Typologie(s)
Intervenant(s)
Charles DE WAILLY – architecte – 1781
Louis MONTOYER – 1781
Antoine Joseph PAYEN – architecte – 1781
Gilles-Lambert GODECHARLE – sculpteur – 1781
Gh.-J. HENRY – architecte
Alphonse BALAT – architecte – 1890
Charles GIRAULT – architecte – 1902-1912
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Styles
Inventaire(s)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Laeken - Domaine Royal (DPC - DCE)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Paysager Un paysage est une zone, telle que perçue par l’homme, dont le caractère est le résultat de l’action et de l’interaction de facteurs naturels et/ou humains. Il s’agit d’une notion d’échelle qui est composée de divers éléments (patrimoniaux), pouvant avoir ou non une valeur intrinsèque propre, mais formant un ensemble plus vaste de valeur ajoutée, et qui est également perçue comme telle à une certaine distance. Les vastes panoramas urbains constituent le paysage par excellence, comme la vue sur la ville basse de Bruxelles depuis la place Royale, mais de tels paysages composés de différents éléments peuvent également se former à plus petite échelle.
Recherches et rédaction
id
Description
1.
Historique
Le Régime autrichien
Résidence de la dynastie belge depuis l’Indépendance du pays en 1830, le
domaine royal de Laeken est constitué à la fin du XVIIIe siècle.
À la
mort de Charles de Lorraine en 1780, l’archiduc Albert-Casimir de Saxe-Teschen
et son épouse l’archiduchesse Marie-Christine, fille de l’impératrice
Marie-Thérèse, sont nommés gouverneurs généraux des Pays-Bas autrichiens (sous le
règne de Joseph II).
À leur arrivée à Bruxelles en 1781, le couple acquiert à Laeken la
propriété de Schoonenberg (Beau Mont) où il projette la construction de sa résidence
d’été: le futur château de Schoonenberg. La campagne doit servir d’alternative
au château de Tervuren alors insalubre et au pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. commandé par Charles de
Lorraine qui est, lui, inachevé.
En attendant la construction de leur château, les gouverneurs séjournent dans
l’ancienne demeure seigneuriale de Groothof
(XVIIe siècle; démolie en 1828) qu’ils achètent en même temps
que le domaine à J.-A.deWautier, seigneur de Beren. Cette demeure se
situe à proximité du domaine de Schoonenberg, en contrebas de la route de
Grimbergen, sur la rive gauche du Molenbeek.
Le Groothof était formé de bâtiments
construits en carré autour d’une cour intérieure. Il était flanqué de trois
tourelles de forme ronde et d’une quatrième un peu plus haute et carrée. Le
tout était entouré de douves et accessible par un pont à cinq arches.
Entre 1781 et 1784, les gouverneurs généraux achètent un grand nombre de biens
contigus au Groothof par
l’intermédiaire de leur surintendant, Paul Cattineau. Ces biens étaient situés
sur le Dongelberg, le Vinckelandt et le Savel, dans les anciens prés communs de Laeken proches de la Senne
et dans le hameau de Nederleest.
La construction du château de
Schoonenberg est achevée en 1784. Il correspond à la partie principale de
l’actuel palais royal. Selon P. J. Goetghebuer (Choix des monuments, édifices et maisons les plus remarquables du
royaume des Pays-Bas, par P.J. Goetghebuer, architecte, l’un des directeurs de
la Société royale des Beaux-ArtsStyle Beaux-Arts (de 1905 à 1930 environ). Courant architectural puisant son inspiration dans les grands styles français du XVIIIe siècle. Riche et ornementé, il se caractérise souvent par des élévations en (simili-)pierre blanche et/ou brique orangée ainsi que par l’usage du fer forgé pour les garde-corps et la porte. et de la Littérature à Gand, Gand, 1827) le
parti architectural découlerait d’un projet ou croquis conçu par Albert de
Saxe-Teschen en personne.
