Rue de la Croix de Fer

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireReliant la rue de Louvain à la rue du Nord, cette voie importante, rectiligne, date de la restructuration, en 1874, du quartier Notre-Dame-aux-Neiges par l’architecte A. Mennessier (voir rue du Congrès). Son nom évoque la décoration qui honora les combattants pour l’indépendance. À son départ, commun avec les rues de Louvain et de l’Enseignement, elle forme une placette au centre de laquelle s’élève, sur un socle de pierre bleue, la statue en pierre blanche du général Brialmont (1821-1903), œuvre de Fr. Huygelen, inaugurée en 1928. Plus loin, elle reçoit la rue du Parlement à droite et la rue de la Tribune à gauche, puis elle est recoupée par la rue de la Presse.

Entre les rues du Parlement et de la Presse se trouvait l’Eden théâtre, un music-hall construit en 1879-1880, en style éclectique, sur les plans de l’architecte W. Kühnen, et décoré à l’intérieur par Alb. Chambon. Cette salle de spectacle, considérée comme une innovation européenne en matière d’architecture de théâtre, contenait notamment un parterre entouré de balcons en gradins disposés en fer à cheval et deux jardins d’hiver suspendus. Son décor intérieur très riche s’inspirait des arts arabe et hindou. Ce complexe fut démoli en 1890 et remplacé en 1891-1892 par une école moyenne construite par l’architecte Th. Serrure (voir rue de Louvain). La rue est caractérisée aujourd’hui encore par ses constructions éclectiques et néoclassicisantes du dernier quart du XIX^e siècle, de fonction à la fois résidentielle et commerçante. Bon nombre de vitrines sont conservées, quoique souvent modifiées. De nombreuses façades rythmées horizontalement par des cordons subsistent : certaines plus sobres, comme les n^os 44-46 (1890), 70-72 (1887?), 74, 76 (1888), 78-80 (1879), 84 (1889), 102, 104 (1887), ne sont pas reprises dans l’inventaire ; quelques-unes ont subi des modifications récentes, comme les n^os 64, 86, 88, 94 ; le n° 48 (1889) présente une façade teintée de style néo-Renaissance. Les immeubles des n^os 1-3 et 2-4 captent le regard, depuis la place de Louvain et la rue Royale, vers la rue dont ils signalent l’entrée. L’alignement gauche est interrompu, aux n^os 56-64, par un vaste immeuble à appartements recouvrant la galerie du Parlement (voir rue de l’Enseignement). Sur le côté droite, à partir de la rue du Parlement, suite de complexes administratifs : aux n^os 65-93, Gendarmerie nationale et Institut national des statistiques, par les architectes A. Vanderauwera et G. Pepermans, en 1948-1951, agrandis en 1960-1970 (voir rue de Louvain, n^os 44 et 58) ; au n° 99, Office des Chèques postaux par l’architecte V. Bourgeois en 1946, inauguré en 1951.