Rue du Marché au Charbon

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDe la rue des Pierres à la place Fontainas. Cette rue très ancienne faisait jadis partie de l’importante voie commerciale traversant le ville d’Est en Ouest et dont le tracé remonte en tout cas au XI^e siècle. À hauteur de la rue du Jardin des Olives, elle joignait la rue de la Petite Ile, par-delà la Senne, par la porte d’Overmolen appartenant à la première enceinte urbaine et remplacée, après sa démolition en 1574, par le «Pont de Bon Secours», ainsi appelé d’après l’église du même nom, érigée sur le côté Est de la rue.

Lors de la création de la rue du Midi en 1861-1862, une partie de la rue du Marché au Charbon fut supprimée à l’Est de l’impasse Madrille et son alignement modifié (voir n^os 19-23). Plus loin, une placette se forma suite à l’élargissement et à la rectification du tracé du Plattesteen, après la création des boulevards centraux (1867-1871) et des rues des Teinturiers et du Lombard (1908) (voir n^os 35-39, toujours sur l’ancien alignement). Lors de la création de la place Fontainas en 1867-1871, la rue de la Petite Ile fut absorbée par l’actuel tronçon Sud de la rue du Marché au Charbon.
Rue longue au tracé sinueux, conservant encore sur l’alignement ancien d’étroites maisons perpendiculaire L’ensemble comprend un certain nombre de façades sous pignon ou de façades néo-classiques des XVII^e et XVIII^e siècle, plus ou moins transformées. Certaines ont été profondément restaurées au cours du XX^e siècle, parfois avec restitution du pignon ou d’un aspect pseudo-ancien. En outre, prédominance de façades de style classique tardif ou néoclassique, de la première moitié du XIX^e siècle et des années 1850-1860, comportant trois niveaux et souvent un demi-étage, deux à quatre travées, des ouvertures rectangulaires parfois avec appuis saillants, formant parfois cordon. Il s’agit souvent aussi du réaménagement de noyaux anciens, identifiables entre autres par leur implantation perpendiculaire, les ancres ou le volume général, comme les n^os 5 (1843, ancien pignon à consoles renversées), 11 (décapé et restauré par l’architecte A. Mineur en 1930), 17, 19, 32, 44, 60 (1854, ancien pignon à rampants chantournés), 71, 80, 81 (moitié droite provenant d’une ancienne façade néoclassique comptant, avec le n° 83, quatre travées), 82 (1835, ancien pignon en profil de cloche), 84 (1843, ancien maison d’angle à pignon en profil de cloche), 88. Au n° 68, ressaut axial et inscriptions caractéristiques, entre autres «A LA CLOCHE / FONDEE EN 1860 / E. VAN DEN HAUTE / IN DE KLOK»; au n° 70, belle devanture commerciale en bois du début du XX^e siècle et plaque commémorative « EN SOUVENIR DE / LOUIS BRIL / FUSILLE PAR LES ALLEMANDS AU / TIR NATIONAL / LE 11 FEVRIER 1916 / LIGUE NATIONALE DU SOUVENIR». La partie Sud est caractérisée par des constructions à plus grande échelle, typique des années 1870-1880. Pour les immeubles d’angle, n^os 11 et 21-23, voir respectivement rue du Jardin des Olives, n^os 8-10 et rue du Midi, n^os 50 et 52.
Tronçon compris entre les rues des Pierres et du Midi inclus dans le PPA. 30/10 «Grand-Place et environs» de 1960 (voir rue des Bouchers). Côté pair bordé par l’hôtel de police avec façade monumentale de style néo-traditionnel, sur les plans de l’architecte J. Cuisinier de 1957; au n° 30, arsenal des pompiers, de quatre travées et initialement deux niveaux, conçu par l’architecte M. Van Ysendijk en 1928-1929, en même temps que le complexe de bâtiments administratifs, sur plan rectangulaire à l’arrière, exhaussé de cinq niveaux en 1957.
Le PPA. 34/10, arrêté le 27/8/1982, destine l’îlot formé par les rues de la Chaufferette, du Midi, du Lombard et le Plattesteen à des habitations uni- ou plurifamiliales, éventuellement avec une affectation commerciale. Les n^os 27 à 33 et 34 à 42, démolis en 1982-1985, ont été reconstruits par la Ville de Bruxelles en grande partie selon le modèle originel (n^os 34-42 sur les plans de l’architecte R. De Gernier).