Recherches et rédaction
2016-2017
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Gustave Schildknecht relie la rue Drootbeek, à l’angle de la rue de Moorslede, au boulevard Émile Bockstael. La rue de la Chanterelle y aboutit côté impair.
L’artère est partiellement établie sur l’assiette de la rue Tielemans, à l’origine un chemin sinueux baptisé rue de la Cave, qui débutait à la Neckerdael Straet, actuelle rue Drootbeek, et menait vers le nord jusqu’à la frontière avec Jette. Vers 1878, la portion entre la rue Drootbeek et le chemin de fer Bruxelles-Alost, également connue sous le nom de chemin de Meysse ou Meysse Straet, est redressée et baptisée rue Tielemans, une opération validée par l’arrêté royal du 14.05.1879. C’est vers 1904, dans le cadre de l’ouverture du boulevard Émile Bockstael, par arrêtés royaux des 18.02.1899 et 05.10.1900, que la partie sud de l’artère cède la place à la rue Schildknecht. Le nom de cette artère rend hommage à Gustave Charles Adolphe Schildknecht (1846-1925), industriel laekenois qui fut notamment co-fondateur de la Crèche Ernest Salu (voir rue de Molenbeek no38).
Entre 1907 et la Première Guerre mondiale, la rue n’est bâtie que de quelques maisons, pour la plupart de style éclectique, comme le no87 (1911), aujourd’hui privé de sa logette triangulaire. La construction reprend dans l’entre-deux-guerres, avec des immeubles de tendances éclectique, Art Déco ou moderniste, comme au no66 (architecte Frans De Keuleneer, 1938). À l’angle de la rue Drootbeek côté pair se trouvait un ensemble de logements ouvriers conçu en 1920 pour le Foyer Laekenois. Il comptait un immeuble conçu par l’architecte Jean-Baptiste Dewin, suivi de trois autres de l’architecte Adolphe Puissant. Identiques, les façades de ces derniers étaient animées de loggias latérales et d’un retrait dans l’axe. Un quatrième immeuble de Puissant complétait l’ensemble, au no113 de la rue Drootbeek (voir ce numéro). Vers 1991, les quatre immeubles de la rue Schildknecht ont été remplacés par un nouveau complexe social (architecte Marc Vanden Bossche, 1989).
Plusieurs industries se sont installées dans l’artère. Au no10-20, l’ancienne Maison Edmond Nolf, également dénommée la Charbonnière bruxelloise, présente à front de rue un bâtiment à pignon de 1912, malheureusement privé dans les années 1970 du mur de clôture qui l’accompagnait, tandis qu’à l’arrière s’étendent de vastes hangars. Au no24, un bâtiment à façade-pignon abritait à l’origine l’atelier des ferronniers d’art Delaunoit et Crickx (architecte Jo. De Villers, 1926). Quant au no28-52, il accueille à partir de 1924 la fabrique de fruits confis, marrons glacés et confitures de R. Righenzi, également commanditaire, la même année, de la maison voisine (no26, architecte Pierre Netels). En 1928, la firme, rebaptisée Corosa, fait édifier le bâtiment de gauche (no28), également par Pierre Netels. Repris par les établissements Édouard Materne, l’ensemble est transformé en 1941 par l’architecte Victor Degand. Depuis les années 1980, les nos24 et 28-52 abritent le centre communautaire flamand Nekkersdal (bureau Archiras, 1982-1989), qui s’étend jusqu’au no107a-109 boulevard Émile Bockstael (voir ce numéro). Côté impair, pointons, au no7-9, le bâtiment de l’ancienne manufacture de corsets Louis Baroen & Cie, conçu en 1927 et surhaussé en 1928 et 1937. Une grande partie de l’îlot est en outre occupée par une ancienne tréfilerie, reconvertie en logements (voir no33).
Sources
Archives
AAM/fonds Jean-Baptiste Dewin.
AAM/fonds Adolphe Puissant.
AVB/PP 3374 (vers 1900).
AVB/TP 77632 (1949); 2 à 18:
Laeken 5341 (1920); 7-9:
52017 (1927), 38751 (1928), 51061 (1937); 20: Laeken PV Reg. 136 (13.06.1912), Laeken PV Reg. 170 (06.06.1919),
53904 (1924), 37335 (1930), 53437 (1940), 83601 (1973); 22-24: 53905 (1926); 26: 53907 (1924-1925); 28-52: 51698 (1924), 37971 (1928),
37428 (1929), 38754 (1929), 37604 (1930), 55072 (1941), 82636 (1965), 94604
(1982), 95992 (1989); 66: 66752 (1938);
87: Laeken 2649 (1911).
Ouvrages
CELLULE PATRIMOINE HISTORIQUE DE LA VILLE DE BRUXELLES, Promenades bruxelloises. 3. Logement ouvrier et social à Laeken, Bruxelles, 1998, p. 12.
COSYN, A., Laeken Ancien & Moderne, Imprimerie scientifique Charles Bulens, Bruxelles, 1904, pp. 128-129, 139, 141, 144-145.
MOUTURY, S., CORDEIRO, P., HEYMANS, V., Le logement ouvrier et social à Laeken. Étude historique et architecturale débouchant sur des propositions de mesures de protection, Cellule Patrimoine historique de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, 1997, pp. 74-76.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, pp. 927-928, 1791-1792.
Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Cave (rue de la)», 1873, 1875.
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Tielemans (rue)», 1878.
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Schildknecht (rue Gustave)», 1905, 1924.
PUISSANT, A., «L’Habitation à bon marché», L’Émulation, année XLVII, no2, février 1927, p. 21.