Avenue du Diamant

Reliant la chaussée de Louvain au boulevard Auguste Reyers, l'avenue du Diamant croise successivement les avenues Léon Mahillon et Milcamps, le square Eugène Plasky, les avenues de l'Opale et Adolphe Lacomblé. L'avenue de la Topaze et la rue du Radium commencent et aboutissent respectivement au début de l'avenue.

L'artère se situe dans le quartier dit de Linthout, dont le plan de voiries est dressé en 1903-1904 par l'ingénieur communal des Travaux Octave Houssa et approuvé par l'arrêté royal du 24.06.1904 puis définitivement par celui du 21.04.1906, en même temps que ceux des trois autres nouveaux quartiers de Schaerbeek – Monrose, de la Vallée Josaphat et Monplaisir-Helmet.

La première moitié de l'artère, jusqu'au square Eugène Plasky, est ouverte en 1908, la seconde en 1910. Comme plusieurs voiries du quartier, l'avenue porte le nom d'une pierre précieuse. À l'origine, seule la première moitié est dénommée avenue du Diamant, la seconde étant baptisée avenue du Rubis. C'est en séance du Collège communal du 10.11.1911 que cette portion reçoit sa dénomination définitive.

Les constructions de cette avenue résidentielle sont édifiées en deux grandes phases: entre 1908 et 1914, puis de 1921 à 1940. Il s'agit de maisons et d'immeubles de rapport de style éclectique, parfois teinté de Beaux-Arts avant la Grande Guerre, d'Art Déco par la suite. À la fin des années 1930, puis dans les années 1950 et 1960, de hauts immeubles à appartements modernistes prennent place sur des parcelles restées vierges, principalement dans les deux derniers tronçons de l'avenue.


L'artère est marquée par plusieurs enfilades de bâtiments formant des ensembles architecturaux particulièrement cohérents, tels les n^os73a à 77, 136 à 148 ou encore 139 à 145 (voir ces numéros). Son homogénéité est encore renforcée par la présence de plusieurs groupes de maisons signées par un même architecte. Pierre Decnop en bâtit ainsi huit, notamment les n^os115 à 121 (1912-1913), ainsi que le n^o37 (voir ce numéro). Cinq immeubles au décor soigné sont dessinés par l'architecte René Doom entre 1912 et 1914 (voir n^os128 à 132, 137 et 143). En 1922, l'architecte Gaston Ide conçoit un ensemble de trois maisons dotées de détails géométriques (n^os150 à 154), tandis qu'aux n^os14, 16 et 31 à 35, Marcel Kool opte encore, en 1932-1933, pour un mélange de néogothique et de néo-baroque. Enfin, à l'angle de l'avenue Adolphe Lacomblé, quatre immeubles à appartements modernistes identiques deux à deux sont conçus en 1937-1938 par l'architecte Armand Cornut pour un même propriétaire (n^os171, 173, 184 et 186). Un an plus tard, ce dernier fait édifier un cinquième immeuble par le même architecte, à l'angle de l'avenue de l'Opale (n^o164).

Parmi le bâti Art Déco et moderniste, citons deux beaux exemples: une maison d'angle de 1934 et un élégant immeuble à appartements de 1937 (voir n^os103 et 161).

À l'angle de la rue du Radium, sont établis en 1911 un commissariat de police et un poste de pompiers, qui remplacent le commissariat de la place Dailly, devenu vétuste (voir n^os23 avenue du Diamant et 48 rue du Radium).

Au n^o138 (voir ce numéro), maison natale de Jacques Brel (1929-1978), une plaque commémorative placée en 1979 rend hommage au chanteur, auteur et compositeur belge.

À l'angle du boulevard Auguste Reyers est établie une station sous-terraine de pré-métro, mise en service en 1972. Son entrée est ornée d'une œuvre murale composée de bandes de miroirs, créée en 1984 par l'artiste-verrier Michel Martens.