Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Léon Theodor relie les deux plus grandes places de la commune de Jette: la place Reine Astrid et la place Cardinal Mercier. Elle se situe dans le prolongement de la chaussée de Jette et plusieurs rues, dont la chaussée de Wemmel et la rue Jules Lahaye, y débouchent ou y prennent naissance. Le parc communal Paul Garcet se trouve au bout de la rue, côté pair.
La rue tire ses origines d’un chemin de campagne du XVe siècle. Comme l’historique chaussée de Wemmel, il établit une liaison nord-sud entre Bruxelles et Wemmel via le hameau du Miroir et le centre historique du village de Jette. Au début de la rue, à hauteur des actuels nos15 à 27a, se trouvait la Hof ter Ouderheyden, datant du XVe siècle ou même plus tôt et aujourd’hui disparue, l’une des grandes fermes de l’abbaye de Dieleghem: elle comprenait une ferme carrée, un pigeonnier et deux granges. Selon certaines sources, c’est là que se trouvait la première résidence (temporaire) des chanoines de l’abbaye de Dieleghem. Les terres de la ferme s’étendaient jusqu’au centre du village historique de Jette et jusqu’au hameau d’Esseghem.
Parmi les autres bâtiments remarquables de la rue aujourd’hui disparus, mentionnons par exemple la villa éclectique du milieu du XIXe siècle qui abritait l’Institut hydrothérapique Kneipp (actuel n°182) et l’école primaire et secondaire datant d’environ 1900, remplacée dans les années 1950 par un grand complexe industriel pour Pfizer et aujourd’hui utilisé par l’administration communale (actuels nos98 à 108).
À la fin du XIXe siècle, la rue est nommée rue de la Station, car elle assure la liaison avec la gare de Jette-Saint-Pierre. En 1915, elle prend son nom actuel, rue Léon Theodor (1853-1934), en l’honneur du bâtonnier de l’Ordre des avocats, ministre de la Justice et héros jettois de la Première Guerre mondiale, qui fut à l’origine de nombreuses œuvres caritatives pendant la guerre, comme la mise en place de banques alimentaires.
Dès le début du XXe siècle, la rue acquiert une fonction commerciale et économique importante grâce à la construction de la première ligne de tram de la commune de Jette (1891), qui part du centre de Bruxelles et se poursuit jusqu’à l’intersection avec la rue Léopold I, et est prolongée une dizaine d’années plus tard le long de la rue Léon Theodor pour atteindre la place Cardinal Mercier.
Le passage à niveau au bout de la rue, qui se composait à l’origine d’une rampe et d’une simple barrière, est supprimé en 1926 et remplacé par le nouveau pont de l’avenue du Sacré-Cœur.
Les bâtiments les plus anciens de la rue datent d’environ 1890 et consistent en de modestes maisons ouvrières comme celles des nos159 et 161 (date et architecte inconnus) ou en des maisons bourgeoises de style néoclassique comme l’ensemble de bâtiments indépendants derrière une zone de recul des nos43-45, 47 et 49 (voir ces numéros) et le n°166 (date et architecte inconnus). L’ancienne maison de maître de style éclectique aux éléments néo-Renaissance flamande au no80 a été construite en 1904 selon les plans de l’architecte François Poels (voir ce numéro). Le Sint-Pieterscollege a été fondé en 1902 et s’est implanté aux nos161 à 167 (voir ces numéros). Au cours des décennies suivantes, l’école s’agrandit et érige de nombreux nouveaux bâtiments qui s’étendent jusqu’à la rue J.-B. Verbeyst et au boulevard de Smet de Naeyer.
Une deuxième période de construction intensive a lieu durant l’entre-deux-guerres et consiste principalement en des maisons de style éclectique tardif avec commerces au rez-de-chaussée, souvent des cafés et/ou des restaurants. Citons ainsi l’immeuble éclectique tardif au parement polychrome du n°123 (1923), les bâtiments aux devantures commerciales d’origine remarquables aux nos177 et 219 (dates et architectes inconnus) et le bâtiment aux éléments Art Déco aux nos148-150 (1930).
Sources
Archives
ACJ/Urb. 123: 3846 (1923); 148-150: 6004 (1930).
Publications et études
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