e éd., 1981, ill.20, 26-28.
FRANCIS, J., La chanson des rues de Forest, Louis Musin éditeur, Bruxelles, 1976, p.41.
HUSTACHE, A., Forest, CFC-Éditions, Bruxelles, 2001, pp.57-58 (Guide des communes de la Région bruxelloise).
PIRLOT, A.-M., Le quartier de l’Altitude Cent, SPRB, Bruxelles, 2014 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 53), pp.8-17.
VERNIERS, L., Histoire de Forest les Bruxelles, Bruxelles, A. De Boeck, 1949, pp.199-200, 249, 268.
VOKAER, J.-P., Par les rues de Forest. Études sur la toponymie locale, Imp. Cantrin, Bruxelles, 1954, p.97.
Périodiques
DONS, R., «Les voies de communication à Obbrussel-Saint-Gilles jusqu’au début de 1840», Le Folklore brabançon, 269, 1991, pp.75-77.
«Maison bourgeoise à Saint-Gilles, architecte décorateur Robert Decerf», Bâtir, 39, 1936, p.557.