Recherches et rédaction

2019

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Heyvaert relie le quai de l’Industrie, à hauteur de la place du Triangle, à la rue Ropsy Chaudron. Elle croise sur son parcours les rues de Gosselies et des Mégissiers, la rue de Liverpool puis les rues du Bateau et du Compas. L’artère se situe à cheval sur les communes de Molenbeek-Saint-Jean et d’Anderlecht. Les nos 54 à 108, 146b à 160, ainsi que 207-209 à 221 se situent sur le territoire de cette dernière. La frontière communale suit à cet endroit l’ancien lit, irrégulier, de la Petite Senne.

Baptisée en l’honneur d’un gouverneur de la province de Brabant, la rue est ouverte avant 1858 jusqu’à la rue de Liverpool. Sa prolongation vers l’ouest est envisagée dès 1866 sur le Plan d’ensemble pour l’extension et l’embellissement de l’Agglomération bruxelloise dressé par l’inspecteur-voyer Victor Besme, qui projette la création d’une gare de transbordement en bordure du canal, dans l’axe de la rue. En 1877, l’architecte Jean Rosschaert projette à ce même endroit un bassin pour bains publics entouré d’un nouveau quartier, dont la rue Heyvaert prolongée constituerait un des axes. Le projet est toutefois abandonné au profit de l’établissement dans la zone d’un complexe d’abattoirs. En 1877, le Conseil communal d’Anderlecht concède à la future Société Anonyme des Abattoirs et Marchés publics d’Anderlecht-Cureghem un terrain pour l’établissement du complexe en échange de la prolongation de deux artères, validée par l’arrêté royal du 22.05.1888 : la rue d’Allemagne au-delà de la chaussée de Mons (future rue Ropsy Chaudron) et la rue Heyvaert. Ce n’est que vers 1900 que cette dernière est effectivement prolongée, aboutissant dans l’axe de l’entrée des abattoirs, inaugurés en 1890.

Les deux premiers tronçons de la rue se bâtissent à partir de la seconde moitié des années 1860 de maisons de style néoclassique pour la plupart. Quant aux deux derniers tronçons, il se construisent essentiellement dans les années 1900 et 1910, de maisons de rapport de style éclectique. Parmi elles, citons les nos152 (1906), 154 (1903) et 215 (architecte Aug. De Roij, 1907), ce dernier agrémenté de sgraffites. Les nos211 (architecte Alex Hollanders) et 213 (architecte Victor Degand) remontent, quant à eux, respectivement à 1925 et 1923. L’artère, qui comptait de nombreux cafés, cabarets et boutiques, constitue aujourd’hui le cœur du «quartier des voitures», spécialisé dans le commerce des véhicules d’occasion. Depuis l’origine, divers ateliers et fabriques se sont également établis des deux côtés de la rue, respectivement bordés par le canal de Charleroi et la Petite Senne. Le bâti a été largement modifié au cours du temps, principalement aux rez-de-chaussée, ce qui donne à l’artère un caractère hétéroclite.

Sources

Archives
ACA/Urb. Registre des rues.
ACA/Urb. 152: 11059 (30.10.1906); 154: 9230 (20.01.1903); 211: 18804 (1925); 213: 16878 (1923); 215: 11480 (20.09.1907).

Ouvrages
VAN AUDENHOVE, J., Les rues d’Anderlecht, Commémoration du vingtième anniversaire de la fondation d’Anderlechtensia, C.A.F.H.A, 1995, p. 133.

Périodiques
Almanachs du Commerce et de l’Industrie, «Heyvaert (rue)», 1900, 1901.

Cartes / plans
HUVENNE, J., Carte topographique et hypsométrique de Bruxelles et ses environs, vers 1858.
BESME, V., Plan d’ensemble pour l’extension et l’embellissement de l’Agglomération bruxelloise,1866.
ROSSCHAERT, J., Projet d’un nouveau quartier à Cureghem avec bassin pour bains publics, 01.05.1877.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1893.