Au XVIIIe siècle, en Europe, l’architecture réagit face aux
exagérations ornementales du baroque et adopte les styles français prônant le
retour à une application plus rigoureuse des canons classiques. Féru de ce classicisme
en vogue, l’archiduc trouve son inspiration dans le château de Mariemont où les
gouverneurs avaient coutume de se rendre pour la chasse. Ses esquisses sont
traduites en plans par l’architecte français Charles de Wailly tandis que l’exécution
proprement dite du chantier est confiée à Louis Montoyer. La première pierre
est posée le 14.12.1781 et le château achevé un an plus tard. La façade,
marquée par un portique à colonnadeRangée de colonnes et l'entablement qu'elles supportent., un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. et un dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale., s’inscrit dans la
tradition de l’architecture palladienne. L’aménagement de la décoration
intérieure, à laquelle participe notamment Antoine-Joseph Payen, est réalisée
en 1783-1784.
Le parc originel résulte de la
réunion de 55 propriétés progressivement rachetées par Paul Cantineau (entre la
chaussée de Grimbergen, la Sennette et la rue Borre), soit une superficie de
près de 70 hectares.
Pour aménager ses jardins, Albert de Saxe-Teschen fait d’abord appel à Joachim
Zinner. Puis, sur la recommandation d’Adrien-Ange de Walckiers, il s’adresse à l’architecte-paysagiste
anglais Lancelot Brown qui dessine les plans d’un jardin à l’anglaise et
transforme le Molenbeek en un bras ample et sinueux, agrémenté d’une île. Une
pelouse en pente, encadrée de bois, descend depuis le château jusqu’à la pièce
d’eau. Au-delà s’étendent des prairies. Deux
fabriques sont construites. La première, dénommée le temple de l’Amitié
(architecte Charles De Wailly), est située sur une butte artificielle (abritant
un salon et une galerie en souterrain) et composée de dix colonnes doriques
surmontées d’une friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. et d’une coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. à caissons; elle abrite une
statue du dieu Mars (Matthieu Kessels, 1827). La seconde, appelée le Pavillon
du Soleil, se situe dans l’allée latérale qui prolonge la façade du château et
consiste en un bâtiment cruciforme comportant quatre avant-corps chacun éclairé
par trois fenêtres, sous toiture à l’impériale à huit pans, coiffée d’une
balustrade.
Le parc est agrémenté au nord d’une orangerie (architecte
Guislain-Joseph Henry, 1817), de serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie. et d’une pagode chinoise
(architecte Louis Montoyer, 1786; détruite en 1803). Les sculptures sont
confiées à Gilles-Lambert Godecharle.
Le Régime français
En 1789, la révolution brabançonne chasse les Autrichiens et la République des États-Unis
de Belgique est instaurée sur le modèle des États-Unis d’Amérique (1787). À
la fin de 1790, les Autrichiens reviennent et le 15.06.1791, les archiducs font
à nouveau leur entrée à Laeken. Peu après, la France déclare la guerre à
l’Autriche.
Le 06.11.1792, les troupes autrichiennes sont défaites au cours de la bataille
de Jemappes et en 1794, les Pays-Bas autrichiens passent sous régime français. Le domaine
de Laeken est alors partiellement mis sous séquestre et le château laissé à
l’abandon.
En 1802, le traité de Lunéville, qui met fin aux hostilités entre la France et
l’Autriche, prévoit l’aliénation du domaine qui est divisé en plusieurs lots
mis en vente publique en 1803. Le château et son parc sont acquis par
Jean-Baptiste Terrade avec pour but la revente des matériaux. Mais en 1804, Napoléon
Bonaparte donne ordre au département de la Dyle de racheter le domaine. Il
confie la restauration du château à l’architecte de la ville de Bruxelles Ghislain-Joseph
Henry, alors nommé architecte du palais impérial de Laeken, sous la supervision
de l’intendant général et, à Paris, des architectes Charles Percier et Pierre
Fontaine. L’empereur séjourne à plusieurs reprises dans le château avant de
l’offrir, en 1812, à sa première
épouse Joséphine
de Beauharnais, en compensation de l’Élysée qu’elle occupe
alors et qu’il souhaite récupérer. Bien qu’elle imagine des plans pour
l’embellissement du domaine, Joséphine n’y séjournera jamais.
