Recherches et rédaction

1989-1994

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireReliant la place du Petit Sablon à la rue Héger-Bordet, cette importante rue, autrefois dénommée «Wollendries» ou Pré aux Laines, menait du Sablon au Pré aux Créquillons, près de la porte de Hal.

Elle était bordée à l’origine de prés où l’on séchait la laine, situés dans la plaine sablonneuse et marécageuse, au sud de la première enceinte. Intégrée par la suite à l’intérieur de la deuxième enceinte (XIVe siècle), la rue aux Laines était alors dominée par la massive tour dite du «Wollendries». À partir du XVe siècle, avec le quartier du Sablon, elle devint le lieu de résidence privilégié des plus éminentes familles de la noblesse; du XVIe au XVIIIe siècle, de prestigieux hôtels de maître s’y élevèrent, caractérisant, encore aujourd’hui, le paysage architectural de la partie nord de la rue.

Bordée jadis de terrains vagues et, au XVIIIe siècle, par le cimetière Saint-Jean, la partie sud ne fut bâtie qu’à partir du début du XIXe siècle. Le tracé de la rue fut prolongé en 1839 depuis la rue de Montserrat jusqu’au boulevard de Waterloo, via la rue Breughel. L’alignement fut radicalement interrompu par la construction du palais de Justice (1866-1883) et la création de la place Poelaert et de la rue des Quatre-Bras. L’extrémité sud de la rue fut incorporée à l’Institut Jules Bordet (1934- 1939).

La partie nord est dominée par d’éminents hôtels de maître tels que le palais d’Egmont, l’hôtel de Lannoy, l’hôtel de Beaufort et l’hôtel de Merode-Westerloo, ainsi que par une enfilade d’habitations bourgeoises éclectiques. Une brèche, provoquée en 1956 par la démolition des anciens hôtels de la Boëssières-Thiennes et de Merode-Deinze, aux nos 19 et 21, y est encore visible.

La partie sud conserve les vestiges d’un alignement de maisons banales de la deuxième moitié du XIXe siècle. Aux environs de la place J. Jacobs se trouvent des habitations bourgeoises plus intéressantes datant du tournant des XIXe-XXe siècles tels les nos 31 (1885, architecte E. Allard, exhaussée en 1937, architecte H. Godsdeel), 33 et 130 (1894); des logements sociaux récents aux nos 65 et 142- 152, élevés en 1974 dans le cadre du PPA «La Marolle» (voir rue de Montserrat); les bâtiments universitaires de la Faculté de Médecine de l’ULB (voir boulevard de Waterloo, n° 115) et l’hôpital universitaire Saint-Pierre (voir rue Haute, nos 296A-322) dominent l’extrémité de la rue.


Sources

Archives
AVB/TP 26150 (1839), 13444 (1885), 49862 (1937), 44213 (1894).

Ouvrages
Centre d’Études et de recherches Urbaines ERU asbl, Rue aux Laines à Bruxelles [, Bruxelles, 1980].