Rue Eloy

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Eloy relie le carrefour formé par les rues Bara et de l’Instruction au rond-point articulant les rues des Goujons, Émile Carpentier et des Vétérinaires. Elle croise sur son parcours le boulevard de la Révision, avec lequel elle dessine un vaste pan coupé, les rues Pasteur, Auguste Gevaert, Georges Moreau, de l’École Moderne et Joseph Dujardin.

Large de dix-huit mètres, l’artère a été créée dans le cadre du Plan de l’extension du Quartier de Cureghem, concernant le quartier de l’École de Médecine vétérinaire, dressé par l’inspecteur-voyer Victor Besme en 1890 et validé par l’arrêté royal du 01.07.1891. Elle fut baptisée le 08.09.1894 en référence à une famille de propriétaires terriens, et sans doute plus spécifiquement à Jacques Eloy, directeur d’une filature de coton implantée rue des Goujons, sur la rive sud de la branche intermédiaire de la Senne, et qui subsista jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale.

La rue se bâtit essentiellement entre 1895 et 1905, d’habitations de style néoclassique ou éclectique, maisons bourgeoises ou immeubles de rapport souvent à rez-de-chaussée commercial. Du premier style, citons les n^os 63 (architecte Joseph Mertens, 1902), 65 (sans doute du même auteur) et 67 (1901). De style éclectique, pointons les n^os 45, 52 (architecte Eugène Froidebise, 1898) ou encore 82 (architecte L. Depuits, 1909). Nombre d’habitations ont été conçues par groupes, comme les n^os 35 et 37, dessinés dès 1894 par un même auteur pour des propriétaires différents, le n^o 29, conçu en 1895 avec le n^o 31, le n^o 59 (1901), en ensemble avec une maison implantée au n^o 82 rue Gevaert ou encore le n^o 42, conçu en 1895 en même temps que les n^os 38, 40 et 44 (transformés), pour deux propriétaires différents et à l’origine identiques un sur deux. Certains immeubles s’accompagnent de bâtiments en intérieur d’îlot, comme le n^o 19, une maison conçue en 1902 pour un camionneur-voiturier avec écuries arrière et cour d’accès au n^o 17, par l’architecte Eugène Froidebise. Prolifique dans le quartier, ce dernier est également l’auteur d’un ensemble de sept maisons dans la rue, érigées pour son propre compte (voir n^os 18 à 26). À noter que le pan coupé avec le boulevard de la Révision, où se dresse aujourd’hui un imposant immeuble de bureaux et à appartements (n^o 24 du boulevard), était jadis occupé par une brasserie à auvent sur colonnettes.

Outre des habitations, la rue compte une école primaire communale à son extrémité (voir n^o 114), inaugurée en 1909, ainsi qu’une école et une église dépendant de la paroisse Saint-François-Xavier, créée en 1906. Érigée à partir de 1908, l’École de la Providence (voir n^os 74 à 80) accueillit une chapelle provisoire. Inaugurée en 1915, l’église Saint-François-Xavier (voir n^o 75) fut implantée entre les rues de l’École Moderne et Joseph Dujardin, créées dans le cadre du projet.

Dans le premier îlot côté pair, compris entre le boulevard de la Révision et les rues des Vétérinaires et Bara, la Société nationale des Chemins de Fer vicinaux implanta dès 1891 une gare de transbordement et un dépôt pour le chemin de fer vicinal Bruxelles-Enghien. La ligne reliait Bruxelles au lieu-dit la Petite Espinette, à Uccle. Outre l’entrée principale au n^o 34 de la rue Eloy, le complexe possédait un accès secondaire au milieu du second tronçon du boulevard de la Révision. Rasé dans les années 2000, il a cédé la place au clos Mudra, bordé d’immeubles à appartements et d’un vaste hôtel.