Le Régime hollandais
Après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1815, le Congrès de Vienne
décide d’intégrer l’actuelle Belgique au Royaume des Pays-Bas. Le domaine de Schoonenberg
devient alors la résidence du roi Guillaume Ier d’Orange Nassau. Il couvre
à cette époque une superficie de 59 hectares.
Le roi entreprend la réfection approfondie du château abandonné depuis
plusieurs années. Il commande également à l’architecte Ghislain-Joseph Henry –
qui avait déjà travaillé pour Napoléon – la construction, au nord-est de la
façade principale, d’une nouvelle orangerie prolongée par un théâtre de style néoclassique
(englobé ultérieurement dans l’aile gauche construite par l’architecte Ch.
Girault au début du XXe siècle).
En 1828, Guillaume Ier fait démolir l’ancien manoir de Groothof. Sous son règne, la propriété reprend
peu à peu sa taille initiale. Ainsi, en 1825, le roi achète au-delà du
Molenbeek, les campagnes Piers comportant de nombreux étangs.
Indépendance de la Belgique
En 1830, la Révolution belge met fin à la domination hollandaise et la Belgique
acquiert son indépendance. Le domaine devient propriété de l’État
belge et résidence des souverains. Léopold Ier, premier roi des
Belges, prend possession du domaine le 19.07.1831 et l’agrandit d’une dizaine
d’hectares en achetant notamment les terrains formant la pointe de l’ancien
triangle en direction du Gros Tilleul.
C’est sur ce terrain que se dressent aujourd’hui la Tour Japonaise et le
Pavillon chinois. Le roi conserve l’aménagement du palais tel qu’il avait été
conçu par Napoléon.
En 1865, Léopold Ier meurt. Lors de l’accession au trône de Léopold
II en 1865, la superficie du domaine royal est de 80 hectares. Outre le château
il regroupe des communs, la caserne des Grenadiers construite en 1850 par
Léopold Ier (démolie), trois étangs, une orangerie et quatre serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie..
Sous son règne le domaine de Laeken subit deux grandes phases de travaux et
d’extension: la première allant de 1875 à 1893, au cours de laquelle un
vaste complexe de serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie. (1874-1905) est construit dans le parc d’après les
plans de l’architecte Alphonse Balat (voir la notice SerresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie. royales de Laeken);
la seconde s’étalant entre 1902 et 1912, durant laquelle l’architecte parisien
Charles Girault agrandit Schoonenberg pour en faire le palais royal actuel.
La construction des serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie. est mise en œuvre par l’architecte de la cour
Alphonse Balat et s’inscrit dans le
cadre d’un objectif particulier, celui de faire de l’ancien château de
Schoonenberg un «Palais de la
Nation», soit un lieu digne d’accueillir les hôtes de marque
lors de congrès, fêtes et réceptions publiques et officielles.
En 1889, Léopold II confie la transformation du parc à son conseiller en
jardin Elie Laîné. La superficie du domaine atteint alors 186 hectares.
Le 01.01.1890, un incendie
éclate dans l’aile gauche du château, ravageant les appartements de la reine. Alphonse
Balat se charge de la restauration du palais, assisté de l’architecte
principal des bâtiments civils de l’État Joseph Joachim Benoît. Il reconstruit
la coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. du salon à l’italienne, remplaçant la structure en bois d’origine
par une structure métallique, et agrandit l’escalier d’honneur. Les
appartements royaux du premier étage sont également modernisés (poutres en bois
remplacées par du métal). Le roi fait en outre édifier deux petits pavillons
octogonaux reliés au corps de logis principal par des galeries vitrées.
Une fois la restauration du palais achevée, Léopold II poursuit les travaux en
faisant construire de nouvelles extensions confiées à l’architecte
Charles Girault sur les conseils de Honoré Daumet qui a reconstruit le château
de Chantilly près de Paris, et dont le roi souhaite s’inspirer. L’architecte
présente ses plans en février 1902, juste après l’adoption par le Parlement de
la loi d’acceptation de la Donation royale qui consacre le legs à la Belgique
d’une partie importante du patrimoine immobilier du roi. Le statut de la
propriété sur laquelle devaient être érigées les extensions du château en
dépendait en effet.
