Typologie(s)

pavillon d'exposition

Intervenant(s)

André WATERKEYN1955-1956

André POLAKarchitecte1955-1956

Jean POLAKarchitecte1955-1956

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

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Recherches et rédaction

2018

id

Urban : 38328
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Description

Édifice monumental conçu en 1955 en vue de l’Expo 58, par l’ingénieur André Waterkeyn et les architectes André et Jean Polak et érigé entre 1956 et 1958.

Historique

En automne 1954, le commissaire général de l’Expo, le baron Moens de Fernig, demande aux industries métallurgiques belges de concevoir un édifice d’une forme inédite qui symboliserait leur savoir-faire de manière spectaculaire. Pour ce faire, trois groupements se constituent en asbl: le Groupement des Hauts Fourneaux et Aciéries belges, la Fédération des Entreprises de l’Industrie des Fabrications Métalliques (Fabrimétal) et l’Union des Industries de Métaux non ferreux.

En janvier 1955, un premier projet est présenté par l’ingénieur Waterkeyn, directeur du département économique de Fabrimétal. Celui-ci propose le concept d’un cristal de fer agrandi environ 165 milliards de fois, composé de sphères représentant les atomes, reliées par des tubes symbolisant les forces qui les unissent. Baptisé Atomium, l’édifice se veut le symbole de l’ère atomique et de ses perspectives de progrès pour l’humanité. Les sphères doivent accueillir des expositions scientifiques dédiées aux applications pacifiques de l’énergie nucléaire.

Ce sont les architectes A. et J. Polak qui se chargent de la transposition architecturale du concept, élaborant pour ce faire de nombreuses esquisses. L’entreprise reçoit le concours des ingénieurs-conseils A. Joukoff et A. Beckers, assistés par le bureau d’études V. Daniel. Une maquette est notamment créée, soumise à des vents artificiels afin de tester la stabilité de la structure. Les fondations sont lancées en mars 1956 et l’édifice, monté par les Ateliers de construction de Jambes-Namur, est achevé moins d’un mois avant l’inauguration de l’Expo 58.

Implanté au milieu du boulevard du Centenaire, rompant la perspective vers les grands palais créée en 1935, l’Atomium devient le point focal du site.
Bien que dénigré à l’époque par les critiques d’architecture à cause de son gigantisme et du caractère irrationnel de sa forme, il est l’attraction-phare de l’exposition. Maintenu après l’événement, il devient l’emblème de Bruxelles et même l’un des symboles de la Belgique à l’étranger.

De 2004 à 2006, l’édifice est entièrement restauré par le bureau CONIX Architecten, ainsi que les bureaux d’ingénieurs et architectes Bgroup et Origin. Ses structures métalliques sont rénovées ou remplacées, ses systèmes d’éclairage revus, tandis qu’au pied du bâtiment, le rond-point est réaménagé en une esplanade de béton bordée de bancs continus et d’un vaste emmarchement menant, au nord-est, à un nouveau pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. d’accueil de plan et à toiture en boomerang. Outre le couloir panoramique et le restaurant à son sommet, l’Atomium abrite notamment une exposition permanente sur l’Atomium et l’Expo 58, des expositions temporaires, ainsi qu’un espace consacré aux enfants.

Description

Haut de 102 mètres, l’Atomium représente la structure cubique centrée d’un cristal de fer: huit sphères marquent ses angles, accompagnées d’une neuvième, centrale. Le cube est posé sur l’un de ses angles, tandis que les trois sphères basses sont appuyées sur des bipodes. Les sphères font 18 mètres de diamètre et les tubes de connexion 3 mètres ou 3,5 pour le mât central. La sphère de base pose sur un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. circulaire de 26 mètres de diamètre.

Le squelette des sphères et des tubes est réalisé en acier. Les sphères présentent une ossature porteuse composée de douze arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. semi-circulaires en caisson de tôles, doublée d’une ossature secondaire, qui porte le revêtement. Celui-ci était à l’origine constitué de minces tôles d’aluminium éloxé, un traitement lui conférant une surface brillante. Résultat de calculs complexes, 48 triangles sphériques égaux recouvraient chaque sphère. La sphère sommitale et deux des sphères basses furent dotées de fenêtres à châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. enserrant des feuilles de Plexiglas suivant la courbure du revêtement. Les autres sphères, ainsi que les tubes, furent percés de hublots. Lors de la rénovation, les plaques d’aluminium furent remplacées par de l’acier inoxydable. Le système d’éclairage nocturne des sphères – des petites lumières clignotant pour évoquer la rotation des électrons autour de l’atome – a également été rénové.

Reposant sur une poutre circulaire portée par douze colonnes, la sphère de base semble être posée sur le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. d’entrée circulaire, à façade entièrement vitrée et toiture en appentisToit à un seul versant. aujourd’hui percée d’un lanterneau. Ce pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. est accessible de plain-pied au nord et via deux escaliers parallèles au sud, à rampe métallique à barreaux croisés. Hauts d’une trentaine de mètres, les trois bipodes présentent une structure en V inversé logeant des volées d’escalier métalliques à mêmes rampes. Ces escaliers servaient à l’origine à la sortie des visiteurs. Un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. entièrement vitré accompagne le bipode sud; il présente une toiture à versant unique, qui déborde largement au-dessus de la façade sud, inclinée elle aussi.

Depuis l’origine, seules six des neuf sphères sont accessibles au public, les trois de l’axe central et les trois sphères basses. Le tube central loge un ascenseur qui, à l’époque de sa construction, était le plus rapide d’Europe, avec une vitesse de cinq mètres par seconde. Les tubes de communication obliques logent, quant à eux, des escalators, dont un de 35 mètres de long, ou des escaliers. Les sphères présentent pour la plupart deux niveaux de plancher et une ossature apparente. Leurs aménagements intérieurs étaient dès l’origine très variés. PavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. d’entrée dallé de marbre en opus incertum. Escaliers métalliques, certains à limon unique. Rampes et garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... à barreaux inclinés ponctués de sphères ou à barreaux croisés. Éclairage intérieur actuel conçu par le designer Ingo Maurer. Dans la sphère sommitale, au-dessus du couloir panoramique, restaurant aménagé à l’origine par le décorateur Stanislas Jasinski, aujourd’hui renouvelé.

Sources

Archives
AVB/Fonds Atomium, fardes I à XIX.
Fondation CIVA/Fonds André et Jean Polak.

Ouvrages
ATTAS, D., PROVOST, M. (dir.), Bruxelles, sur les traces des ingénieurs bâtisseurs, CIVA, Bruxelles, 2011, pp. 47-48.
DEVOS, R., DE KOONING, M., L’architecture moderne à l’Expo 58, Dexia Banque – Fonds Mercator, 2006, pp. 48-50.
Exposition de Bruxelles 1958. L’architecture, les jardins et l’éclairage, Mémorial officiel de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles de 1958, Bruxelles, 1958, pp. 26-29.
Exposition universelle et internationale de Bruxelles 1958, Les participations étrangères et belges, pp. 336-339.
TRIBOT, P.-J., Bruxelles 58 année-lumière, CFC-éditions, 2008, pp. 89-95, 165-169.

Périodiques
Acier Stahl Steel, 7-8, 1958, pp. 293, 300-329.
«Dossier Atomium», A+, 198, février-mars 2006, pp. 24-41.
HENNEBERT, D., «L’Atomium», Maisons d’Hier et d’Aujourd’hui, 138, 2003, pp. 18-20.
WATERKEYN, A., «L’Atomium», Revue Internationale d’Éclairage, 1958, pp. 92-93, 145.

Sites internet
www.atomium.be.