Recherches et rédaction

2020-2022

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Herkoliers est une voie sinueuse reliant la chaussée de Jette à la rue de l’Armistice en croisant la rue de l’Église Sainte-Anne. Les rues de la Sécurité, du Relais Sacré et Van Bergen y aboutissent. La rue Jules Debecker y débute.

Elle porte à l’origine le nom de rue du Moulin. Au milieu du XIXe siècle, les habitations de Koekelberg se concentrent autour de deux axes: la chaussée de Jette (principal lien avec Bruxelles) et la rue du Moulin (chemin vicinal n°2) qui, prolongée par le chemin du Moulin à travers le plateau de Koekelberg (parc actuel), permettait d’accéder au moulin de Ganshoren, qui sera démoli lors de la création du Quartier Royal de Koekelberg. Son tracé est interrompu par la tranchée de la ligne de chemin de fer en 1865-1869.

En 1912, en raison du grand nombre de rues du Moulin dans l’agglomération bruxelloise, elle est renommée en hommage à l’ancien échevin Pierre-Jean Herkoliers. Le 17.04.2023, le Conseil Communal de Koekelberg a validé la modification des noms de quatre tronçons de rues en vue de féminiser son espace public. Le dernier tronçon de la rue Herkoliers est renommé rue Renée Douffet, une résistante koekelbergeoise reconnue «Juste parmi les Nations» par l’Institut Yad Vashem. Elle a sauvé une amie juive notamment en lui fournissant des faux papiers.

La désaffectation de l’ancien cimetière communal en 1931 va libérer un vaste terrain et permettre de complètement restructurer le quartier à l’arrière de l’église Sainte-Anne. Trois nouvelles rues sont alors ouvertes: les rues du Relais Sacré, de la Sécurité et Émile Sergijsels. Les premiers numéros pairs de la rue Herkoliers sont abattus, notamment l’impasse Cadol (qui ouvrait à hauteur des anciens nos22 et 24) et ses logements vétustes.

Le premier bâti de la rue Herkoliers remonte à avant 1866 et se concentre alors à son carrefour avec la chaussée de Jette, très densément bâtie. Ce bâti a aujourd’hui disparu. Les bâtiments les plus anciens conservés datent des années 1870 et se situent sur les tronçons de part et d’autre du carrefour avec la rue de l’Église Sainte-Anne. Il s’agit de maisons néoclassiques ayant pour la plupart subit de nombreuses transformations.
La rue est particulièrement marquée par la présence de trois établissements scolaires construits à quelques années d’intervalle: la Gemeentelijke Basisschool (1910-1913, voir n°68), l’Instituut van de Ursulinen (1904-1908, voir nos65, 67, 69-71) et l’ancienne École communale des filles (1907, voir n°35-37).

Progressivement, quelques bâtiments anciens vont être abattus et remplacés par des immeubles à appartements, notamment dans les années 1930, avec la création d’un nouveau quartier. Parmi ces immeubles appartements remplaçant les anciens logements vétustes, notons les immeubles du Foyer koekelbergeois au n°4-6-8 (et n°27 rue du Relais Sacré et n°30 rue de la Sécurité), dû aux architectes Arthur Pladet et Albert de Valeriola en 1934 et au n°30 (et n°24 rue du Relais Sacré), dû à l’architecte Auguste Roussel en 1954.



Sources

Archives
ACK/Urb. 4-6-8: 2702-27 (1934); 30: 4033-60 (1954).

Ouvrages
STEPMAN, C., VERNIERS, L., Koekelberg dans le cadre de la région nord-ouest de Bruxelles, De Boeck, Bruxelles, 1966.
SUTTER, D., Koekelberg. Au fil du temps… Au cœur des rues…, Drukker, Paris, 2012.
TONDEUR, F., Koekelberg, CFC-Éditions, Bruxelles, 2000.