Ch. Girault dessine deux nouvelles ailes monumentales, de part et d’autre du
corps de logis existant, l’ensemble formant ainsi un U.
L’aile droite (côté est) est réservée au «logis du Roi», prolongée
par une longue galerie sur laquelle s’ouvraient en hors-d’œuvre une chapelle
ainsi que des dépendances (écuries, remises, manège, garages, etc.).
La construction de cette aile implique la démolition des communs et de la
caserne des Grenadiers. On trouve un nouvel
emplacement pour cette dernière, le long de la drève Sainte-Anne, juste en
bordure du Domaine royal (voir Drève Sainte-Anne n°86-90).
L’aile gauche (côté ouest, orientée vers les
serres) est réservée au «logis des étrangers» et est notamment
composée de salles de réception, d’un foyer pour le théâtre construit par
Guillaume Ier ainsi que d’une longue galerie donnant accès à une
petite gare souterraine, au pied
de l’escalier d’honneur. Cette halte
devait permettre de rejoindre les grandes lignes de chemin de fer belges et
ainsi répondre à l’usage public
que le roi souhaitait donner aux nouvelles extensions du château.
Les travaux débutent en 1902. À cette même période, Léopold II commande la
construction de la Tour japonaise et du PavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. chinois à l’architecte parisien Alexandre Marcel que le roi avait rencontré à Paris en 1900
dans le cadre de l’Exposition universelle (voir la notice La Tour
japonaise et le PavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. chinois).
Interrompu en 1906, le chantier du château reprend en mars 1909 pour être
à nouveau arrêté à la mort de Léopold II, en décembre de la même année. Seul le gros œuvre des ailes de gauche et de droite du Palais est terminé.
Son
successeur Albert Ier demande des adaptations au chantier en
abandonnant la liaison ferroviaire et le percement des galeries souterraines
entre les serresBâtiment indépendant, à parois translucides, où l’on abrite les plantes l’hiver et cultive des végétaux sensibles au froid. Contrairement au jardin d’hiver, la serre ne constitue pas une pièce de vie. de Balat et le château. La galerie d’honneur et le grand
escalier seront achevés par l’architecte Octave Flanneau (1913-1935). Par la
suite, le château ne connaîtra plus de transformation majeure.
2. Description sommaire
Extérieur
Palais de style palladien (néoclassique). En plan, quadrilatère d’environ
90 mètres de long. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. composée d’un soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue., un rez-de-chaussée
surélevé, un entresol et un premier étage sommé d’un entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. et d’une
balustrade. Ailes en retour d’équerre comprenant un étage-attique et un
garde-corps. ParementRevêtement de la face extérieure d’un mur. en pierre blanche.
Façades avant et arrière totalisant chacune dix-neuf travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et articulées par
trois avant-corps de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. chacun. Alternance de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires
et à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. cintré. Horizontalisme souligné par des moulures en pierre bleue et
des tablesPetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. affleurées oblongues au-dessus des fenêtres du bel étage. Toiture
plate.
Côté avenue, avant-corps principal marqué par un portique de quatre colossales colonnes
ioniques supportant un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. dont le tympanEspace, décoré ou non, circonscrit par un fronton ou un arc de décharge. est orné d’un bas-relief consacré
à une allégorie du Temps (Le Temps
gouvernant les heures, les jours1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. et les saisons; sculpteur
Gilles-Lambert Godecharle). FrontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. sommé de statues Minerve au centre, le
Commerce à gauche et l’Industrie à droite).
Portique accessible par deux rampes incurvées en pente douce, dont les
balustrades sont ornées de sphinx à tête de femme du sculpteur Godefroid
Devreese (les originaux de G.-L. Godecharle ont disparu sous le Régime
français).
Aux deux extrémités de la façade, ailes en retour d’équerre rythmées par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. colossaux à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. ionique,
la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale précédée d’un perronEmmarchement extérieur devançant la porte d’entrée d’un bâtiment..
