Boulevard Maurice Lemonnier

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDe la place Fontainas au boulevard du Midi, ce boulevard constitue la partie sud des boulevards centraux; aménagé sur le voûtement de la Senne entre 1867 et 1871, à l’initiative du bourgmestre J. Anspach et suivant les plans de l’architecte Léon-Pierre Suys, cet axe monumental de type haussmannien traverse la ville du nord au sud (voir boulevard Anspach). L’artère était appelée à l’origine «boulevard du Hainaut»; elle prit en 1919 le nom de Maurice Lemonnier (1860-1930), échevin de Bruxelles, déporté pendant la première guerre.

Il s’agit du tronçon le moins prestigieux des boulevards centraux, malgré la présence du Palais du Midi (au n^o 132-172); il est interrompu en son milieu par la place Anneessens bordée par l’École Communale n° 13 (voir place Anneessens, n° 11).

Le front de façade est essentiellement constitué d’une enfilade d’élévations modestes, présentant un simple décor stuqué, dont une dizaine est encore conservée intacte. Cette enfilade n’est interrompue que par un nombre restreint de maisons aux façades plus ornementées. Les immeubles commerciaux ou de rapport et habitations bourgeoises, généralement à quatre niveaux, datent des années 1870 ou début 1880. Deux immeubles ont été primés au concours de façades de 1872-1876 (les n^os 17-19 et 110). Certains immeubles, surtout concentrés à l’extrémité ouest, ont été construits par les promoteurs « Billen et Consorts» (n^os 203, 205-211 et 215-217), jadis parmi lesquels I’«hôtel Terrasse», édifié en 1880 à l’angle du boulevard du Midi en style mauresque, selon les plans de l’architecte H. Rieck. Une série d’anciennes maisons bourgeoises et de commerce d’inspiration néoclassique représente l’architecture courante de l’époque : de trois ou quatre niveaux et généralement trois travées, sous bâtière ou parfois toiture mansardée, avec la façade animée de refends, de panneaux, de travées en ressaut et ajourée de baies à encadrement à filets, à clés, avec frises stuquées, balcons à garde-corps en fonte. Initialement maison individuelle ou à rez-de-chaussée commercial avec entrée privée, généralement remaniés à plusieurs reprises selon la diversité des commerces. Certaines façades sont revêtues d’un nouveau parement ou ont été exhaussées d’un étage, comme les n^os 3-5 (1873), 6 (1879), 7-9 (1874), 11 (1874), 13-15 (1873), 16 (avec oriel, J. Ramaekers, 1894), 27-29 (1874), 31-33 (1874), 32 (1874), 35-39 (1874), 63-65 (1872), 83-85 et 87-89 (1874), 100 (1877), 106 (1877), 111-113 (1873), 112-114 (1882), 116 (1882), 118 et 120 (1882), 119 (1876), 121-123 et 125 (1875), 122 et 124-126 (1882), 127 (1874), 128 (1882), 135 (1875, architecte E. Lagasse), 151 (1875, architecte E. Pilate), 155 (1876), 165 (1879), 167, 169 (1876), 174-178 (1876, architecte G. Garvin), 177 (1875), 179 (1876), 180-184 (1879), 181 et 183 (1879), 190-192 (1878), 195-201 (1880), 196 (1879), 202 (1876), 204-206 (1874), 213 (1876).

Les constructions plus récentes sont limitées à un nombre restreint d’immeubles à appartements du deuxième quart du XX^e siècle, dont les n^os 22-24 (1941), 26-28 (1941, architecte R. Thiry), 50 (1931, architecte A. Lejeune) et 145-149 (1937, architecte F. Jansen); quelques immeubles de bureaux datent du troisième quart du XX^e siècle.

Station de métro «Anneessens». À hauteur de la place Anneessens, station décorée d’une composition graphique, «Les Sept Écritures», de P. Alechinsky d’après Chr. Dotremont.