Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireTracée au sommet d’une crête et marquant la limite nord de la Région bruxelloise, la chaussée Romaine est une très longue artère sinueuse qui débute à Koningslo et relie, sur Bruxelles, l’allée des Moutons au carrefour formé par les avenues de l’Exposition et de l’Arbre Ballon, sur le territoire de Jette. La chaussée croise de nombreuses artères sur son parcours, dont l’autoroute A12 et l’avenue Houba de Strooper. Seul le côté impair de la voirie se situe sur Bruxelles.
La chaussée Romaine trouve son origine dans l’une des plus anciennes voies de Laeken, remontant vraisemblablement à l’Antiquité. Dénommée strata regia au XIIIe siècle, elle fut également connue à partir de 1758 sous le nom de Schapenweg– qui désigne encore un tronçon de chaussée sur Jette (chemin des Moutons) et un autre sur Neder-Over-Heembeek (allée des Moutons) – puis comme chemin des Romains ou chemin de Gand à Vilvorde à partir du début du XIXe siècle ou encore chaussée Romaine, dans la seconde moitié du siècle. Cette dernière appellation fut officiellement adoptée par l’Administration communale de Laeken le 10.09.1898. La chaussée a connu plusieurs redressements et élargissements au cours de la première moitié du XXe siècle, qui ont occasionné des rectifications des limites territoriales entre les régions bruxelloise et flamande. C’est notamment le cas en vue de l’Exposition universelle de 1935 sur le plateau du Heysel et, plus précisément, pour le tronçon situé à hauteur de l’avenue des Magnolias, dont la courbe vers le nord fut redressée par arrêtés royaux des 14.07.1928 et 11.01.1934.
C’est au début de la chaussée, jusqu’à la rue Gustave Demanet, que se concentre le bâti le plus ancien. Il s’agit de maisons ouvrières pour la plupart néoclassiques, conçues aux alentours de 1900, certaines en ensemble. L’îlot compris entre les rues Paul Janson et de Wand est divisé en deux par une longue impasse baptisée Petite chaussée Romaine, qui présente le même type de bâti. À l’est de cette impasse est implantée une petite cité-jardin conçue en 1920 pour le Foyer Laekenois (voir nos337 à 359). Dans l’îlot compris entre la rue Gustave Demanet et l’avenue Mutsaard, les petites maisons ont laissé la place à deux immeubles-barres conçus pour la société Amelinckx (architecte Jacques Mignolet, 1964). Entre l’avenue Mutsaard et la chaussée de Meysse, hormis quelques habitations des années 1910 aux années 1930 (voir nos517 et 525), les terrains sont bâtis de villas conçues des années 1970 aux années 1990. Pointons, au no515, une villa dessinée en 1938 par l’architecte Guillaume De Vos, qui a été transformée à plusieurs reprises.
À l’ouest de l’autoroute A12, entre l’avenue de Madrid et la rue du Verregat, s’étend le complexe des Palais des Expositions du Heysel(voir notice). Il présente, le long de la chaussée, une construction abritant des parkings, ainsi qu’une passerelle enjambant l’artère, conçus en 1999 (bureau Philippe Samyn & Partners architects & engineers). Entre la rue du Verregat et l’avenue Houba de Strooper, est implantée la Cité du Verregat (voir notice), érigée en deux phases, de 1922 à 1926 par l’architecte Henri Derée et de 1951 à 1953 par l’architecte Jules Ghobert. Seules quelques maisons de la première phase bordent la chaussée (nos641 à 647), le reste des immeubles a été érigé lors de la seconde (os621 à 639).
À l’ouest de l’avenue Houba, la chaussée est dominée par les immeubles de la Cité Modèle (voir notice), conçue à la veille de l’Expo 58 et essentiellement érigée dans les années 1960. Quant à ses deux derniers tronçons, ils sont respectivement bâtis de maisons en enfilade et de villas à trois ou quatre façades, pour la plupart érigées des années 1950 aux années 1980. Pointons, au no713, un immeuble moderniste de 1938 (architecte Raymond Flémal) et, au no801, une villa de 1979 (architecte Pierre Meeus).
Sources
Archives
AVB/AR rues, boite 54-63,
cote 54, no6 (10.09.1898).
AVB/PP 3503 (1931).
AVB/TP 57126 (1886-1895), 76432 (1936-1958), 78668 (1913-1953),
77711 (1936-1937); 515:
52539 (1938), 93920 (1987); 713:
52542 (1938); 801: 88039
(1979); 73-73a, 75-75a avenue
Mutsaard: 85359 (1964).
Ouvrages
GUILLAUME, A., MEGANCK, M., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles. 24. Laeken,
Direction des Monuments et des Sites – Musées royaux d’Art et d’Histoire,
Bruxelles, 2012, p. 43.
MOUTURY, S., CORDEIRO, P., HEYMANS, V., Le logement ouvrier et social à Laeken.
Étude historique et architecturale débouchant sur des propositions de mesures
de protection, Cellule Patrimoine historique de la Ville de Bruxelles,
Bruxelles, 1997, pp. 57-59.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de
toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, pp. 1664-1665.
VERHAEGHE, L., 8 x Mutsaard-Laken,
Gemeenschapscentrum Heembeek-Mutsaard,
Bruxelles, 2006, pp. 14-22.