Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireL’avenue Wielemans Ceuppens suit un tracé rectiligne et pentu situé dans le prolongement de l’avenue du Pont de Luttre et reliant l’avenue VanVolxem à la place de Rochefort ou au parc de Forest. Elle est aménagée comme une double chaussée, séparée par un terre-plein où se dresse une rangée d’arbres. L’avenue traverse la rue des Alliés, la rue Pierre Decoster, la rue Berthelot, la rue de Fierlant et la rue du Croissant. La rue Edison y débouche.
L’avenue fait partie du Ring de Bruxelles repris dans le Plan d’ensemble pour l’extension et l’embellissement de l’Agglomération bruxelloise par Victor Besme en 1866. Elle se poursuit au nord-ouest vers la rue du Charroi et l’avenue du Pont de Luttre, et à l’est vers l’avenue Reine Marie-Henriette, l’avenue Besme et l’avenue Albert.
L’avenue Wielemans Ceuppens est tracée dans le cadre du projet du Parc du Midi et le quartier à Villas signé Victor Besme en 1875 et ratifié par l’arrêté royal du 15.03.1876. Le projet prévoit la construction d'un nouveau quartier comprenant le parc public de Saint-Gilles – Forest, les rues avoisinantes et la connexion à la gare du Midi. En même temps que l’avenue Wielemans Ceuppens sont créées toutes les rues du quartier délimité par le boulevard Guillaume Van Haelen, la rue du Canada et la partie sud de la rue de Mérode.
Ce n'est cependant que vers 1900 que les travaux de terrassement, les trottoirs, le pavage et le terre-plein à rangée d’arbres de la prestigieuse avenue sont réalisés. Les travaux sont en partie financés par l’entreprise Wielemans Ceuppens et la Société Civile Immobilière de Forest (aussi connue sous le nom de Compagnie Van Volxem). Depuis 1912, l’une des premières lignes de tram de la commune traverse l’avenue Wielemans Ceuppens, renforçant la fonction commerciale de l’avenue.
L’avenue reçoit son nom au conseil communal du 06.02.1903 et renvoie à la brasserie Wielemans Ceuppens installée depuis 1879 à l’angle de l’avenue VanVolxem et de l’avenue du Pont de Luttre.
L’avenue est principalement construite entre 1900 et la Première Guerre mondiale avec des immeubles de rapport de style éclectique. La majorité des façades sont en briques polychromes et sont rehaussées de bandeaux, d’arcs de décharge et d’autres éléments de décoration. Quelques exemples se dressent aux nos47 (1910, architecte A. Andrieu), 68 (1911), 69 (1912, architecte E. Tondeur) et 115 (1914, architecte Robert Lemaire). D’autres immeubles de rapport sont construits en simili-pierre, comme celui au no99 (1913, architecte Léon Muller), ou présentent un premier niveau en pierre bleue, comme ceux aux nos 46 (1913) et 120 (1909, architecte Edouard Huens). Un grand nombre de rez-de-chaussée sont aménagés en magasins. C’est par exemple le cas des nos32-34 (1908), 95 (date de construction inconnue), 117-119 (1913, architecte Léon David) et 125 (1910, architecte Borgers). Citons aussi l’architecte de quartier Jules Munster, à l’origine de quelques remarquables immeubles de rapport (voir nos 86 et 89-91-93).
Pendant l’entre-deux-guerres, on construit sur les terrains restés libres – principalement au bout de l’avenue – des immeubles à appartements souvent équipés de magasins et qui comptent un ou deux étages de plus que les bâtiments de la période de construction précédente. Citons ainsi l’enfilade de style éclectique aux nos 180-182 à 194 bâtie entre 1923 en 1928 par l’architecte Robert Lemaire, à l’exception du no194 par l’architecte A. Sauvage (voir ce numéro). Des exemples d’immeubles à appartements de style moderniste se trouvent aux nos150-152-154 (architectes A. Foidart et P. Van Eyck, 1939).
Deux ensembles industriels à vastes ateliers dans les parcelles arrière sont construits dans les années1920. Il s’agit de l’ancienne usine de néons au no35-35a-35b construite en 1925 (voir ce numéro) et du bâtiment monumental avec ancien laboratoire de produits pharmaceutiques au no39-45 construit en 1955 par l’architecte J.B. Tilman.
Sources
Archives
ACF/TP45, AR du 08.02.1912 et dossier 49, AR du 06.05.1899.
AC/Urb. 32-34: 4510 (1908); 39-45: 5966 (1912), 5992 (1912), 9508 (1927), 19382 (1969); 46: 6171 (1913), 6419 (1914), 25880 (2016); 47: 5198 (1910), 5477 (1911), 13751 (1938) 68: 5729 (1911), 17082 (1957), 25846 (2015); 69 5969 (1912), 95: 6326 (1913), 17570 (1959); 99: 6305 (1913), 6396 (1913), 24586 (2009); 115: 6537 (1914), 7273 (1923), 22456 (1999); 117-119: 6253 (1913), 23257 (2005); 120: 4834 (1909); 125: 5130 (1910), 22341 (1999); 150-152-154: 13914 (1939).
Ouvrages
CULOT, M. (dir.), Forest. Inventaire visuel de l’architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980-1982, fiche72.
VANLIL, A., Wegwijs te Vorst, A. Van Lil, Bruxelles, 1981, p. 88.
VERNIERS, L., Histoire de Forest-lez-Bruxelles, A. De Boeck, Bruxelles, 1949, pp. 183-184, 209-210, 249, 300.
VOKAER, J.P., Par les rues de Forest. Étude sur la toponymie locale, Bruxelles, 1954, pp.68, 72.