Typologie(s)

établissement scolaire

Intervenant(s)

J. M. MORANTarchitecte1958

WEBERdécorateur1963

GUÉRINcéramiste1963

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

modernisme d'après-guerre

Inventaire(s)

  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Extension Est (Apeb - 2006-2009)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2006-2008

id

Urban : 18137
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Description

Occupant une large part de l'îlot compris entre les rues des Éburons, de Gravelines et John Waterloo Wilson, les écoles communales primaire (sise au no 46) et maternelle (sise au no 50) sont construites selon les plans de l'architecte J. M. Morant, approuvés en 1958 par le Conseil communal. Elles remplacent un complexe plus ancien, de style néoclassique.

Historique

Ce complexe comprenait, séparés par un mur de clôture, le jardin d'enfants no 6, au no 48, ainsi que l'école communale primaire no 9, au no 50 – soit l'inverse de la situation actuelle. Construite suivant des plans dessinés en 1864 par l'architecte J. Segers, l'école primaire ouvre ses portes le 4 novembre 1867. Le terrain choisi, acheté par la Ville de Bruxelles à l'Administration des Hospices et Secours, est alors situé en plein champs, le long de ce qui était alors encore la rue du Caillou. Avant d'accueillir les enfants des bourgeois du futur quartier Nord-Est, l'école était destinée à scolariser ceux des ouvriers du quartier Granvelle, jusqu'alors contraints de parcourir une longue distance pour se rendre aux écoles du centre-ville, rue Terarken, ou de Schaerbeek.

Rue des Éburons 50, façade principale de la première école, avant la démolition de celle-ci (Collection École primaire des Éburons).

De plan rectangulaire, l'école primaire était précédée d'une cour fermée par une grille, qui rachetait la forte dénivellation entre le terrain et la rue. Le jardin d'enfants, qui y est adjoint par la suite, était lui aussi une construction de plan rectangulaire, entourée d'une cour.

Rue des Éburons 46 et 50, plan d’implantation du premier complexe scolaire, plan cadastral, AVB/TP 92375 (1965).

L'ensemble scolaire fit l'objet de divers agrandissements et modifications entre 1895 et 1908. La maison portant le no 46 y fut annexée en 1895. Des classes supplémentaires furent conçues vers l'angle des rues de Gravelines et John Waterloo Wilson, une première fois en 1902, par l'architecte Charles Apel, et une seconde fois en 1904. Dès le milieu des années 1890, l'idée est lancée de construire une nouvelle école pour désengorger la première. Elle ouvrira ses portes en 1907 (voir no 21 rue Véronèse).

Envisagée dès 1954, la construction de la nouvelle école de la rue des Éburons ne débute qu'en 1961 pour se terminer en mars 1964. Elle se déroule en deux phases. La première permet d'ouvrir l'école pour la rentrée scolaire de septembre 1962.

Description

Le complexe se compose de différentes ailes qui, selon la dénivellation du terrain, s'élèvent sur un à quatre niveaux.

Rue des Éburons 46 et 50, vue aérienne du complexe (Bruxelles UrbIS ® © – Distribution : CIRB 20 avenue des Arts, 1000 Bruxelles, photo 2009).

Au no 46, l'école primaire présente, à front de la rue des Éburons, un volume cubique (A) de quatre niveaux, percé de l'entrée, suivi d'une longue aile (B) d'un seul niveau. Le volume d'entrée est prolongé, en intérieur d'îlot, par une aile (C) de deux niveaux sous toit-terrasse. Celle aile est elle-même reliée, par une rotonde, à une autre, de quatre niveaux, occupant l'angle de la rue de Gravelines (D). Ces différents volumes ménagent une vaste cour.

Au no 50, l'école maternelle se compose de deux ailes raccordées à angle obtus. La plus courte (E), de deux niveaux, perpendiculaire et en léger retrait par rapport à la rue des Éburons, abrite l'entrée. La plus longue (F), de deux à trois niveaux, longe la rue John Waterloo Wilson, où elle est percée de deux entrées secondaires. Cette aile est reliée au bloc primaire D. Dans l'angle des deux ailes prend place une rotonde d'un niveau sous terrasse. La cour des maternelles est délimitée par un préau en équerre (G) sous forme de galerie ouverte à piliersSupport vertical de plan carré. métalliques. Son mur côté rue est largement ajouré de verre imprimé, tandis que le mur donnant sur la cour des primaires est constitué de briques de verre. De ce côté, pour racheter le dénivelé, le préau se dresse sur des pilotis formant un préau sous-jacent.

Rue des Éburons 46 et 50, vue de la cour des primaires et de l’école maternelle, depuis le toit-terrasse de l’aile C (photo 2007).

Les façades du complexe devaient à l'origine être recouvertes, suivant une technique alors récente, de panneaux préfabriqués de plaquettes émaillées. En 1961, les exemples récemment réalisés dans le pays ne se révélant pas satisfaisants d'un point de vue esthétique, l'architecte opta pour de traditionnelles briquettesLes briquettes sont des plaques de terre cuite, de faible épaisseur, imitant des briques, appliquées sur une façade pré-existante. Elles ne sont pas, en principe, utilisées pour des constructions neuves, mais plutôt pour des rénovations qui visent à donner l’aspect d’une maçonnerie de briques de parement à une façade existante., de couleur blanche. Les soubassementsPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. sont, eux, parés de pierre rose à parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. rustique. Les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement., étroites et verticales ou disposées en bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade., sont garnies de châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. métalliques à fines divisions, placées à fleur de parementRevêtement de la face extérieure d’un mur.. Des briques de verre sont abondamment utilisées, en de vastes pans. La rotonde reliant ailes B et C en est presque entièrement ajourée ainsi que le mur bordant, vers les habitations de l'îlot, la terrasse surmontant l'aile C. Les entrées sont couvertes d'un ample auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. galbé en béton bouchardé.

Rue John Waterloo Wilson, détail de la composition en <a href='/fr/glossary/101' class='info'>grès<span>Terre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice.</span></a> Guérin (photo 2007).

Vers la rue John Waterloo Wilson, l'aile D est agrémentée d'une imposante composition décorative en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice. grand feu, réalisée par la firme Guérin de Bouffioulx, selon un projet de la décoratrice Weber, approuvé en 1963. L'œuvre figure « une farandole d'enfants montant vers un soleil et représentant la marche vers la vie ou la marche vers la lumière ».

Sources

Archives
AVB/TP 33091-33096 (1866-1884), 33114 (1895), 5871-5877 (1902), 5303 (1904), 391 (1904-1906), 392 (1906-1907), 3961 (1908), 77745 (1957-1963).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1864, t. I, p. 295, pp. 442-443, 469-475 ; 1867, t. II, p. 298 ; 1900, t. II, p. 874 ; 1902, t. II, p. 298.

Ouvrages
BERCKMANS, C., BERNARD, P., Bruxelles '50 '60. Architecture moderne au temps de l'Expo 58, Aparté, Bruxelles, 2007, p. 163.