Côté jardin, façade adoptant une composition similaire à celle côté avenue,
l’avant-corps central étant par contre formé par une rotonde (salon à
l’italienne) de cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous un dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. plat d’inspiration baroque, précédé
d’un escalier au tracé convexe. Ailes en
retour d’équerre et rotonde rythmées
par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. colossaux à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. ionique.
Intérieur
Grands appartements. Côté façade principale, à hauteur du portique (péristyle ionique), grand vestibule orné d’une statue de la Victoire (sculpteur G.-L. Godecharle) servant de dégagement à l’escalier monumental menant à l’étage (sur la droite) et au salon à l’italienne (côté jardin).
Dans la rotonde, grand salon circulaire (traité à la manière d’un temple romain) bordé de douze colonnes corinthiennes et ajouré d’autant de portes et de fenêtres. Sol couvert d’un pavement en spirales fait de marbres de couleurs différentes, orné en son centre d’une étoile à 24 branches figurant les 24 heures du jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants.. Colonnes supportant une coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. disposant, à la base, douze lunettes inclinées et munie d’une ouverture centrale (oculus). Colonnes supportant la coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. ornée d’arabesques en candélabres (groupes de trois) et dont les nervures sont ornées de caissons garnis de rosaces. Décor évoquant les Quatre Éléments du sculpteur G.-L. Godecharle, sur une idée de l’architecte-décorateur français Gilles-Paul Cauvet; à hauteur de l’entablement, bas-reliefs évoquant les signes du zodiaque.
De part et d’autre de cette salle s’ouvrent du côté de l’aile sud une salle à manger de style Louis XVILe style néo-Louis XVI se développe à partir de 1910 environ. Il reprend des éléments typiques du néoclassicisme contemporain du règne de Louis XVI : noeud de ruban, médaillons ovales, lauriers, faisceau de licteurs, etc. gardant en grande partie son décor de stucLe stuc est un enduit à base de chaux ou de plâtre et de colle, soit poli et imitant le marbre, soit mat, sculpté et mouluré. du XVIIIe siècle (cheminées, miroirs, murs ornés de stucs à motifs végétaux, peintures et sculptures) et de l’autre côté la Salle du Trône.
Les dessus-de-porte dans ces pièces sont ornés de bas-reliefs également de G.-L. Godecharle (scènes mythologiques dans la salle à manger).
Sources
Ouvrages
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Royale de Belgique (Classe des Beaux-Arts),Bruxelles, 1956, pp. 35-38.
COSUYN, A., Laeken ancien et moderne, Imprimerie scientifique Charles
Bulens, Bruxelles, 1904.
DEMEY, Th., Le
domaine royal de Laeken, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale,
Bruxelles, 2004 (coll. Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 37).
DEMEY, Th., Léopold II (1865-1909), La marque royale sur
Bruxelles, Badeaux, Bruxelles,2009, pp. 410-438.
DHONDT, L., HUBERT,
J.-C., VACHAUDEZ, Ch., et al., Architecture du XVIIIe en Belgique. Baroque tardif – rococo
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EMERSON, B., Léopold II, Éditions J.-M.
Collet, Bruxelles, 1980.
GUILLAUME, A., MEGANCK,
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Région de Bruxelles: 24 Bruxelles – Laeken, Région de Bruxelles-Capitale,
Bruxelles, 2012.
LOMBAERDE, P., Léopold II roi-bâtisseur, Pandora Snoeck-Ducaju & zoon, Gand,
1995, pp. 41-52.
RANIERI, L., Léopold
II urbaniste, éd. Hayez, Bruxelles, 1970.
VAN YPERSELE DE STRIHOU, A., P., Laeken,
résidence impériale et royale, Arcades, Bruxelles, 1970.
VAN YPERSELE DE STRIHOU, A., P., Laeken.
Un château de l’Europe des Lumières, Éditions Duculot, Louvain-la-Neuve, 1991.
Périodiques
COSYN, A., «Les origines du domaine royal de Schoonenberg à Laeken-Bruxelles», Annales de la Société royale d’Archéologie de Bruxelles, 32, 1926, pp. 109-181.