Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette petite rue rectiligne relie la rue de Liège à la chaussée de Bruxelles en longeant l’une des façades latérales de la maison communale. Elle est reliée à la rue de Barcelone via la rue de l’Ancienne Cure.

L’artère fait initialement partie des rues décrétées par l’arrêté royal du 12.06.1877 qui fixe le plan général d’alignement du quartier du Dries, établi par le Constructeur des ponts et chaussées J. Poncelet. Elle résulte du redressement d’un ancien chemin dont on identifie le tracé sur la carte figurative de l’abbaye de Forest et ses propriétés, dressée en 1790 par le géomètre Everaert (AGR, Cartes et plans inventaire manuscrit, 7912). La carte montre également la présence aux abords de ce chemin de l’ancien presbytère de l’église Saint-Denis (voir chaussée de Bruxelles 26) désigné sous le nom de Pastoreel Huÿs (1731), dont le jardin s’étendait jusqu’à la rue de Barcelone. C’est ce presbytère, démoli en 1934 pour permettre la construction de l’actuelle maison communale (voir chaussée de Bruxelles 59), qui inspira son nom à la rue (rue du Curé depuis 1827).

Le haut de la rue du Curé était également connu anciennement sous le nom de Eysbak (ou Fontaine Denis), bak (une déformation du mot beek ou ruisseau) signifiant bac, auge ou fontaine. Le Eysbak rassemblait les eaux d’un ruisselet en provenance du versant du côteau derrière la maison communale (avenue de Monte Carlo). Les eaux du Eysbak coulèrent à ciel ouvert jusqu’en 1873 (VOKAER, J.-P., p. 105).

L’alignement de la rue du Curé est rectifié selon l’arrêté royal du 10.02.1923, lui-même modifié ensuite en vertu du Projet de modification des alignements des voies publiques autour du nouvel hôtel communal fixé par arrêté royal le 15.05.1939. Ce dernier arrêté prévoit en outre, pour cause d’utilité publique, l’expropriation de l’ensemble du bâti existant. Finalement démoli au cours des années 1990, en même temps que celui de la rue de Liège, ce bâti principalement daté de la seconde moitié du XIXe siècle était composé de petites maisons et de fermes typiques de la physionomie anciennement rurale du centre de Forest, comme on en rencontre encore aux abords de la rue du Dries ou de la rue de l’Eau, bien que généralement modifié.

Au n°30 se dresse l’une des façades du commissariat de police, construit en 1971 par les architectes Van Antwerpen et Vermeulen dans le cadre d’un projet de rénovation général du quartier prévu au plan d’aménagement approuvé par arrêté royal du 09.07.1968, à l’emplacement d’un important espace non bâti laissé par la construction de la maison communale en 1934-1939, entre la façade arrière de celle-ci (rue de l’ancienne Cure) et la rue de Liège.

Sources

Archives
ACF/Urb. Fonds non classé (arrêté royal du 15.05.1939).
ACF/Urb. 30: 19406 (1969).


Ouvrages
DE PANGE, I., Au cœur de Forest, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2008 (coll. Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 47).
DUBREUCQ, J., Forest en cartes postales anciennes. Vorst in oude prentkaarten, Zaltbommel, 1981, fig. 54.
FRANCIS, J., La chanson des rues de Forest, éditeur?, Bruxelles, 1976, p. 47.
HENNAUT, E. (dir.), Hôtel communal de Forest rue du Curé 2, étude historique préalable à la restauration. Phase I avant-projet, AAM, mars 2006 (étude inédite), pp. 4-5.
HUSTACHE, A., Forest, CFC-Éditions, Bruxelles, 2001 (coll. Guides des communes de la Région bruxelloise).
VERNIERS, L., Histoire de Forest Lez Bruxelles, A. De Boeck, Bruxelles, 1949, pp. 14, 29, 32.
VOKAER, J.-P., Par les rues de Forest. Étude sur la toponymie locale, Bruxelles, 1944.